Les héritiers du Barça
Espagne dimanche, 12 mai 2013. 07:59 mercredi, 11 déc. 2024. 18:57MADRID - Confronté à la lourde tâche de succéder à Guardiola à la tête du Barça, l'entraîneur Tito Vilanova a rempli sa mission en remportant un premier titre sans son ancien mentor, dans une année extrêmement difficile pour lui, où il a dû surmonter une rechute de son cancer.
Dans cette entreprise, il a été aidé par son adjoint Jordi Roura, inconnu jusque-là du grand public, qui a assuré l'intérim de manière sobre et efficace lorsque Vilanova a dû s'absenter pour deux mois, afin de subir un traitement à New York.
Homme de confiance de Guardiola, avec lequel il avait remporté 14 titres entre 2008 et 2012 -un record-, Vilanova est resté fidèle aux préceptes de jeu qu'il avait lui-même développés avec "Pep".
Ainsi, sous sa férule puis sous celle de Roura, peu de choses ont vraiment changé dans la manière de jouer des Catalans.
Le système de défense à trois popularisé par Guardiola au cours de sa dernière année a certes été abandonné par le tandem Vilanova-Roura. Et en début de saison, Iniesta a été repositionné comme ailier plutôt que comme milieu, pour un résultat peu probant.
Mais pour le reste, tout est resté à l'identique: "Tito" a perpétué l'idée d'un jeu en passes courtes et redoublées, dans une équipe tournant inlassablement autour d'un centre de gravité nommé Lionel Messi. Et si ce dispositif n'a permis de décrocher que la Liga et pas la Ligue des champions, la faute en revient sans doute à une défense flottante et à une forme de lassitude physique, des maux qui transparaissaient déjà lors de la dernière année du règne Guardiola.
Un Barça de combat
Mais l'apport de Vilanova à l'équipe a aussi été involontaire. Victime d'une rechute d'un cancer à la glande salivaire dont il avait déjà été opéré en novembre 2011, cet homme de 44 ans, lui-même ancien milieu des Blaugrana, a donné à son Barça un visage de combat.
« Peut-être qu'en comparaison de ce que j'ai traversé, entraîner le Barça sera un jeu d'enfant », avait-il annoncé à sa prise de fonctions en juillet 2012. La phrase, à la lueur de sa rechute en décembre, n'en a acquis que plus de poids.
Eloigné de son équipe de la mi-janvier à la mi-mars, "Tito" a trouvé en Roura un remplaçant solide, qui a à tout moment su chasser la sensation qu'il n'y avait plus de pilote à bord.
Encore plus soudé par cet épisode, le duo continuera de présider aux destinées du Barça la saison prochaine et même davantage, les dirigeants catalans ayant fait part de leur volonté de prolonger le contrat de Vilanova jusqu'en juin 2015.
La mission du technicien natif de Bellcaire d'Emporda serait cette fois de relancer un Barça qui semble à la recherche d'un second souffle, comme l'ont démontré les deux gifles reçues en demi-finale aller et retour de la C1 (4-0; 3-0) contre le Bayern Munich.
Cerise sur le gâteau, la saison prochaine offrira peut-être le spectacle d'une lutte fratricide, "Tito" pouvant désormais croiser le chemin de "Pep", qui aura pris les commandes de l'équipe bavaroise.