Ce n'est que sa première défaite de la saison en France, mais elle était indiscutable et intervient dix jours avant un match crucial : la prestation du Paris SG à Lyon dimanche (2-1) fait-elle planer une ombre sur la qualification en quarts de finale de Ligue des champions?

Juste un accident?

« Aujourd'hui (dimanche), cette mentalité, cette agressivité, cet engagement qui nous ont permis de faire cette série (d'invincibilité en Championnat de France, NDLR) avaient disparu, mais il est possible qu'on retrouve rapidement l'état d'esprit. »

S'il n'a pas esquivé les critiques sur son équipe, « trop moyen, pour ne pas dire plus », Laurent Blanc a aussi dédramatisé la première défaite de son équipe en compétition nationale depuis le 15 mars 2015.

Et c'est vrai que sa défaite dans un Parc OL chauffé à blanc ne doit pas faire oublier que le PSG avait auparavant battu Lyon quatre fois en inscrivant trois buts par matchs en moyenne, contre deux encaissés au total. Ni que le PSG a déjà sécurisé un quatrième titre de champion de France consécutif, qu'il ne devrait plus tarder à empocher.

Ni que les coéquipiers de Zlatan Ibrahimovic ont livré une prestation de très haut vol lors du huitième de finale aller contre Chelsea, d'un Kevin Trapp version C1 à un Edinson Cavani buteur sur son premier duel.

La hantise de la blessure

Échaudé par la saison précédente, Laurent Blanc a cette année tout fait pour s'éviter des absences sur blessure lors des matchs à enjeu de la fin de saison. Cadres ménagés, gros travail lors de la trêve d'hiver, turnover permanent... C'est une véritable hantise de la blessure qui s'est mise en place au PSG.

Vu son match dimanche, il est assez facile de comprendre pourquoi. Sans ses deux hommes forts, Marco Verratti dans l'entrejeu, Angel Di Maria en attaque, le PSG manquait cruellement d'inspiration offensive à Lyon, et l'hyperactivité de Blaise Matuidi, pas entré avant la 77e minute en raison d'une gène à l'adducteur, a fait défaut pour endiguer la construction lyonnaise.

Certes, il y a sur le banc de l'équipe-type parisienne quelques pointures (Marquinhos, Javier Pastore, Lucas ou Cavani) mais une ou deux absences fragilisent largement le PSG, méconnaissable pendant une longue partie du match.

Des prestations inquiétantes

« Est-ce qu'il y a eu une décompression cette semaine? Peut-être », s'est interrogé à voix haute Laurent Blanc après le match. Pour la première fois depuis le retour des vacances d'hiver, le PSG n'a pas joué en milieu de semaine, et les joueurs parisiens ont pu profiter de deux jours de repos lundi et mardi dernier, dans la foulée de leur démonstration contre Reims (4-1).

Les mini-vacances n'ont visiblement pas été digérées par tout le monde. Outre les prestations très moyennes des remplaçants Adrien Rabiot et Benjamin Stambouli, sorti à la mi-temps, plusieurs cadres ont évolué en dessous de leurs standards habituels.

C'est le cas de Thiago Motta, qui souffre quand il n'est pas associé à son compatriote Verratti. Mais cela a aussi été cas pour la charnière brésilienne David Luiz/Thiago Silva. Le second notamment, impérial depuis le début de la saison, a beaucoup subi et c'est à lui que Sergi Darder inflige un coup du sombrero sur le second but lyonnais. Zlatan Ibrahimovic aussi a été discret, bien muselé par la charnière Jérémy Morel/Mapou Yanga-Mbiwa.

Toutes ces prestations en demi-teintes, alors que le Championnat de France est déjà quasiment plié, n'est bien sûr pas dramatique pour le PSG.

« Il n'y a pas mort d'homme », a plaidé Matuidi après le match. Mais en C1, il n'y aura pas non plus une immense marge de manoeuvre pour l'ambitieux club de la capitale.