BERLIN – « Ne posez pas des questions aussi bêtes ». Hasan Salihamidzic, directeur sportif du Bayern, n'a pas apprécié qu'on lui demande si l'entraîneur Niko Kovac était sur un siège éjectable, après le très décevant nul 1-1 samedi à domicile contre Fribourg en Bundesliga.

Après dix journées de Championnat d'Allemagne, cette contre-performance laisse les Bavarois à quatre points du meneur Dortmund, vainqueur 1-0 à Wolfsburg.

À quatre jours de la réception de l'AEK Athènes en Ligue des champions, et surtout à une semaine du premier « Klassiker » de la saison samedi prochain à Dortmund, le géant bavarois est retombé dans ses errements et ses doutes de septembre-octobre.

Et lorsqu'un journaliste a demandé à Salihamidzic si Kovac serait toujours sur le banc en cas de défaite contre le Borussia, le numéro trois du club s'est énervé et a quitté les lieux.

Chez les joueurs, ceux qui ont accepté de parler n'avaient d'autres ressources que de recourir à l'incantation : « Ça ne sert à rien de s'écrouler maintenant, a lancé Thomas Müller, qui traverse lui-même une passe difficile. Nous devons hisser le drapeau et nous serrer les coudes, c'est notre devoir de faire front ».

« Elle m'aime, que puis-je y faire? »

Müller était assez mal à l'aise, après un malencontreux message de son épouse sur Instagram reprochant à Kovac de ne l'avoir fait entrer en jeu qu'à la 71e minute. « Ce n'est pas super, mais elle m'aime, que puis-je y faire », a commenté le joueur de 29 ans.

Ce samedi soir, le « Rekordmeister » est provisoirement deuxième de la Bundesliga, mais Mönchengladbach, qui reçoit dimanche l'avant-dernier Düsseldorf, le rejoindra à 20 points et le dépassera à la différence de buts en cas de victoire.

Brême, qui joue dimanche à Mayence, peut lui aussi revenir à 20 points.

Fribourg, qui n'avait plus pris un point à Munich depuis 1997, a fait un match énorme, et n'a cédé qu'à la 80e minute, lorsque Serge Gnabry s'est enfoncé dans la défense sans vraiment être attaqué, pour ouvrir le score d'un tir d'une quinzaine de mètres au ras du poteau.

Mais il était dit que ce Bayern-là serait puni de sa passivité. À la 89e minute, Lucas Höler, tranquillement démarqué entre les centraux Niklas Süle et Jérôme Boateng, alignait Neuer comme à la parade d'une reprise de près pour offrir un point prestigieux à son équipe (1-1).

« Au début d'un cycle »

De son côté, Dortmund, a arraché à Wolfsburg une victoire laborieuse mais finalement méritée grâce à un but de son capitaine Marco Reus (27e). Comme la semaine dernière contre Berlin (2-2), le Borussia a laissé passer plusieurs occasions de tuer le match en seconde période et a souffert jusqu'au bout pour préserver ces trois points précieux.

La danse joyeuse des joueurs au coup de sifflet final, devant le carré de leurs supporters, témoignait à la fois du soulagement d'avoir tenu le score et de l'ambiance euphorique qui règne actuellement dans le vestiaire.

Avec un début de saison tonitruant, la tête du championnat et de la poule de Ligue des champions, les dirigeants du club de la Ruhr tentent de garder la tête froide. « Le classement ne ment pas, mais la réalité c'est que le Bayern a un plus gros potentiel que nous », a déclaré le patron du Borussia Hans-Joachim Watzke, interrogé sur la possibilité de remporter le titre de champion, après six victoires consécutives du rival munichois.

« Nous sommes au début d'un cycle, a tempéré Watzke. Et nous avons les moyens d'avoir une très bonne équipe dans les années à venir. »

Mardi, le Borussia ira à Madrid pour tenter de confirmer sa brillante victoire 4-0 du match aller contre l'Atlético.