MILAN, Italie  - L'AC Milan, décevant depuis le début de saison en Italie, a annoncé lundi le limogeage de son entraîneur Vincenzo Montella, remplacé par un ancien pilier du club lombard, Gennaro Gattuso. À lui le redressement sportif, alors que les finances posent aussi question.

Le nouveau technicien, âgé de 39 ans, était revenu en mai pour entraîner les jeunes du club, après y avoir évolué comme milieu de terrain à la hargne incomparable de 1999 à 2012, à la grande époque de Silvio Berlusconi.

Arrivé en juin 2016, Montella avait pourtant obtenu cet été des renforts massifs pour plus de 200 millions d'euros grâce aux fonds apportés par les nouveaux propriétaires chinois du club, mais il s'est laissé nettement distancer en championnat.

Le Milan AC est seulement 7e après 14 journées, à 11 points de la 4e et dernière place qualificative pour la Ligue des champions, l'objectif affiché en début d'année.

La qualification la semaine dernière pour les 16e de finale de l'Europa League, avec la première place du groupe en prime, sous les yeux de son ancienne vedette Kaka, ne fait pas le poids.

« Ringhio », maigre CV de coach...

Cela fait deux mois que les Rossoneri ne marquent plus en championnat à domicile, leur capitaine Leonardo Bonucci, défenseur emblématique de la Juventus arrivé cet été à grands frais, n'est que l'ombre de lui-même, et l'équipe a clairement montré ses limites : ses six défaites ont été enregistrées contre les six premiers du championnat.

« Quitter le Milan AC fait très mal, j'ai essayé de me donner tout entier pour ce club », a écrit Montella sur Instragram. « De toute évidence, j'ai échoué, mais je continuerai à être un supporter de ces couleurs. »

Pour tenter de redresser la barre, le club a donc fait appel à Gennaro Gattuso, le Calabrais que l'Italie surnommait « Ringhio » (rugissement) pour sa rage de vaincre.

Avec le maillot rouge et noir, il a gagné deux championnats d'Italie, deux Ligues des champions et une Coupe d'Italie. Son imposant CV de joueur présente aussi 72 sélections avec l'équipe d'Italie, au sein de laquelle il a été champion du monde en 2006.

En tant qu'entraîneur, il a cependant connu plusieurs expériences mitigées, en prenant d'abord dès 2013 les rênes du FC Sion en Suisse, où il était parti en 2012 terminer au calme sa carrière de joueur.

Après un passage éclair à Palerme (remercié au bout de six matches) et un autre à peine plus long à l'OFI Crète en Grèce, il a porté Pise en Serie B (2015-2017).

Questions sur les finances

Mais la tâche semble dantesque, d'autant que derrière un tableau sportif morose, le bilan financier du club lombard suscite toujours plus d'inquiétudes depuis son rachat par le mystérieux homme d'affaires chinois Yonghong Li.

Endetté, le club a sollicité auprès de l'UEFA un « accord volontaire » dans le cadre du fair-play financier, sans lequel il pourrait être exclu des compétitions européennes.

Cette procédure nouvelle permet de sortir des clous du FPF à condition de présenter un plan fiable de retour à l'équilibre à un horizon de quatre ans.

Une réponse définitive de l'UEFA est attendue vers la mi-décembre et en cas de refus, Milan devra en passer, comme d'autres clubs avant lui, par un « accord de règlement » prévoyant des sanctions immédiates (amende, recrutement encadré, limitation des inscrits sur les listes européennes...) et un plan plus rigide de retour à l'équilibre.

Pour convaincre l'UEFA, Milan compte sur une forte hausse de ses revenus en Chine, mais le passif est lourd entre les 200 millions d'euros investis cet été sur le mercato, les 300 millions empruntés à taux élevés pour boucler la reprise du club et des pertes qui tournent autour de 75 millions chaque saison depuis quatre ans.