ROME (AFP) - Ronaldo, qui a rejoint l'AC Milan mardi, se trouve désormais devant un double défi: relancer une carrière qui stagne ainsi qu'une équipe qui ne s'est toujours pas remise du départ de son buteur vedette Andrei Shevchenko.

En disgrâce auprès de son entraîneur, et pas davantage aimé des socios du Real, le Brésilien devait absolument quitter Madrid pour ne plus faire de surplace.

Plutôt que d'opter pour un exil doré comme David Beckham, autre "galactique" qui a opté pour les Los Angeles Galaxy, le meilleur buteur de l'histoire de la Coupe du monde, 30 ans, a pris un pari plus risqué et surtout plus sensé d'un point de vue sportif.

L'AC Milan est un très grand club. Mais, comme Ronaldo, il traverse une passe difficile.

Son implication dans le scandale des matches truqués du Calcio lui a déjà coûté 8 points de pénalité en début de saison. Mais c'est surtout le départ de Shevchenko, cédé cet été à Chelsea, qui a fait mal. Depuis, l'attaque lombarde qui se reposait sur son "serial buteur" n'est plus que l'ombre d'elle même.

Même champions du monde, Filippo Inzaghi et Alberto Gilardino n'ont plus l'Ukrainien pour les tirer vers le haut. Le Brésilien Oliveira a, lui, toutes les peines du monde à faire fi de l'étiquette de remplaçant de "Sheva". Quant au 4e attaquant, Marco Borriello, il été contrôlé positif et est suspendu.

Ainsi, en Serie A, l'AC Milan (9e, à 30 points du leader, l'Inter), n'a marqué que 26 buts en 21 journées, et seulement 12 ont été marqués par les attaquants. Toutes compétitions confondues, le meilleur buteur est un milieu, Kaka (10 buts).


"Robuste"

L'arrivée de Ronaldo tombe ainsi à point nommé. Depuis le début de sa carrière à Cruzeiro, il "pèse" pas moins de 310 buts en 424 matches (et 112 sélections et 74 buts avec la Seleçao).

Certes Ronaldo ne pèse peut-être pas aujourd'hui que par les chiffres. Depuis l'annonce de son arrivée, les tifosi de l'Inter - qui vivent son arrivée comme une trahison puisqu'il a joué cinq saisons chez les Nerazzurri - ont repris à leur compte les plaisanteries qui circulaient à Madrid: celui qu'ils surnommaient avant avec admiration "Il Fenomeno" n'est plus que "Gronaldo".

Kilos en trop ou pas, Carlo Ancelotti croit en tout cas dur comme fer à Ronaldo. "Il n'est pas gros, il est simplement robuste", dit l'entraîneur milanais, qui espère également que l'arrivée du double Ballon d'or (1997, 2002) enlève un peu de pression des épaules de ses attaquants tout en les +boostant+ avec cette nouvelle concurrence.

Ancelotti ne sait pas encore s'il va l'aligner seul en pointe ou l'associer. Mais il y a une association qui va en revanche s'imposer, c'est avec Kaka. Son jeune compatriote meneur de jeu est enthousiaste: "Il était déjà le N.1 au monde quand je n'étais qu'un adolescent qui rêvait de pouvoir jouer un jour avec lui. +Ronie+ est un grand qui peut encore faire beaucoup".

Néanmoins, en Ligue des champions, une compétition qui est devenue le principal objectif du club tant il est distancé en Serie A, Ronaldo sera dans les tribunes puisqu'il a déjà disputé la compétition cette saison avec Madrid.

Aussi, c'est en Championnat que le Brésilien devra se faire remarquer pour permettre au club de se hisser à une 4e place synonyme de tour préliminaire de Ligue des Champions. Car sans C1 la saison prochaine, le recrutement de Ronaldo n'aurait plus beaucoup de sens.