Manchester United nomme Ole Gunnar Solskjaer comme entraîneur jusqu'à la fin de la saison
Angleterre mercredi, 19 déc. 2018. 08:25 mercredi, 19 déc. 2018. 07:31LONDRES – Calamiteux avec Cardiff, bon avec Molde et la réserve des « Red Devils » : l'ancien attaquant vedette Ole Gunnar Solskjaer a été nommé mercredi entraîneur de Manchester United jusqu'à la fin de la saison, avec l'ambition de renouer avec un certain passé au lendemain du licenciement de José Mourinho.
« Manchester United est dans mon coeur et c'est fantastique de revenir à ce poste. J'ai hâte de venir travailler avec ce talentueux effectif », a savouré le Norvégien, qui sera donc le patron à l'heure d'affronter le Paris SG en 8es de finale de la Ligue des Champions (aller le 12 février, retour à Paris le 6 mars).
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Si, pour les dirigeants de Manchester United, Solskjaer a l'avantage de connaître le club, de l'aimer viscéralement et d'offrir un contrepoint jovial à la morosité de Mourinho, son CV sur un banc n'offre certainement pas de garantie. Les supporters, eux, le connaissent pour avoir marqué le but de la victoire à la 92e minute de la finale de la Ligue des champions 1999 contre le Bayern Munich.
L'« Assassin au visage de bébé », aujourd'hui âgé de 45 ans, a joué 366 matchs et marqué 126 buts sous le maillot mancunien entre 1996 et 2007.
Il avait ensuite pris avec succès la direction de l'équipe réserve de Manchester United en 2008, avant d'entraîner le FC Molde, à partir de 2010.
Solskjaer est d'ailleurs techniquement prêté par Molde jusqu'en mai.
« Intelligent et moderne »
Ces deux premières expériences avaient alors été couronnées de succès. À la tête de la réserve, il avait remporté cinq trophées, en plus de faire émerger Paul Pogba et Jesse Lingard.
Il en a sans doute gardé un bon souvenir puisqu'il a déclaré en août que, s'il était un jour à la tête des « Red Devils », il « construirait l'équipe autour » du champion du monde.
Au pays, l'ancien attaquant a ensuite connu un premier passage réussi à Molde, remportant notamment deux titres de champion, une Coupe de Norvège, en plus d'y gagner, selon le Times, « une réputation d'entraîneur intelligent et moderne ».
Mais le journal note que « le public britannique se rappellera de lui en priorité pour son passage de huit mois désastreux à la tête de Cardiff » en 2014.
Le Norvégien n'avait pas réussi à éviter la relégation et s'était fait licencier en septembre de la saison suivante, alors que les résultats du club gallois en D2 commençaient à se faire inquiétants.
Pour le Times, le manque d'expérience et de poigne de l'ancien attaquant ont causé sa perte : « Regarder Solskjaer tenter de sauver Cardiff, c'était comme regarder un chiot qui tente de grimper à un arbre. Il est mignon, on ne lui souhaite que du bien, mais on sait que ça va mal finir. »
Trop gentil?
Même idée pour le Telegraph, qui se demande si le Norvégien « était assez solide ». Ironie du sort, les « Red Devils » se rendront chez les rugueux « Bluebirds » samedi pour son premier match sur le banc.
Le football moderne prôné par le Norvégien s'était en effet avéré assez peu compatible avec les rudes batailles pour le maintien...
Reste qu'après son retour à Molde, le natif de Kristiansund a mené son club à deux deuxièmes places consécutives en championnat.
Il y est décrit par ses joueurs comme un manager offensif, qui sait parler à son groupe et assurer la cohésion, en appliquant notamment une certaine politique de rotation, histoire d'inclure le banc.
« Ole est une légende du club avec une grande expérience, tant sur le terrain qu'en tant qu'entraîneur », a salué Ed Woodward, le vice-président de Manchester United. « Son histoire à Manchester United signifie qu'il vit et respire la culture du club et que tout le monde est ravi de le retrouver, lui et Mike Phelan. »
En Angleterre, Solskjaer sera secondé par un vieux grognard du club, Mike Phelan qui fait ainsi son retour à Old Trafford, lui qui était parti en 2013. La nomination d'un entraîneur « moderne » et la présence de l'ancien adjoint de Sir Alex Ferguson marquent la volonté du club de revenir à ses racines.
Pour le Telegraph, il s'agit de « retrouver l'identité perdue » depuis le départ de l'Écossais en 2013. Et renouer avec ce jeu offensif quasi mythique enterré par le Portugais et ses prédécesseurs.