BERLIN (AFP) - Le manageur général du Bayern Munich (1re div. allemande de football), Uli Hoeness, a critiqué vertement les investissements réalisés par des hommes d'affaires russes et autres "mafias" dans le football mondial.

"Si cette +russification+ du football se poursuit, dans dix ans, on pourra dire +na sdorovie (à votre santé)+ ou adieu football", a estimé Hoeness dans un entretien au journal allemand Kieler Nachrichten à paraître lundi.

Cible de Hoeness, réputé en Allemagne pour ces déclarations à l'emporte-pièce: le milliardaire russe Roman Abramovitch, propriétaire du club de Chelsea, champion d'Angleterre.

"Je ne serais pas très fier si je devais gagner la Ligue des champions cette saison, après avoir enregistré une perte annuelle de 204 millions d'euros l'année dernière", a noté Hoeness.

L'ancien international allemand a également regretté l'intrusion dans le football de l'homme d'affaires Viktor Wexelberg qui a acquis auprès de la Fédération argentine pour 14 millions d'euros le droit d'organiser des matches de la sélection albiceleste en Europe.

"Il faut que cette folie s'arrête", s'insurge Hoeness qui pense avoir une solution: "Si les énergies alternatives prennent le pas sur le pétrole, toutes ces mafias devront arrêter leurs petits jeux et n'auront plus qu'à boire leur pétrole".

Hoeness, 54 ans, a par ailleurs révélé qu'il deviendra président de son club de toujours, le Bayern Munich, "à l'échéance de (son) contrat de manageur dans trois ans".

"Si tout se passe comme prévu, Franz Beckenbauer abandonnera son poste et je devrais lui succéder", a-t-il ajouté.