ROME (AFP) - L'entraîneur de la Juventus Turin Fabio Capello, qui a démissionné de son poste mardi, le jour même où la justice sportive a requis la rétrogradation du prestigieux club de football en 3e divivion, est sans aucun doute le plus grand technicien du Calcio des deux dernières décennies.

A 60 ans - il a fêté son anniversaire le 18 juin dernier -, Fabio Capello s'est taillé une solide réputation non seulement de remarquable technicien, mais aussi de meneur d'hommes.

Son palmarès parle d'ailleurs pour lui avec notamment cinq titres nationaux (1992, 1993, 1994 et 1996 avec l'AC Milan, 2001 avec l'AS Rome). Il a, en outre, conduit la Juventus au Scudetto 2005 et 2006, mais ces deux titres sont suspendus au verdict que rendra la justice sportive dans le scandale des matches présumés truqués du Calcio. Le procureur a requis que le club en soit privé.

Capello a également remporté la Ligue des champions (1994) avec l'AC Milan et une Supercoupe la même année, ainsi qu'un titre de champion d'Espagne avec le Real Madrid (1997).

Son port altier autant que sa poigne lui ont valu d'être surnommé "Il Sergente di ferro" (le "Sergent de fer") pour ses manières parfois abruptes, faisant peu de concessions, à ses joueurs et... au spectacle.

Rigueur et réalisme

Il a appliqué à la Juve la même ligne de conduite qu'à l'AS Rome: rigueur et réalisme.

Peu spectaculaire en tant que joueur, l'ancien intérieur gauche international (32 sélections), auteur entre autres exploits du but de la victoire demeurée historique (1-0) de la "squadra azzurra" sur l'Angleterre dans le temple de Wembley le 14 novembre 1973, reste un adepte farouche d'un football de contre-attaque.

Avec une solide couverture défensive et un milieu de terrain renforcé, Capello préfère le plus souvent laisser l'initiative à l'adversaire pour mieux le frapper en contres.
C'est aussi un habile diplomate, maniant avec un égal bonheur des déclarations souvent très contradictoires.

"Je sais que la Juventus est un grand club et je le respecte, mais je ne serai jamais sur son banc de touche, c'est un challenge qui ne m'intéresse pas" avait-il affirmé un soir d'hiver 2003-2004. En mai suivant, il signait avec le directeur général de la Juventus, Luciano Moggi, emporté par le scandale actuel, et prenait la route de la capitale piémontaise, provoquant la colère dans les milieux des tifosi "ultras" de la Roma.