MADRID, Espagne - Infaillible capitaine: avec un doublé, Lionel Messi a porté le FC Barcelone vers un 12e succès consécutif en Liga samedi 5-1 contre Alavés pour la 23e journée, une victoire salutaire à trois jours de la réception du Paris Saint-Germain en C1.

Francisco Trincao (21 ans) a ouvert le score sur une remise intelligente d'Ilaix Moriba (29e), puis Messi est entré en scène: il a envoyé un poteau rentrant millimétré juste avant la pause (45e+1), a lancé l'appel en profondeur pour le 2e but de Trincao (74e), a téléguidé son ballon du doublé en pleine lucarne (75e) et a offert une louche géniale à Antoine Griezmann, passeur décisif sur le dernier but de Junior Firpo (80e).

L'Argentin aurait même pu s'offrir un triplé si son but à la reprise d'une frappe repoussée par le gardien d'Alavés n'avait pas été annulé par l'arbitrage vidéo (36e).

Un récital. Quatre jours après le cuisant revers à Séville en demi-finale aller de la Coupe du Roi (2-0), le Barça a offert une démonstration de force samedi soir face à une équipe basque totalement dépassée, et repasse deuxième du classement, à huit points du leader, l'Atlético Madrid (54 pts).

« Il est très investi, très content, et il devient très réaliste. Sa vista est impressionnante. Pour aspirer à quelque chose et gagner ce match (contre le PSG), on aura besoin non seulement d'un grand Leo, mais aussi de tous les autres à leur meilleure forme », a appelé Koeman en conférence de presse d'après-match.

Pour guider cette fougueuse jeunesse (Moriba, Trincao, Riqui Puig, Pedri, tous moins de 21 ans), la Pulga (puce, en espagnol) a dû sortir le grand jeu: Messi a adopté la casquette de distributeur officiel du jeu d'attaque catalan, avant de se charger lui-même de faire trembler les filets d'Alavés.

Mais c'est cette même jeunesse qui a eu le don de mettre Ronald Koeman en colère, plus tôt dans le match: une mauvaise relance latérale de Moriba a offert le but du 2-1 sur un plateau à Luis Rioja (57e). Une erreur qui lui vaudra son remplacement sept minutes plus tard (64e, par Pedri)... 

Une jeunesse que les Catalans devront canaliser dans l'expérience et la sérénité dégagées par leur petit phare argentin mardi soir, lors du 8e de finale aller de Ligue des champions face au Paris Saint-Germain au Camp Nou.

Atlético, affaibli mais leader

Sans son grand espoir portugais Joao Felix, sans les attaquants français Thomas Lemar et Moussa Dembélé ni Hector Herrera (tous positifs à la COVID-19), sans le taulier José Maria Gimenez et sans Kieran Trippier (suspendu), l'Atlético Madrid, toujours leader, a trouvé les ressources pour arracher la victoire 2-1 contre Grenade et prouver qu'il a bien l'étoffe d'un champion.

Largement dominateurs en première période, les Colchoneros n'ont réussi à marquer qu'en deuxième, un peu contre le cours du jeu: une astucieuse frappe masquée de Marcos Llorente (63e) leur a permis d'ouvrir le score, mais Grenade est immédiatement revenu grâce à Yangel Herrera (66e). 

C'est l'Argentin Angel Correa qui a scellé la victoire sur un centre contré par Jesus Vallejo qui a fini sa course dans les filets andalous (75e).

« Je veux souligner l'effort fourni. Certains sont venus jouer après 14 jours passés confinés à la maison à cause du coronavirus (comme Mario Hermoso) - je sais ce que c'est. Ils ont tenu leur rang, et même mieux que ça », a salué l'entraîneur Diego Simeone, qui a retenu « l'esprit rebelle » de son groupe.

Outre les buteurs du jour, parfaits adjudants des vedettes habituelles, un homme est sorti du lot côté madrilène: Geoffrey Kondogbia, l'ex-international français de 27 ans (désormais international centrafricain), arrivé de Valence en novembre, a été le chef d'orchestre de l'entrejeu madrilène, donnant le tempo du jeu grâce à ses passes appuyées vers l'avant.

L'Atlético enchaîne donc un dixième match sans défaite en Liga, après le nul concédé face au modeste Celta Vigo la semaine dernière (2-2). Son dernier revers remonte au 12 décembre dans le derby face au Real Madrid (2-0).

Une excellente opération pour maintenir la dynamique victorieuse à quatre jours d'un match en retard de Liga face à Levante (mercredi) qui pourrait lui permettre d'accroître son avance en tête du championnat, et surtout à dix jours de son choc en huitième de finale aller de Ligue des champions face à Chelsea (23 février).