ROME (AFP) - Les débats se sont achevés vendredi dans le procès disciplinaire des matches truqués du football italien où, à l'exception de la Juventus Turin (1re div.), les clubs impliqués ont tenté toute la semaine de mettre le doigt sur le manque de preuves et les failles de l'accusation.

Les audiences se sont poursuivies toute la journée vendredi au Stade Olympique de Rome et le dernier club à se défendre, la Lazio Rome (1re div.), a réclamé sa relaxe, après qu'un de ses avocats a qualifié en début de semaine le procès de "sommaire".

"Quelqu'un a susurré que la sentence était déjà écrite. Si c'est le cas, je vous demande de me la passer, ça nous fera gagner du temps", a lancé dans sa dernière intervention le président du tribunal Cesare Ruperto, 81 ans, pour répondre aux critiques.

Le jury, composé de cinq magistrats à la retraite, s'est ensuite retiré pour délibérer en chambre du conseil.

"Cela nous prendra au minimum trois jours, au maximum quinze", a prévenu M. Ruperto pour souligner qu'il prendrait tout son temps, alors que le commissaire extraordinaire de la Fédération italienne de football, Guido Rossi, avait promis des sanctions avant dimanche.

Une seule source

Hormis la Juventus Turin, qui semble avoir déjà accepté une relégation en 2e division, les trois autres clubs de l'élite (AC Milan, Lazio Rome, Fiorentina) et les vingt-cinq arbitres, juges de touche, dirigeants sportifs et membres de la Fédération mis en cause ont clamé leur innocence et demandé leur absolution.

Tous sont soupçonnés d'avoir participé au trucage de plusieurs matches lors de la saison 2004-05, notamment par la désignation d'arbitres complaisants.

Le procureur de la Fédération Stefano Palazzi a requis mardi des relégations en 2e division contre la Fiorentina, l'AC Milan et la Lazio Rome et une descente en 3e division au minimum contre la prestigieuse Juventus Turin, dont huit joueurs pourraient disputer dimanche la finale du Mondial-2006 entre la France et l'Italie.

Mais à chaque plaidoirie, les avocats ont souligné que l'enquête de la Fédération ne reposait que sur une seule source, les centaines d'heures d'écoutes téléphoniques interceptées en 2004-05 par la justice ordinaire entre dirigeants de clubs et responsables de la Fédération.

Ainsi, comment faut-il interpréter les mots de Paolo Bergamo, fonctionnaire de la Fédération chargé de désigner les hommes en noir, quand il souffle à un arbitre "Essaie d'être sur la bonne longueur d'ondes..." avant une rencontre de Championnat, a demandé vendredi l'avocat de la Lazio Rome, Me Siniscalchi.