PARIS, France - Un but, une passe décisive et une énorme influence dans un PSG où il se sent déjà « comme à la maison »: Neymar a brillé pour ses débuts, dimanche soir en Ligue 1 contre Guingamp (3-0), riches en promesses.

Devenu le 3 août le joueur le plus cher du monde (222 M EUR (333 M$ CAD), en provenance du FC Barcelone), l'attaquant brésilien s'est invité dès son premier match parisien dans les deux classements statistiques sur lesquels sont peu ou prou jugés les joueurs offensifs: celui des buteurs et celui des passes décisives.

Ses deux gestes décisifs ont été réalisés avec Edinson Cavani, son partenaire privilégié. Sa passe en profondeur pour l'avant-centre avait auparavant abouti à l'ouverture du score (but guingampais contre son camp).

Le nouveau no 10 avait aussi adressé un centre pour Marquinhos dont la tête heurtait la barre, occasion la plus nette d'une première période achevée sur un 0-0. Bref, il a grandement pesé dans le secteur offensif, avec en outre 6 tirs (dont 2 cadrés).

Selon le statisticien Opta, seuls l'ex-Rennais Ousmane Dembélé (14) et son compatriote parisien Lucas (12) ont réussi plus de dribbles que lui (11) dans un match de Ligue 1 sur les dix dernières saisons.

« C'est lui qui donne le tempo »

Voilà pour la touche brésilienne, agrémentée d'un petit pont sur le milieu Lucas Deaux à la 24e minute. Une prise de risque incessante qui s'est accompagnée de déchet (33 ballons perdus), lequel relève aussi d'une grosse prise de responsabilité, avec 128 ballons touchés, chiffre ronflant pour un attaquant.

« On a vite vu sa créativité, ses inspirations, sa fraîcheur. Je n'ai pas été surpris par sa manière de jouer, mais plus par la connivence avec ses coéquipiers », s'est enthousiasmé auprès de l'AFP Guy Lacombe, ex-entraîneur du PSG (2005-2007).

Surtout, selon l'actuel membre de la Direction technique nationale (DTN), « c'est un joueur d'équipe. Zlatan (Ibrahimovic), il fallait que tout tourne autour de lui, alors que Neymar joue avec les autres ».

« Il transpire la joie de jouer, et transmet cette lumière à ses coéquipiers », abonde auprès de l'AFP l'ex-Parisien Vincent Guérin. « Rien à voir avec Ibrahimovic! Neymar est dans l'empathie, à l'inverse de Zlatan qui pensait à sa pomme avant le collectif ».

Et « Ney » représente un antidote au fameux ronronnement parisien, selon l'ancien milieu: « Il a la capacité, par sa jeunesse et ses qualités naturelles, de pouvoir accélérer. Il a de la vitesse balle au pied, c'est un atout supplémentaire pour le PSG ».

Neymar était aligné en ailier gauche dans le traditionnel 4-3-3. « Quand j'ai joué les matches amicaux de la présaison au Barça, je jouais déjà de cette manière, en rentrant dans l'axe mais aussi en débordant. C'est ce qui plaît aussi à notre entraîneur (Unai Emery), beaucoup de mouvement dans l'axe, sur les ailes. Ca me met à l'aise, je me sens très bien », a-t-il commenté.

« Je me sens comme à la maison. Tous mes coéquipiers ne sont pas brésiliens mais tous me mettent à l'aise, j'ai l'impression d'être ici depuis longtemps déjà », a-t-il ajouté.

Jugé sur la Ligue des champions

Or, « ce n'était pas facile: les grands joueurs ont souvent connu un premier match mitigé. Mais lui, on sent qu'il est le bienvenu, et il a répondu en donnant du plaisir », a souligné Guy Lacombe.

Mais le petit Brésil du PSG (Thiago Silva, Lucas, Marquinhos, Dani Alves) a facilité son intégration - en témoignent les photos publiées sur les réseaux sociaux, où l'on voit les cinq compatriotes dans un sauna, ou encore Neymar et Lucas jouer aux cartes avec leurs proches.

« Grand travail d'équipe, et nous avons souhaité la bienvenue à mon petit frère Neymar... il est venu ici pour ça et donc, bien joué! », s'est félicité l'arrière droit Dani Alves sur Instagram.

Évidemment, ce n'était qu'une première, et « il y a encore des ajustements à faire: il faut un équilibre entre le côté gauche et le côté droit », note Lacombe. Surtout, « ce n'est pas dans le Championnat de France qu'il sera jugé, mais en Ligue des champions ».

« C'est le genre de joueurs qui sont en compétition avec eux-mêmes, qui veulent faire gagner leur équipe pour le Ballon d'Or et la Ligue des champions », avance aussi celui qui a lancé Zinédine Zidane.

Rendez-vous au printemps européen.