BERLIN - Le Bayern Munich a fait sensation vendredi en dévoilant, après seulement quelques jours de recherches, l'identité de son nouvel entraîneur: Jürgen Klinsmann, sans expérience en club, succédera à Ottmar Hitzfeld en juillet.

Il a beau être une vieille institution du soccer allemand, avec ses traditions et un impressionnant palmarès (20 titres de champions, 13 Coupes d'Allemagne et quatre victoires en C1), le Bayern Munich parvient toujours à surprendre son monde.

Il a annoncé dans un bref communiqué sur son site internet que "Jürgen Klinsmann allait prendre la direction sportive du Bayern Munich à partir du 1er juillet 2008".

Dix jours après l'officialisation du départ d'Ottmar Hitzfeld en juin, la quête d'un nouvel entraîneur a été rondement menée et a surpris tous les observateurs, même la presse populaire pourtant toujours bien informée.

Alors que les noms du Portugais Jose Mourinho, de l'ancien international allemand Lothar Matthäus et des Néerlandais Marco van Basten et Frank Rijkaard étaient les plus souvent cités, celui de Klinsmann était à peine murmuré, à cause de son manque d'expérience et de son passif avec le Bayern.

Conflictuelles

Depuis son passage à Munich entre 1995 et 1997 (31 buts en 65 matches de championnat), l'ancien capitaine de l'équipe d'Allemagne, championne d'Europe 1996, entretenait en effet des relations conflictuelles avec les dirigeants bavarois.

Un conflit né d'une vulgaire histoire de prime, qui a pris des proportions bien plus importantes lorsque Klinsmann est devenu sélectionneur de la Nationalmannschaft en 2004.

Il y a démonté le mythe Oliver Kahn, en lui enlevant le brassard de capitaine et en lui préférant pour le Mondial-2006, Jens Lehmann, tout en critiquant le manque de condition physique des internationaux portant le maillot bavarois.

Mais le Bayern a mis ce passé tumultueux de côté, car il avait besoin d'une personnalité pour succéder à Hitzfeld qui a apporté quatre titres de champion d'Allemagne et la Ligue des champions 2001 au Bayern.

Klinsmann va faire aussi souffler un nouvel esprit sur un club à la recherche de son passé glorieux en Europe. Il prône un football offensif qui a permis à l'Allemagne de terminer à la 3e place de "sa" Coupe du monde.

Jeune, polyglotte et réputé pour sa faculté à motiver ses joueurs, il saura se faire comprendre des Luca Toni, Franck Ribéry et autres étrangers qui composent l'effectif cosmopolite du Bayern.

Même Merkel

Dans l'attente de la conférence de presse en fin d'après-midi où Klinsmann, 43 ans, sera présenté officiellement, le football allemand a du mal à se remettre.

"C'est un grosse surprise pour moi. C'est enthousiasmant de voir que l'ancien sélectionneur de l'équipe d'Allemagne, qui a tant fait bouger les choses, entraîne un club allemand de haut-niveau", a souligné Joachim Löw, son ancien adjoint devenu sélectionneur de l'équipe d'Allemagne.

"C'est une décision intelligente. Jürgen Klinsmann a déjà eu beaucoup de succès avec ses nouvelles méthodes avec l'équipe nationale, je suis sûr qu'il aura aussi du succès à Munich", a insisté Franz Beckenbauer, le président du conseil de surveillance du Bayern.

Le retour au pays de Klinsmann a même suscité une réaction d'Angela Merkel: "La chancelière se réjouit comme des millions de personnes en Allemagne que Jürgen Klinsmann revienne en Allemagne et y mette à profit son talent", a fait savoir son porte-parole lors de la conférence de presse tri-hebdomadaire du gouvernement.