BERLIN - Le Bayern Munich a décroché son deuxième titre de champion national de l'ère Pep Guardiola, première étape vers le triplé convoité avec la Coupe d'Allemagne et la Ligue des champions afin de rejoindre dans les annales le cru 2013 de Jupp Heynckes.

Au lendemain de sa victoire sur le Hertha Berlin (1-0), l'équipe de Guardiola a assuré le 25e sacre du « Rekordmeister » en suivant sur petit écran la défaite (1-0) de Wolfsburg à Mönchengladbach, lui offrant une avance insurmontable de 15 points à quatre journées de la fin de la saison.

« Je ne peux que féliciter le coach et l'équipe d'avoir défendu le titre. Ils ont fait un boulot fantastique, surtout dans une saison post-mondiale », a commenté le patron du club Karl-Heinz Rummenigge sur le site du Bayern.

Mais les célébrations et la traditionnelle douche de bière promise à l'entraîneur attendront le 25 mai et la réception de Mayence en clôture du championnat.

« On doit se concentrer sur les autres tâches », a prévenu Guardiola après la victoire sur Berlin, avec en tête la demi-finale de la Coupe d'Allemagne contre Dortmund mardi, et dans le viseur ses retrouvailles avec Barcelone pour une place en finale européenne.

Le Catalan de 44 ans a déjà offert cinq trophées au Bayern depuis son arrivée en Bavière, en juin 2013. Il a d'abord terminé le travail de Heynckes en triomphant en Supercoupe d'Europe et au Mondial des clubs, avant de conclure par son premier doublé championnat-Coupe d'Allemagne.

Mais il sait pertinemment que les trophées nationaux ne peuvent pas satisfaire l'appétit d'un ogre tel que le Bayern, et que la C1 reste le révélateur chez les grands d'Europe.

« Je sais dans quel club je suis, que ça ne suffit pas d'être champion et de gagner la Coupe (d'Allemagne), que seul le triplé compte pour des grands clubs comme Barcelone, le Real Madrid ou le Bayern », avait-il dit avant la râclée infligée à Porto (6-1) mardi en quart de finale retour.

La « bénédiction » Guardiola

Le parcours 2014-15 fut moins flamboyant que le précédent, durant lequel le « Rekordmeister » avait aligné les records, dont celui de précocité dans la quête du « Schale » (à sept journées du terme).

Guardiola a profité de sa deuxième saison pour renforcer sa mainmise sur l'équipe, fort d'un soutien presque aveugle de son patron Karl-Heinz Rummenigge, qui le qualifie sans cesse de « bénédiction » pour le club.

« Herr Pep » a imposé ses choix de recrues avec l'expérimenté Xabi Alonso et le pugnace défenseur Juan Bernat, une hispanisation de l'équipe qui a parfois fait grincer des dents outre-Rhin.

Comme durant ses années barcelonaises, il a su aussi écarter les éléments gênants, tel que le docteur Hans-Wilhelm Müller-Wohlfahrt, avec qui il était clairement en froid depuis la double opération de Thiago Alcantara.

L'accumulation des blessures au printemps et surtout les retours sans cesse retardés comme celui de Franck Ribéry, absent depuis le 11 mars, ont abouti au départ du médecin historique du Bayern au lendemain du cauchemar de Porto (3-1) en quart aller de la C1.

Pleine à craquer encore mi-avril, l'infirmerie se vide peu à peu : Bastian Schweinsteiger a fait son retour en jeu, qui plus est en buteur, Javi Martinez est réapparu sur le banc après huit mois d'absence et Arjen Robben, toujours meilleur artilleur bavarois (17 buts), pourrait jouer ses premières minutes mardi en Coupe.

Une bonne nouvelle pour Guardiola qui avouait samedi « utiliser les dernières ressources », en alignant un milieu de « jeunots » avec Weiser, Rode et l'adolescent Gaudino, pour reposer « des jambes lourdes ».

Le Catalan sait que le Bayern aura besoin de toutes ses forces en mai pour le double duel face au Barça de Messi, actuellement en pleine bourre...