PARIS - Depuis que le directeur sportif du Paris SG Leonardo a ouvert la porte mi-septembre à David Beckham, 36 ans, l'arrivée éventuelle du « Spice Boy » suscite l'espoir d'un changement de dimension du club de la capitale, mais aussi des doutes sur le plan sportif.

Le contrat de l'Anglais avec le Galaxy de Los Angeles expire à la fin de la saison du Championnat nord-américain, en novembre en fonction des résultats. La finale a lieu le 20.

Le quotidien Le Parisien annonçait le 5 octobre que des émissaires qataris rencontraient le joueur en Californie, avant d'asséner ce vendredi: « Quasiment tout est ficelé: contrat, rémunération, droits d'image et marketing. La négociation arrive à son terme. Il ne manquerait plus que la signature du joueur ».

QSI, le propriétaire du PSG, a déjà animé le marché des transferts en dépensant la somme record en France de plus de 85 millions d'euros (environ 120 M$ CAN) avec, outre Pastore, de grands espoirs français (Gameiro, Ménez, Matuidi) et l'expérimenté Lugano.

Le salaire forcément mirobolant de Becks ne constituerait donc pas un frein. L'intéressé l'a lui-même noté début octobre sur Canal+: « C'est excitant, il se passe de grandes choses en France. Leonardo est arrivé, il y a beaucoup d'argent ».

La venue de Beckham permettrait d'attirer des marchés jusque-là peu portés sur l'Hexagone, comme l'Asie. « Il est plus qu'un joueur de soccer, c'est une marque, une pop-star », avait d'ailleurs relevé Leonardo sur la BBC en ouvrant la porte au milieu offensif.

Le gardien du PSG, Sirigu, en salivait vendredi: « C'est un de ceux qui peuvent changer l'image d'un club. Cela voudrait dire que le PSG pourrait devenir encore plus grand ».

Piste anglaise?

Leo et Becks se connaissent déjà, le premier ayant entraîné le second à l'AC Milan (janvier-juin 2010). « C'est quelqu'un que j'apprécie vraiment et que j'admire énormément, pour ses valeurs et tout ce qu'il a fait pour le soccer » a dit le Brésilien.

« J'aime beaucoup Leonardo, c'est un bon gérant », a répondu en écho l'Anglais.

La crédibilité de cette arrivée est renforcée par un écho du quotidien Le Monde de mercredi, selon lequel « le bureau parisien d'un des plus importants agents immobiliers californiens » recherche un appartement pour la famille Beckham. Le PSG aurait aussi proposé au joueur une « villa ultrasécurisée proche du Camp des Loges », selon le journal sportif L'Équipe de vendredi. Et Paris ne serait pas pour déplaire à son épouse Victoria, qui s'est lancée dans la mode.

Sur le plan sportif, c'est un peu l'inconnue. Certes, l'ex-international a toujours sa patte droite, qui fait de lui le meilleur passeur de son championnat (15 passes décisives en 25 matchs), et pourrait dépanner sur le côté droit. Et son expérience madrilène montre qu'il ne déstabilise pas un vestiaire quand il est sur le banc.

Mais le niveau américain n'est pas le même qu'en Europe, et le joueur est fragile: il a disputé deux saisons complètes sur cinq à L.A.

Et la famille alors? « Mes enfants vont à l'école à Los Angeles depuis cinq ans. À leur âge, ils ont besoin de stabilité », a-t-il indiqué. Cela plaiderait pour un maintien en Californie, avec ou sans contrat.

À moins que la piste anglaise ne soit réactivée. L'entraîneur de Tottenham, Harry Redknapp, a le premier assuré qu'il accueillerait le joueur à bras ouverts. C'est chez les Spurs que Beckham s'était entraîné durant la trêve nord-américaine, début 2011.

L'ancien sélectionneur de l'Angleterre, Sven-Goran Eriksson, a lui aussi courtisé celui qu'il avait nommé capitaine de l'équipe nationale, en lui proposant de devenir entraîneur-joueur de Leicester, promu en Premier League.

« J'ai déjà eu cette discussion avec lui, je lui ai parlé de Leicester. Beckham ne me dira jamais non ».
Il faudra bien que Beckham dise non à quelqu'un.