ROME(AFP) - Le président de la Lazio Rome (1re div. de soccer), Claudio Lolito, a été inculpé à son tour mardi par les tribunaux de Rome et de Milan pour "agiotage" et "manipulation d'informations boursières" sur son club.

M. Lolito est accusé d'avoir conclu un pacte occulte avec un oncle de son épouse, Roberto Mezzaroma, pour verrouiller le capital de ce club de la capitale, grand rival de l'AS Rome. Les deux hommes nient les faits.

Le président de la Lazio risque en outre mercredi une troisième inculpation, à Naples cette fois, où il sera entendu dans le cadre de l'enquête sur les matchs truqués à l'intiative de Lucciano Moggi, le directeur général démissionnaire de la Juventus Turin.

Lundi, les juges d'instruction napolitains avaient déjà entendu pendant neuf heures le président honoraire de la Fiorentina (1re div.), Diego Della Valle, propriétaires des chaussures "Tod's", dans le cadre de cette même enquête sur le scandale des matches truqués dans le championnat d'Italie.

Devant l'ampleur du scandale qui s'étale chaque jour à la Une des journaux, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a décidé mardi d'interdire aux juges en exercice toute responsabilité dans la justice sportive pour le compte du soccer ou de tout autre sport.

La décision devra encore être confirmée la semaine prochaine en séance plénière mais selon la Gazzetta dello Sport de mercredi, cette décision va mettre fin aux responsabilités dans les instances judiciaires sportives italiennes d'une brochette de juges. Elle devrait notamment concerner Settembrino Nebbioso, ancien directeur de cabinet du ministre de la Justice, actuellement juge à la cour de cassation et nommé récemment l'un des quatre vice-commissaire du soccer italien.

La mesure qui vise à éviter les conflits d'intérêts entre justices civile et sportive ne s'appliquera pas cependant aux avocats, aux professeurs de droit ni même aux juges administratifs ou militaires.

Outre la Lazio et la Fiorentina, les clubs de la Juventus et de l'AC Milan sont impliquées dans ce système présumé de "conditionnement" des rencontres, qui aurait eu pour but d'aider la Juve à remporter son 28e Championnat en 2004-05.

Quarante et une personnes ont été mises en examen, dont neuf arbitres, onze arbitres assistants, le président démissionnaire de la Fédération italienne (FIGC) Franco Carraro, les deux responsables de la FIGC chargés de désigner les arbitres, ainsi que Luciano Moggi, soupçonné d'avoir été le maître à jouer de cette affaire.