Avec la défaite de Tottenham, finaliste sortant, mardi à Leipzig (1-0, 3-0), l'entraîneur portugais José Mourinho reste désormais sur quatre éliminations consécutives en 8e de finale de Ligue des champions.

Battus chez eux à l'aller, menés 2-0 à Leipzig après 21 minutes de jeu (doublé de Marcel Sabitzer 10e et 21e), les Spurs n'ont jamais semblé en mesure de se révolter, et le troisième but de Emil Forsberg en fin de match (87e) est venu clouer un cercueil déjà bien fermé.

Les finalistes de la dernière édition contre Liverpool (défaite 2-0), n'ont pas fait illusion contre un RB mort de faim, qui avait la chance d'avoir encore son public, en ces  temps de huis clos imposés par le coronavirus.

Sabitzer, le patron du milieu de terrain, a frappé deux fois : une reprise instantanée à ras de terre de l'extérieur de la surface sur un service de Werner (1-0, 10) et une tête que Hugo Lloris est allé repousser... derrière sa ligne de but (2-0, 21e).

Mené 3-0 sur l'ensemble des deux matchs, les Spurs n'avaient plus qu'à espérer un miracle. Et après tout, pourquoi ne pas y croire? L'an dernier dans la même situation à Amsterdam contre l'Ajax, Lucas Moura avait réussi un triplé et retourné le match! 

Mais à l'époque, l'entraîneur s'appelait Pochettino, et surtout il disposait de ressources sur le banc. Cette fois, avec un effectif décimé par les blessures, Mourinho, l'homme qui s'était lui-même surnommé le « Special One », s'est retrouvé dans la peau d'un être humain normal, impuissant face à l'adversité.

À sa décharge, il avait dû composer avec une équipe privée de plusieurs hommes de base, dont ses trois joueurs majeurs en attaque : le capitaine et buteur Harry Kane, Steven Bergwijn et Son Heung-min.

Globalement, Tottenham n'a jamais réussi à porter le danger dans la surface de Leipzig, qui a eu le contrôle pendant la plus grande partie du match. La seule véritable occasion anglaise est survenue à la 74e minute, lorsque Dele Alli a mal armé sa frappe seul face au gardien Peter Gulacsi, sur un bon service de Lucas.

Mourinho va donc être ramené à ses statistiques : à 57 ans, sa dernière victoire en Ligue des champions remonte désormais à 10 ans, en 2019 avec l'Inter Milan (après son triomphe de 2004 avec le FC Porto).

Non seulement il n'a plus franchi les huitièmes de la compétition depuis 2014, mais lors de ses quatre éliminations consécutives, il n'a pas gagné un seul match! (5 défaites, 3 nuls). Même s'il faut mettre à son crédit bien sûr sa victoire en Ligue Europa avec Manchester United en 2017.

Sur le court terme, sa situation avec Tottenham devient franchement inquiétante. Désormais éliminés en Europe, les Spurs occupent la 8e place en Premier League, et accrocher un billet pour une compétition européenne la saison prochaine sera tout sauf facile. 

Pour Leipzig en revanche, qui disputait pour la première fois de sa jeune histoire un huitième de finale de Ligue des champions, l'aventure en terre inconnue se poursuit. L'équipe a un peu marqué le pas en championnat depuis janvier, mais la jeunesse et la confiance sont de son côté. 

Qualification historique pour l'Atalanta

Dans un stade vide, l'Atalanta Bergame, qui découvre la Ligue des champions, a obtenu une qualification historique pour les quarts de finale de la compétition à Valence (4-3), grâce à un quadruplé de Josip Ilicic (3e, 43e, 71e, 82e).

ContentId(3.1364339):Ligue des Champions : Valence 3 - Atalanta 4 (Atalanta gagne 8-4)
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L'attaquant slovène (32 ans, 29 matchs, 21 buts et 9 passes décisives cette saison), surnommé « la mamie », a permis à la formation italienne de glaner un billet mémorable pour les quarts de finale de la plus haute compétition européenne, avec un score cumulé de 8-4 (4-1, 4-3).

Le doublé de Kevin Gameiro (21e, 50e) et le but de Ferran Torres (67e) n'ont pas suffi aux Valenciens.

Ilicic, figure de proue de la séduisante attaque lombarde, a signé son premier quadruplé en C1, avec deux penalties (3e, 43e), une belle frappe croisée (71e), et une autre brossée du gauche en pleine lucarne (81e). Le voilà bombardé 5e meilleur buteur de la C1, à égalité avec entre autres Kylian Mbappé ou Son Heung-Min avec 5 réalisations.

« Je suis comme le vin. Plus je vieillis, meilleur je suis », résumait en janvier le Slovène, qui a donc attendu la trentaine pour jouer le meilleur soccer de sa vie.

Nommé meilleur joueur de Serie A en janvier, il avait signé sept buts en cinq matchs, dont une talonnade contre la Spal et un coup franc de 45 mètres contre le Torino.

Dans une ambiance lunaire, au centre d'un stade Mestalla (55 000 places) vidé de ses partisans en raison de l'épidémie du nouveau coronavirus, Ilicic a bien vite fait replonger l'Atalanta dans son rêve du match aller. 

Le défenseur central français de Valence Mouctar Diakhaby, à l'inverse, a vécu une soirée cauchemar: c'est lui qui a offert le penalty du premier but italien, en accrochant le pied gauche de ce même Ilicic dans la surface après seulement 1 minute et 24 secondes de jeu... Puis il a enchaîné avec un second penalty, avec une main dans la surface revue à la vidéo, transformée par l'inévitable Ilicic.

La pire entame possible pour Valence, qui devait déjà remonter un écart de trois buts avant le coup d'envoi.

Mais les amateurs valenciens, massés aux portes du stade malgré le huis clos et que l'on pouvait entendre jusque sur la pelouse, ont poussé pour permettre au Français Kevin Gameiro de trouver deux fois le chemin du but, d'abord après une erreur du défenseur argentin José Luis Palomino (41e), puis de la tête (50e)... deux réalisations cependant bien insuffisantes, comme le joli lob de Ferran Torres (67e).

Avec une seule victoires lors des 8 derniers matchs toutes compétitions confondues (depuis le 4 février), Valence continue sa descente aux enfers, décroché en Liga (7e), à 16 points du meneur  Barcelone, et désormais éliminé en Ligue des champions.

À l'inverse, le parcours magique de l'« intrus » italien se poursuit chez les géants... jusqu'à quand?