Une semaine après une humiliation à Francfort (5-1) et le limogeage de l'entraîneur Niko Kovac, le Bayern Munich complètement métamorphosé a surclassé samedi le Borussia Dortmund 4-0, avec un nouveau doublé de Robert Lewandowski.

Cette victoire avec la manière dans la 11e journée de Bundesliga, trois jours après la qualification pour les 8e de finale de la Ligue des champions, va donner du crédit à l'entraîneur par intérim Hansi Flick. Et du coup du répit aux dirigeants, moins sous pression pour trouver un nouveau coach.

Au classement, le club bavarois revient provisoirement à un point du leader Mönchengladbach, qui peut cependant reprendre un peu le large dimanche à domicile contre Brême. Dortmund, qui a été dominé dans l'engagement, le rythme, l'envie et le jeu, recule en cinquième position, provisoirement à trois points du leader et à deux du Bayern.

La suprématie sur le football allemand ne souffre aucune discussion: Dortmund a été humilié lors de ses trois derniers déplacements en championnat à l'Allianz Arena: 6-0 en 2018, 5-0 en avril dernier, et donc 4-0.

Mentalité de guerriers

Le cannibale Lewandowksi a marqué ses 15e et 16e buts (1-0, 17e et 3-0, 76e) en 11 journées de Bundesliga. Gnabry a doublé la mise en début de deuxième période (2-0, 47e). Et Mats Hummels, sous la pression, a marqué contre son camp le but du KO à la 80e minute (4-0).

Les deux entraîneurs "Hansi" Flick et Lucien Favre, en quêtes de certitudes, avaient reconduit pour ce match à très haut enjeu exactement les équipes qui avaient gagné cette semaine en Ligue des champions.

Contre une assez peu redoutable formation de l'Olympiakos, le Bayern s'était mercredi imposé sans panache 2-0. Dortmund avait pour sa part réussi mardi contre l'Inter Milan, devant son public, l'un de ses retournements de situation qui ont fait sa légende (3-2 après avoir été mené 2-0).

Mais après le premier but de Lewandowski, le Bayern a semblé se retrouver lui-même au fil des minutes. Si le malheureux Kovac a regardé le match, il n'a pas dû reconnaître ses joueurs. Son ex-adjoint Flick avait écarté de l'équipe les artistes Thiago et Coutinho, et insisté sur les valeurs historiques du Bayern, au premier rang desquelles la mentalité de guerriers.

Le mystère Wenger

La recette a réussi. Le Rekordmeister, où l'espoir canadien de 19 ans Alphonso Davies et Kingsley Coman ont notamment brillé, a martyrisé Dortmund.

Le BVB a tiré une fois une but (contre 17 pour le Bayern!), et a eu constamment du mal à ressortir. Les Jaune et Noir ont abusé des balles longues, trop souvent perdues en touche ou directement dans les pieds des défenseurs du Bayern.

La sortie prématurée après 36 minutes de Jadon Sancho, le feu-follet de l'attaque, a pesé lourd. D'autant que le capitaine et leader d'attaque Marco Reus, qui relève de maladie, n'est entré qu'à l'heure de jeu, alors que le score était déjà de 2-0.

Ce triomphe ne va toutefois pas résoudre la question de l'entraîneur. Vendredi, le Français Arsène Wenger, 70 ans, a affirmé avoir été approché par le patron du Bayern Karl-Heinz Rummenigge et être convenu d'un nouveau rendez-vous téléphonique dans la semaine. Mais ces propos contredisent une communication du Bayern affirmant que l'ancien coach d'Arsenal "n'est pas une option".

Le Bayern n'avait absolument pas communiqué jusqu'à samedi pour expliquer cette contradiction.

Dans les autres matches, le RB Leipzig a impressionné en s'imposant 4-2 à Berlin contre le Hertha, pour se hisser en deuxième position, grâce à une meilleure différence de buts que le Bayern. Le RB vient de marquer 20 buts en quatre matches toutes compétitions confondues.