Le « roi » de la Ligue Europa Unai Emery a pris sa revanche sur son ancien club: Villarreal a pris une petite option sur la finale en battant à domicile Arsenal 2 buts à 1, jeudi en demi-finale aller.

Emery, déjà triple vainqueur de la C3 avec Séville entre 2014 et 2016, a fait un petit pas vers une 5e finale de Ligue Europa grâce aux deux buts de Manu Trigueros (5e) et du capitaine Raul Albiol (29e), avant le match retour, le 6 mai à Londres.

Malgré le carton rouge adressé à Dani Ceballos dès la 57e minute, Nicolas Pépé a maintenu l'espoir pour les Gunners en transformant un pénalty qu'il a lui-même provoqué à la 73e, après avoir vu un premier pénalty annulé pour une main préalable (35e).

Pas de quoi inquiéter Emery : brutalement évincé d'Arsenal en novembre 2019 après avoir échoué dans sa mission de reprendre le lourd flambeau d'Arsène Wenger (resté 22 ans sur le banc des Gunners), le Basque n'a duré qu'une saison et demie. Avec, à son palmarès, une finale de C3 perdue en 2019 contre Chelsea (4-1), mais aucun trophée.

Après deux échecs sportifs à Londres et auparavant au Paris Saint-Germain (2016-2018), Unai Emery a rebondi à Villarreal depuis un an. Et il a profité de son retour en Espagne pour entamer une nouvelle épopée continentale, quatre ans après ses derniers exploits européens avec Séville.

Jeudi, le plan établi par le technicien basque s'est déroulé sans accrocs : le « Sous-marin jaune » est resté quasi-imperméable, a posé le pied sur le ballon, et a soigné ses sorties de camp tout au long du match.

Le premier but en est le parfait exemple : la relance part du gardien Geronimo Rulli, un premier relais fixe deux défenseurs dans l'axe, puis l'attaque est décalée sur l'aile droite jusqu'à Samu Chukwueze, qui s'emmêle quelque peu les pinceaux dans la surface avant que Manu Trigueros n'envoie un boulet de canon dans le petit filet.

Et le capitaine Raul Albiol, présent pour mettre le plat du pied droit au second poteau après un corner dévié de la tête par Gerard Moreno (29e), a parachevé le succès du « Roi de la C3 ».

À l'inverse d'Emery, Mikel Arteta peut commencer à s'inquiéter pour son poste : Arsenal ne joue plus rien en championnat (10e), a été éliminé dès janvier par Southampton en 16es de finales de la coupe d'Angleterre, et a montré un bien triste visage jeudi soir.

Son seul espoir vient de ce but marqué à l'extérieur, et du carton rouge adressé au Français Etienne Capoue, sorti sur civière après un choc avec Bukayo Saka (80e).

Malgré ces bémols, Emery sourit car il a piloté son équipe vers une 12e victoire (et un nul) en 13 matchs de Ligue Europa cette saison, et entrevoit déjà la finale.

Manchester United écrase la Roma

Avec un doublé et deux passes décisives chacun Edinson Cavani et Bruno Fernandes ont offert à Manchester United une victoire très confortable (6-2) contre la Roma, en demi-finale aller.

Dans un match complètement fou et marqué par trois remplacements sur blessures, dont celle du gardien de but, dès la première période, côté italien, ainsi qu'un pénalty de chaque côté, les Red Devils ont fait parler leur supériorité.

Avant le match retour au Stadio Olimpico dans une semaine, ils ont pris une belle option sur la finale le 26 mai à Gdansk (Pologne), eux qui restaient sur 4 échecs de rang à ce stade, toutes compétitions confondues, dont un la saison passée contre le futur vainqueur de la C3, Séville.

Supérieurs techniquement et physiquement, ils n'ont pas paniqué quand les Italiens ont pris l'avantage en fin de première période, leur infligeant un cinglant 5-0 sur la seconde.

Contrairement à ses mauvaises habitudes, Manchester United avait bien entamé le match, mettant rapidement les Romains sous l'éteignoir et l'ouverture du score n'avait pas tardé à venir.

Une percée de Paul Pogba, qui a éliminé trois adversaires par ses dribbles, une remise parfaite de Cavani dans la course de Fernandes et une petite louchette du Portugais parfaitement dosée pour lober le gardien et le retour désespéré de Bryan Cristante, le mouvement en triangle était aussi sublime qu'imparable (1-0, 9e).

La tête sous l'eau, la Roma, qui avait perdu son milieu français Jordan Veretout dès la 5e minute, a pourtant réussi à revenir pratiquement sur sa première incursion dans la surface adverse.

En taclant pour contrer un centre, Pogba a involontairement touché le ballon du bras, offrant un pénalty transformé par Lorenzo Pellegrini (1-1, 15e).

Ole Gunnar Solskjaer va peut-être interdire à son champion du monde de défendre à domicile, puisqu'il est à l'origine de 4 des 6 derniers penalties sifflés contre Man United sur sa pelouse.

Les Italiens sont même passés en tête grâce à Edin Dzeko, pour son 6e but lors de ses 5 dernières apparitions à Old Trafford, au terme d'une belle action collective (1-2, 33e).

Après avoir vu son gardien Pau Lopez (28e) et son piston gauche Leonardo Spinazzola (37e) quitter le terrain avant la pause, la Roma a tout de même viré en tête, après un raté incroyable de Cavani qui avait intercepté un ballon à l'entrée de la surface (45+2).

Partie remise pour l'Uruguayen qui a trouvé la lucarne du plat du pied après un beau service de Fernandes pour l'égalisation (2-2, 48e), avant de profiter d'une erreur de main du gardien remplaçant sur une frappe peu puissante de Aaron Wan-Bissaka, et n'avoir qu'à pousser le ballon au fond pour redonner l'avantage aux siens (3-2, 64e).

Ses 11e et 12e buts en 13 matches face à la Roma et deux actions sur lesquelles le mauvais alignement de Chris Smalling, ancien de la maison rouge, a coûté cher.

Edi a parachevé son récital en offrant le dernier but à Mason Greenwood, à peine entré en jeu (6-2, 86e).

Entre temps, Smalling, décidément pas en réussite, avait concédé un pénalty sévère pour une faute sur Cavani, dont s'est chargé Fernandes (4-2, 71e), qui a offert à Pogba un but dans ce festival de la tête (5-2, 75e).

Pour retrouver trace de six buts inscrits par United en Coupe d'Europe, il faut remonter à un 7-2 infligé en 2007... à la Roma.