ROME (AFP) - L'ancien président de la Lazio Rome et ex-attaquant Giorgio Chinaglia fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour tentative d'extorsion aux dépens de l'actuel président du club de soccer Claudio Lotito, a annoncé la police italienne vendredi.

Huit autres personnes, dont quatre membres des "Irréductibles", le principal club de supporteurs de la Lazio, ont été arrêtées vendredi matin, notamment pour des soupçons de menaces et d'intimidations à l'égard de Claudio Lotito pour le contraindre à revendre le club, a indiqué la police.

Le mandat d'arrêt contre Giorgio Chinaglia, qui se trouve à l'étranger, n'a pas pu être exécuté pour l'instant, a précisé la même source.

Attaquant et grand buteur de la Lazio Rome dans les années 70, Chinaglia, 59 ans, fut l'un des artisans du premier titre de champion d'Italie des "Biancocelesti" en 1974. Considéré comme un joueur mythique par de nombreux supporteurs du club, il avait pris la présidence de la Lazio dans les années 80.

Selon la police, Chinaglia jouait ces derniers mois le rôle d'intermédiaire pour le compte d'un groupe financier hongrois intéressé par le rachat de parts dans la Lazio Rome, un des trois clubs italiens côtés en bourse. Un citoyen hongrois fait partie des huit personnes arrêtées vendredi matin par la police.

L'actuel président de la Lazio Rome, Claudio Lotito, avait porté plainte cette année pour des menaces et des intimidations visant selon lui à le contraindre à revendre le club.

Condamné en appel dans le scandale des matches truqués du Calcio à 2 ans et 6 mois de suspension par la justice sportive, Claudio Lotito, dont la sanction n'a pas encore été mise à exécution, est très contesté depuis plusieurs mois par l'influent groupe de supporteurs des "Irréductibles", considéré comme proche de l'extrême droite italienne.

Selon la police, Chinaglia et ses complices diffusaient également des informations financières sur le club dans le but d'affaiblir le cours de l'action.

L'ancien buteur et président du club fait déjà l'objet d'une enquête depuis mars dernier par le parquet antimafia de Naples, qui le soupçonne d'avoir recyclé des fonds provenant de la Camorra, la mafia napolitaine, dans l'achat d'actions de la Lazio Rome.