Les propriétaires des West Ham partent en plein match
Angleterre samedi, 10 mars 2018. 14:02 samedi, 10 mars 2018. 16:08LONDRES - Des propriétaires qui filent à l'anglaise, le capitaine qui se bat avec un partisan, des scènes d'émeute au London Stadium : West Ham a connu un samedi noir lors de la défaite contre Burnley (0-3), plaçant le club sous la menace de mesures disciplinaires.
La situation sportive des « Hammers » n'est pourtant pas catastrophique. Le club de l'est de Londres est 16e du Championnat d'Angleterre, trois points au-dessus de la zone de relégation, mais les virulents partisans des « Irons » ne supportent pas leur nouveau stade, ni la politique des dirigeants qu'ils accusent d'aseptiser le club. Et la bulle de colère a éclaté...
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Après le premier but de Burnley, quelques partisans ont envahi le terrain avant d'être poussés dehors par le défenseur James Collins. L'un des partisans a même été jeté à terre par le capitaine Mark Noble.
« Je suis un partisan de West Ham et j'ai toujours protégé le club. Mais si quelqu'un s'approche de moi, je me protègerai », s'est défendu Noble. « C'est comme ça depuis les deux dernières saisons, depuis qu'on a emménagé dans ce stade. À chaque fois que l'on perd, les dirigeants sont critiqués. Il semblerait qu'aujourd'hui les partisans en aient eu assez. »
« L'atmosphère était horrible », a constaté le milieu de terrain formé à West Ham. « On sait qu'une grande partie (des critiques) n'est pas destinée aux joueurs, mais il faut que l'on soit assez fort pour jouer dans cette ambiance. »
Le pire restait à venir puisque le deuxième but de Burnley a provoqué des scènes de chaos. Plusieurs centaines de partisans se sont alors dirigés vers la loge des propriétaires pour demander leur départ, cetains les accusant de « détruire le club », d'autres lançant des projectiles.
Les copropriétaires David Gold et David Sullivan, dont la décision de déménager le club d'Upton Park à l'ancien Stade olympique, que West Ham loue, est à l'origine de la colère des partisans, ont quitté l'enceinte par sécurité.
Les forces de l'ordre ont ensuite encadré les partisans et le banc de West Ham, tandis que le staff de Burnley a invité des enfants pris dans le chaos à se réfugier sur leur banc.
Enquêtes
« Je ne crois pas avoir déjà vu ça dans un match de foot », a réagi l'entraîneur de West Ham, David Moyes, sur Sky Sports, implorant les partisans de soutenir ses joueurs « d'une autre façon ».
Ces scènes surréalistes pourraient en tout cas coûter cher à West Ham. La Fédération anglaise (FA) a « condamné fermement » les troubles, indiquant attendre les observations de West Ham et le rapport de l'arbitre.
« Alors que l'enquête officielle sur les incidents sera menée par la Fédération, nous poserons nos propres questions à West Ham sur ce qui s'est passé cet après-midi, notamment pour éviter que des événements similaires se reproduisent », a indiqué la Premier League.
« Il est essentiel que toute personne qui joue ou assiste à un match de Premier League puisse le faire en toute sécurité. Il n'y a pas de place, à aucun niveau, pour ce qui s'est passé au London Stadium », a ajouté l'instance dirigeante.
De son côté, le club a indiqué avoir ouvert une enquête et demandé une réunion d'urgence de toutes les parties prenantes du London Stadium, promettant de prendre « des mesures fermes et appropriées ».
Les incidents de samedi viennent mettre un terme à une semaine agitée pour le club : deux manifestations de partisans ont été annulées, la deuxième en raison des potentielles altercations entre groupes de partisans.
Le déménagement d'Upton Park, une enceinte compacte où les partisans prenaient place tout près des joueurs et du jeu, vers un stade initialement conçu pour l'athlétisme, où les partisans sont forcément beaucoup plus éloignés de l'action, ainsi qu'une politique interdisant les partisans de se lever (comme cela existe dans beaucoup de stades anglais), ont été la source de critiques répétées depuis que West Ham s'est installé au London Stadium la saison dernière.
Les premiers mois ayant suivi le déménagement avaient d'ailleurs entraîné plusieurs incidents dans et en dehors de l'enceinte, les autorités du stade et les dirigeants du club se disputant sur leurs responsabilités respectives concernant les mesures de sécurité.