Cristiano Ronaldo et le Real règnent sur Madrid ! Un triplé du Portugais, nouveau meilleur buteur de l'histoire du derby madrilène (18 buts), a permis à l'équipe de Zinédine Zidane d'étriller l'Atletico (3-0) samedi et de s'envoler en tête du Championnat d'Espagne.

C'était le dernier derby disputé au stade Vicente-Calderon en Liga et l'histoire retiendra que l'affiche de cette 12e journée a accouché d'un récital du Real et de Ronaldo, déjà bourreaux de l'Atletico en finale de la dernière Ligue des champions.

Quel meilleur endroit, et quel meilleur moment pour acter la renaissance du triple Ballon d'Or portugais ?

Son automne avait été mitigé jusque-là mais "CR7" a marqué sur un coup franc dévié (23e), sur un penalty sévère (71e) et sur une contre-attaque (77e). Et son attitude de défi, mains sur les hanches au moment de son "coup du chapeau", en disait long sur son esprit de revanche.

Grâce à lui et grâce au match maîtrisé des hommes de Zidane, invaincus depuis désormais 29 matches officiels consécutifs, voilà le Real (1er, 30 pts) détaché en tête: le FC Barcelone (2e, 26 pts), privé de Lionel Messi malade et freiné par Malaga (0-0), pointe à quatre longueurs et l'Atletico (5e, 21 pts) est déjà relégué à neuf !

Difficile de dire si les "Colchoneros" s'en relèveront. Mais Ronaldo, lui, a fièrement redressé là tête.

Devant Di Stefano

Ce triplé fait de lui le meilleur buteur de l'histoire des derbies madrilènes avec 18 buts, devant le légendaire attaquant merengue Alfredo Di Stefano (17 unités).

Et quelle réponse à tous ceux qui le disaient sur le déclin! Même s'il n'a pas tout réussi, le Portugais a été le premier à allumer la mèche sur une tête à bout portant que le gardien "colchonero" Jan Oblak a sorti sur sa ligne (12e).

Mais sur un coup franc plein axe, sa frappe en force a été déviée par le mur pour l'ouverture du score (23e).

Il a ensute obtenu un penalty, apparemment sévère, qu'il a transformé en force pour le doublé (71e), avant de sceller le score à bout portant (77e).

Loin de ses bouderies de début de saison, on l'a même vu redescendre pour défendre ! Et au moment de son remplacement à la 83e minute, il a enlacé Zidane, affichant leur complicité deux mois après une mini-brouille liée, déjà, à un remplacement précoce.

Pour Zidane, les examens s'enchaînent et la réussite persiste. Vainqueur de la C1 en mai, de la Supercoupe d'Europe en août, le voilà bien lancé vers la Liga, en attendant de disputer le Mondial des clubs en décembre.

Simeone s'est trompé

Cette victoire de prestige au Calderon récompense les choix tactiques du Français, qui s'est passé de Sergio Ramos et Karim Benzema, en phase de reprise, au profit des hommes en forme Nacho et Lucas Vazquez. Et "ZZ" a donné les clés du jeu à Isco, excellent samedi soir.

A l'inverse, Simeone s'est trompé en titularisant l'expérimenté attaquant Fernando Torres, fantomatique, au lieu d'un Kevin Gameiro entré en jeu trop tard.

L'Atletico a certes essayé de se rebeller en début de seconde période, dans le sillage d'Antoine Griezmann.

Le Français, remis d'un pépin au pied gauche, a allumé quelques mèches (50e, 51e), mais il était bien seul. Et même si l'atmosphère est devenue de plus en plus irrespirable, comme sur cet accrochage verbal entre Ronaldo et Koke (63e), l'"Atleti" n'a jamais réussi à faire douter son adversaire.

Les "Colchoneros" sont déjà loin au classement, à l'image du Barça, qui a clairement perdu deux points en concédant le nul à domicile au Camp Nou.

Sans Luis Suarez (suspendu) et surtout sans Lionel Messi, victime de nausées, Barcelone s'est heurté au bloc défensif de Malaga et à l'infranchissable gardien camerounais Carlos Kameni.

Voilà le Real assuré d'aborder le clasico du 3 décembre dans le fauteuil de leader. Et voilà Ronaldo lancé comme une bombe vers un quatrième Ballon d'Or en décembre.