Champion de France pour la 3e fois seulement, le Paris SG du richissime Qatar Sports Investments, qui a fait entrer en 2011 le club dans un autre univers, vient de refermer une parenthèse sombre de 19 ans, avant vraisemblablement d'en ouvrir une plus glorieuse.

Les quelque 250 millions d'euros dépensés en transferts depuis le rachat il y a 24 mois ne l'auront donc pas été vainement, même s'il est vrai aussi que le club, seulement 2e en 2012, a mis plus de temps que prévu à en toucher les dividendes.

Mais, après les pionniers Pastore et Thiago Motta, arrivés la saison dernière, les Ibrahimovic et Thiago Silva, sous la conduite de l'expérimenté Carlo Ancelotti, ont fait en sorte de ramener un Graal inlassablement attendu depuis 1994.

Logiquement, Paris peut donc maintenant avoir dans le viseur les sept titres d'affilée de Lyon entre 2002 et 2008.

Crus pétillants

Si les sportifs disent unanimement qu'il est plus difficile de rester au sommet que d'y accéder, ce premier titre de l'ère qatarie a effectivement tout du verrou qui vient de sauter. Et les crus à venir ont tout pour être aussi pétillants, tant la marge économique dont bénéficie le PSG sur ses concurrents est importante.

Car, alors que sa saison a été loin d'être parfaite avec seulement quatre points pris en cinq matches lors de la crise de novembre qui a failli emporter Ancelotti, le PSG, en dépit d'une qualité de jeu souvent limitée, trône déjà en tête de tous les bilans intermédiaires.

Meilleure équipe à domicile (12 victoires), meilleure équipe à l'extérieur (seulement trois défaites), Paris a également la meilleure attaque (63 buts) et la meilleure défense (21).

Devant, les statistiques ont été gonflées par l'apport démentiel d'Ibrahimovic, auteur de 27 buts en 32 matches, et derrière, le « monstre » Silva a permis au PSG de finir 22 matches sans encaisser de but, égalant ainsi un record appartenant à Monaco en 1990 et Bordeaux en 2006.

Au milieu, cette saison aura été celle de la révélation pour le Français Matuidi, devenu aussi indispensable que les deux autres dans un effectif de vedettes.

Outre un titre en Ligue des champions, l'objectif suprême de QSI qui a vu cette saison son équipe s'arrêter en quart de finale sans démériter ni perdre contre Barcelone (2-2 et 1-1), Paris a pourtant plusieurs axes de progression dans ses compétitions domestiques.

En L1, le PSG, souvent souverain dans les gros cols contre ses rivaux, peut en effet s'améliorer dans les étapes de plaine contre les relégables. À condition que sa mue s'accompagne d'un changement de mentalité dans ces rencontres a priori déséquilibrées.

L'investissement fluctuant de Pastore & Co. restera en effet comme l'un des points noirs du mandat d'Ancelotti. L'Italien, ou son éventuel successeur sera chargé de résoudre cette question.

Et s'il y parvient enfin, il y a de grandes chances que le PSG se mette aussi à gagner quelques coupes au passage après deux éliminations sans relief en quart aux tirs au but cette saison à Saint-Étienne en Coupe de la Ligue et à Evian en Coupe de France alors que les tableaux semblaient bien ouverts.

Si ce n'était l'incertitude actuelle qui planait sur l'identité de l'entraîneur la saison prochaine et a rendu le club nerveux, celui-ci aurait déjà tout pour attendre avec gourmandise le début de la prochaine saison, pour laquelle on annonce déjà une nouvelle ambitieuse campagne de recrutement avec des noms aussi ronflants que ceux de Ronaldo, Cavani ou Rooney en tête d'affiche.

Marseille assuré de terminer 2e

Autre conséquence de la victoire du PSG à Gerland: Marseille est assuré de finir 2e de L1 et accédera donc directement à la phase de poules de l'épreuve reine, sans passer par les tours préliminaires dévolus au 3e de L1.

Lyon, 3e avec 63 points, devra lui batailler jusqu'à la fin pour tenter de rester à cette place sur le podium. Seule - petite - consolation pour l'OL, nombre de ses concurrents ont chuté dimanche.

L'invincibilité en 2013 en L1 de Saint-Étienne s'est ainsi achevée dimanche à Lorient (3-1), tandis que Nice a été humilié sur la pelouse d'Évian (4-0).

Et les Merlus pourront se féliciter d'avoir mis fin à une série d'invincibilité de 16 matches en L1 consécutifs de l'ASSE. La seule défaite jusqu'ici de l'équipe de Christophe Galtier en 2013 était survenue en quart de finale de Coupe de France le 16 avril face à... Lorient (2-1).

Les Bretons de Christian Gourcuff sont bien la bête noire des Foréziens.

Brest officiellement en L2

Avec cette défaite dans le Morbihan, les Verts restent bloqués à la 6e place avec 59 points et s'éloignent d'un rêve d'une 3e place à deux journées de la fin du championnat.

Galtier a dit sa « colère » sur la manière dans cette défaite, et attend des explications de ses joueurs dès lundi.

Les Merlus, eux, ont répondu aux attentes de leur président Loïc Féry qui n'avait pas digéré l'humiliation en demi-finale de Coupe de France (4-0) face au mal classé Évian.

Dans le bas du classement, Évian, justement, a fait encore très fort, en surclassant Nice (4-0), avec notamment un doublé de Khlifa, dont un lob incroyable de 60 m! « C'est un rêve », s'est réjoui le Tunisien après ce qui pourrait bien être le but de la saison.

Les Haut-Savoyards, qui viennent de se qualifier pour la finale de la Coupe de France, se sont aussi extirpés de la zone de relégation. Quelle semaine folle!

Derrière eux, Nancy replonge à la 18e place, Troyes reste 19e. Mais le pire revient à Brest, 20e, qui est après cette victoire d'Evian, par ricochet, officiellement relégué en L2.

Pour Nice (5e avec 60 points), les conséquences de cette défaite sont moins dramatiques, mais elle fait mal car le podium restait mathématiquement en vue.