MADRID, Espagne - Diminué par les blessures, et privé de Messi, Barcelone a chuté à Séville (2-1) samedi lors de la 7e journée de Liga, au terme d'un match effréné où les Catalans, malchanceux, ont trouvé trois fois les montants.

Après la gifle reçue à Vigo il y a dix jours (4-1), le Barça a encore perdu pied à l'extérieur : le club blaugrana s'est incliné sur des buts de Michael Krohn-Dehli (52e) et Vicente Iborra (58e). Neymar a réduit le score sur penalty (74e) mais n'a pu empêcher la première victoire de Séville contre le Barça en Liga depuis 2007.

Au classement, Barcelone reste 3e avec 15 points derrière le leader Villarreal (1er, 16 pts), opposé à Levante dimanche, et le Celta Vigo (2e, 15 pts). Mais les hommes de Luis Enrique sont désormais sous la menace du Real Madrid (14 pts) et de l'Atletico (12 pts), qui s'affrontent dimanche dans le derby madrilène au stade Vicente-Calderon.

Sur la pelouse du Sanchez-Pizjuan, le Barça a paru très émoussé en l'absence de plusieurs cadres cantonnés à l'infirmerie, comme Lionel Messi et Andres Iniesta. Et le marathon d'aller-retour que lui a infligé Séville n'a rien arrangé. A tel point qu'au bout de 40 minutes de jeu seulement, les deux équipes semblaient déjà coupées en deux et les attaquants carbonisés.

À ce jeu-là, Neymar et Suarez ont multiplié les banderilles (5e, 14e, 22e, 27e...) et trouvé les montants à deux reprises en première période.

Neymar dans le rôle de Messi

Pour son 100e match officiel sous le maillot du Barça, Neymar a ainsi expédié un coup franc magistral sur le poteau. Le ballon a rebondi sur le dos du gardien Sergio Rico, il a vertigineusement longé la ligne de but et Gerard Piqué, qui avait suivi, n'a pas réussi à pousser le ballon au fond, devancé in extremis par Coke (23e).

Le Brésilien ne s'est pas découragé. On l'a vu se proposer sans cesse au milieu du terrain et participer à la construction du jeu, dans une position d'électron libre habituellement occupée par Messi.

Quant à Suarez, il a adressé un centre-tir enroulé qui a rebondi sur l'équerre de la cage sévillane (38e).

« Nous aurions mérité de ne pas perdre ce match, a jugé l'Uruguayen au micro de Barça TV. Mais en première période, nous avons gâché trop d'occasions d'ouvrir le pointage et ils ont rapidement marqué en seconde période. »

Mais à trop se découvrir, le Barça s'est aussi exposé aux contres sévillans malgré un excellent Claudio Bravo, titulaire pour son retour de blessure. Le portier chilien a notamment gagné son face-à-face avec Kevin Gameiro (21e) mais il n'a rien pu faire sur l'ouverture du score : déboulant sur l'aile droite, Gameiro a centré en retrait et Krohn-Dehli, au second poteau, a trompé Bravo (52e).

Le milieu danois ne s'est pas arrêté là : c'est lui qui a placé une merveille de ballon dans la surface pour la tête d'Iborra, buteur pour le 2-0 (58e).

Pour ne rien arranger, Neymar a trouvé à deux reprises l'épatant Sergio Rico (64e, 65e), auteur de plusieurs parades décisives.

L'entrée du jeune Sandro (20 ans) a apporté un peu de sang frais à Barcelone : l'attaquant a obtenu un penalty généreux sur une frappe détournée du bras par le Français Benoît Trémoulinas dans la surface, permettant à Neymar de réduire la marque (74e).

Peu après, Sandro a eu une balle de match sur un centre de Suarez mais son ballon s'est écrasé sur le poteau (78e).

Ce manque de réussite a résumé la mauvaise passe dans laquelle se trouve le Barça depuis quelques matchs : poursuivis par la guigne, les Catalans vont sans doute trouver le temps bien long jusqu'au retour de leur porte-bonheur Messi, attendu après la mi-novembre.

En attendant, la trêve internationale qui s'annonce leur fera du bien pour faire souffler un peu un effectif qui semble marcher sur la corde raide.