Le dernier d'une lignée
Italie jeudi, 22 août 2013. 09:40 jeudi, 12 déc. 2024. 00:30ROME - Cavani parti, le turbulent Mario Balotelli (AC Milan) est la dernière grande étoile du Championnat d'Italie, qui reprend samedi, signe d'un recul toujours plus net d'un tournoi déjà amputé d'Ibrahimovic et Thiago Silva l'année d'avant.
D'autres grands noms sont bien arrivés cet été pour tenter d'endiguer l'hémorragie, mais ils sortent tous de saisons mitigées où ils n'étaient pas titulaires dans leur ex-club, que ce soit Gonzalo Higuain à Naples (ex-Real Madrid), Carlos Tevez à la Juventus (ex-Manchester City) ou Mario Gomez à la Fiorentina (ex-Bayern Munich).
Gianluigi Buffon et Andrea Pirlo (Juventus) vieillissant, il ne reste que « Super Mario », sa puissance, ses coiffures extravagantes et ses coups de gueule, comme tête d'affiche de la Serie A qui s'ouvre samedi sur le match du Milan chez l'Hellas Vérone.
Il est revenu en janvier, après un exil à Manchester City, grâce à un coup de maître du Milan sur un marché des transferts où les clubs italiens ne dictent plus la loi depuis six ou sept ans.
« Il doit jouer comme une star »
Et son retour a changé le jeu des « Rossoneri ». « Balo » a signé 12 buts en 13 matchs, et assuré une qualification pour les barrages de Ligue des champions, indispensable pour les finances du club, qui semblait compromise.
Pour sa première sortie de la saison, le Milan a ramené un nul de bon augure du PSV Eindhoven (1-1) en barrage aller. Balotelli n'a pas marqué mais une de ses frappes de 40 m a été détournée sur la barre par le gardien.
C'est pour ce type de geste de classe pure qu'il a été rapatrié. Mais cinq ans après ses débuts professionnels (à l'Inter), Balotelli doit maintenant confirmer. « C'est une star, il doit jouer comme une star », a dit l'administrateur délégué du club, Adriano Galliani, avant le match à Eindhoven.
En revanche, il a encore péché pour mauvais caractère, prenant un nouvel avertissement pour contestation. « Balotelli s'est beaucoup amélioré, mais il faut vraiment qu'il laisse les arbitres tranquilles, a dit son entraîneur, Massimiliano Allegri, parce qu'à la longue ces cartons jaunes pèsent lourd ».
Son potentiel crève les yeux. Super Mario sait briller sur les plus grandes scènes, à l'image de son doublé en demi-finale de l'Euro-2012 contre l'Allemagne (2-1), mais il doit maintenant sublimer son équipe sur une saison entière.
Déjà, l'Italie semble toujours moins forte quand il n'est pas là. Sa puissance de camion et ses appels de balle mobilisent les défenseurs adverses et libèrent des espaces pour ses coéquipiers.
Déjà au panthéon médiatique
Balotelli n'est pas encore sur le terrain l'égal des Lionel Messi, Cristiano Ronaldo ou Zlatan Ibrahimovic, mais il figure déjà au panthéon médiatique du football.
Il est l'idole absolue en Italie, notamment auprès du jeune public, en témoignent les acclamations qui l'accueillent à chaque match de l'équipe nationale. Il est systématiquement le premier à l'applaudimètre, devant les champions confirmés comme Buffon ou Pirlo.
Sa renommée est devenue planétaire. Balotelli fait la couverture de Sports Illustrated cette semaine, magazine américain de référence, plus habitué aux stars des sports américains. Balo a rejoint dans cette galerie des étoiles du calibre de Diego Maradona, Pelé ou Zinédine Zidane.
Autre baromètre médiatique, le Time l'avait cité parmi les 100 personnes les plus influentes de la planète en 2013.
L'hebdomadaire américain faisait notamment référence à la cause antiraciste que Super Mario personnifie en Italie pour être souvent victime des « bouh » lancés par les tribunes quand des noirs touchent le ballon.
À ce sujet, Balo a promis de s'amender. Si les supporteurs de Vérone, redoutés pour leurs manifestations racistes, le sifflent, il a promis à Sports Illustrated : « Je ne quitte pas le terrain [..]. Je marque, et après je parle ». Il serait dommage que la dernière star s'en aille.