Le Hertha a remporté haut la main vendredi le derby de Berlin contre l'Union (4-0) dans le stade Olympique vide de spectateurs de la capitale allemande, en match avancé de la 27e journée de Bundesliga.

Vedad Ibisevic (51e), Dodi Lukebakio (52e), Matheus Cunha (61e) et Dedryck Boyata (77e) ont offert une éclatante revanche au Hertha, battu 1-0 à l'aller, lors du tout premier derby de première division entre les deux clubs. Le match avait donné lieu à des échauffourées entre supporters des deux camps.

Comme prévu, une minute de silence a été observée avant le coup d'envoi en hommage aux morts du coronavirus, plus de 8 000 en Allemagne et au moins 335 000 dans le monde. Les joueurs des deux équipes portaient des brassards noirs. Le même protocole de deuil sera observé ce week-end sur tous les terrains de Bundesliga, ainsi que lors de la prochaine journée mardi et mercredi.

Si l'aller avait souffert d'un trop-plein d'émotions, le retour n'a pas totalement manqué d'âme, malgré le huis clos. Le Hertha s'est procuré d'entrée les meilleures occasions par Lukebakio (18e, 47e), Cunha (28e, 39e). Mais c'est le vétéran Vedad Ibisevic, à 35 ans, qui a débloqué le compteur d'une belle reprise dans la surface à la 51e minute. Lukebakio l'a imité dans la minute suivante, mettant l'Union K.O.

Le « coup de boule » de Zidane

C'est le moment que le coronavirus attendait pour rappeler sa présence angoissante. Alors que leurs coéquipiers se précipitaient sur eux pour les embrasser, les deux buteurs ont eu à une minute d'intervalle la même attitude: bras tendus devant eux, ils ont fait signe aux autres de garder leurs distances... Mais la frustration de ne pas pouvoir célébrer librement se lisait sur les visages et dans les gestes.

Ibisevic a touché les poings de ses coéquipiers et donné un coup de tête (sympathique) dans la poitrine de l'un d'eux. Un clin d’œil, volontaire ou non, à l'histoire du stade olympique de Berlin, où Zinédine Zidane donna un soir de juillet 2006 un autre coup de tête, légendaire celui-là, dans la poitrine de l'Italien Marco Materazzi, en finale du Mondial-2006.

Le Hertha s'était retrouvé sous le feu des critiques la semaine dernière lorsque certains de ses joueurs avaient fêté un but par des contacts trop rapprochés. La Ligue de football allemande, qui sait que la reprise du championnat ne tient qu'à un fil, exige des clubs et des joueurs une attitude exemplaire en matière de respect des consignes sanitaires.

Cunha et Boyata ont corsé l'addition, permettant au Hertha de remonter provisoirement en 10e position.

Pour l'Union, la situation peut en revanche vite devenir inquiétante. Battu la semaine dernière à domicile par le Bayern Munich (2-0), le promu a encaissé six buts sans en rendre un seul depuis la reprise de la Bundesliga et va devoir éviter à tout prix une spirale négative qui le ferait replonger vers la zone rouge.