PARIS - Alors que le premier titre en championnat depuis 1994 n'a jamais semblé aussi proche au Paris SG, l'avenir incertain du duo Carlo Ancelotti-Leonardo brouille un peu plus chaque jour le sort du « projet » cher au propriétaire QSI.

Partiront, partiront pas? Telle est aujourd'hui la question que se pose un club devenu nerveux.

Et encore plus que le sort du directeur sportif brésilien, c'est celui de l'entraîneur italien qui est au coeur du débat.

« En cas de qualification en Ligue des champions, Carlo a encore une année de contrat avec le PSG. Après le championnat on verra », a répondu Leonardo vendredi à l'AFP.

Des propos un soupçon moins enthousiastes que ceux du début de semaine lorsque, après avoir réfuté avoir eu l'intention de partir, même s'il martèle à longueur d'entrevue qu'il est un homme libre, Leo avait aussi ajouté qu'il voulait que Carlo reste et que l'Italien déciderait lui-même de son propre sort.

Il semble effectivement que ce soit bien l'entraîneur qui possède les clés pour débloquer la situation plutôt que le directeur sportif.

Car selon certaines sources, Ancelotti aurait aussi contractuellement la possibilité de se retrouver libre cet été... et donc de choisir son avenir sans que le PSG ait son mot à dire.

Fébrilité à la tête du club

Et si le technicien se retrouve en position de faire-valoir ses droits au départ 18 mois seulement après son arrivée, la responsabilité semble en revenir à ses propres dirigeants qui l'ont lassé à force d'en courtiser d'autres plus ou moins ouvertement.

Échaudé par la fébrilité à la tête du club en décembre, Ancelotti, qui avait sauvé la sienne après la défaite en Nice (1-2) en battant Porto (2-1) trois jours après en C1, aurait ainsi particulièrement peu apprécié la charge venue du Qatar après l'élimination récente en Coupe de France à Evian.

Avant cet épisode, Ancelotti confiait ainsi à des proches qu'il était déçu de la gestion de QSI à son égard et que ce ne serait pas un drame s'il devait partir en raison des propositions qu'il a.

Près de 18 mois après avoir licencié Kombouaré en cours de saison alors que Paris, qui a finalement échoué à la deuxième place, était premier à l'époque, les impatients dirigeants du PSG ont-ils une nouvelle fois commis un impair?

« Il y a un fort énervement, les dirigeants sont très imprévisibles », reconnaissait ainsi en forme d'aveu un membre de la direction en novembre au plus fort de la crise.

Wenger, solution française en 2014?

« Ce n'est pas simple non plus pour Leo, il y a une certaine forme de défiance à son égard », ajoutait-il même.

Manifestement pisté activement par le Real Madrid, Ancelotti, que certains au club donnent partant à 90 %, pourrait donc jeter l'éponge et migrer ailleurs.

Pour l'éviter, il se murmure que le PSG est prêt à lui faire une offre sur mesure. Ainsi, une remise à plat du rôle des uns et des autres et des prérogatives étendues qui assoient son standing pourraient peut-être le convaincre.

Ce plan, même s'il limite ses prérogatives, semble être une des dernières cartouches de Leo, lui aussi contesté par certains en interne et notamment dans l'entourage du Cheick Al-Thani à Doha.

Car si Ancelotti part, alors que Pep Guardiola s'est engagé au Bayern et que José Mourinho lorgne sur Chelsea, le PSG aura du mal à trouver un plan B du même calibre... à moins de faire au Portugais une offre démesurée qui ne se refuse pas.

Avec l'influence de groupes de pression qui poussent pour une solution « française », ce pourrait être Arsène Wenger, mais vraisemblablement pas avant 2014 puisqu'il est sous contrat avec Arsenal.

Pour gagner du temps d'ici-là, le PSG réfléchit à adjoindre au président Al-Khelaifi une figure tutélaire comme conseiller chargé des « opérations extérieures », et imposer à Leonardo, peut-être avec comme adjoint Claude Makelele, de remplacer Carlo s'il part.

Cette fonction, déjà remplie avec plus ou moins de bonheur par Leo à Milan, aurait cependant tout d'un cadeau empoisonné avant un départ à plus ou moins court terme.