BERLIN (AFP) - L'arbitre Robert Hoyzer, à l'origine du scandale des matchs manipulés en Allemagne, a été interpellé samedi et écroué tandis qu'un autre arbitre a été licencié pour n'avoir pas signalé une tentative de corruption, a-t-on appris auprès du parquet de Berlin et de la Fédération allemande (DFB).

Robert Hoyzer, 25 ans, a été écroué à la suite d'une «nouvelle appréciation concernant le risque qu'il prenne la fuite», a précisé un porte-parole du parquet.

Hoyzer, qui a reconnu avoir manipulé au moins quatre matchs (un de Coupe d'Allemagne, un de deuxième et deux de troisième division), est soupçonné de «complicité d'escroquerie» dans huit cas, selon le mandat d'arrêt délivré à son encontre.

Selon M. Grunwald, l'arbitre aurait manipulé des rencontre avant 2004 et sa rencontre avec un cercle de parieurs dirigé par trois membres de la mafia croate.

Dans son édition à paraître lundi, l'hebdomadaire Focus indique que les manipulations pourraient avoir concerné des matchs de Coupe de l'UEFA, notamment une rencontre entre le Panionios Athènes et le Dinamo Tbilissi (5-2), le 1er décembre dernier.

À l'époque, ce match avait capté l'attention de certaines officines de paris en raison de mises anormalement élevées.

Quant à l'arbitre Torsten Koop, 39 ans, «son nom n'apparaîtra plus dans la liste des arbitres», a annoncé le responsable de la commission des arbitres à la DFB, Manfred Amarell.

Silence

Le licenciement officiel doit être prononcé la semaine prochaine par la commission, a-t-il précisé. Il est reproché à Torsten Koop de n'avoir pas signalé une tentative de corruption de Robert Hoyzer.

M. Koop, qui n'a pas arbitré de matchs depuis août dernier en raison d'une blessure, officiait depuis 1996 en première division où il a dirigé 83 rencontres.

Interrogé par la DFB jeudi, Koop avait affirmé que Hoyzer s'était «vanté» de manipulation devant lui et avait précisé qu'il n'avait pas jugé nécessaire de le signaler car il ne l'avait pas pris au sérieux, selon le Sueddeutsche Zeitung de samedi.

«Quand on ne prend pas quelque chose de cet ordre au sérieux, on ne peut pas soi-même être pris au sérieux. On ne peut plus lui faire confiance», a précisé M. Amerell.

Selon lui, M. Koop a raté trois occasions d'informer les instances de la DFB. La dernière remonte au 27 janvier, quand tous les arbitres avaient été appelés à signaler les informations qu'ils détenaient à l'encontre de Robert Hoyzer.

Selon le magazine Der Spiegel à paraître lundi, Hoyzer aurait également indiqué aux enquêteurs qu'un autre arbitre soupçonné, Dominik Marks, aurait reçu 36 000 euros de la mafia pour avoir manipulé deux matchs. Hoyzer a précisé lui avoir remis 6000 euros.

Dominik Marks clame son innocence depuis le début de l'affaire. Son avocate, Astrid Koch, n'a voulu faire aucun commentaire sur les informations du magazine.