MADRID - Le FC Barcelone s'est imposé 2-1 dans la douleur, dimanche sur la pelouse du Betis Séville, grâce à un doublé de Messi. Le club catalan, toujours leader, a ainsi préservé son avance de six points sur l'Atletico et de onze sur le Real Madrid, à l'issue de la 15e journée du Championnat d'Espagne.

Au passage, Messi, finalement titulaire face aux Sévillans quand sa sortie sur blessure contre le Benfica Lisbonne mercredi avait fait craindre le pire, a battu le record de 85 buts marqués en une année de l'Allemand Gerd Müller, vieux de 1972. En 2012, l'Argentin totalise pour l'instant 86 buts toutes compétitions confondues.

Face à des Andalous jouant avec une grande intensité, le match n'a toutefois pas été de tout repos pour les Catalans.

Après avoir perdu rapidement Fabregas sur blessure, qui était remplacé par Alexis Sanchez (10), les Blaugrana se sont à nouveau reposés sur leur prodige, Leo Messi.

L'Argentin a pris seul ses responsabilités sur le premier but, rentrant balle au pied dans la surface et plaçant une frappe du gauche hors de portée d'Adrian, le gardien adverse (16).

Puis magnifiquement décalé par Iniesta d'une talonnade, la Pulga a fait mouche sur une frappe similaire (26), battant ainsi le vieux record du « bombardier » Gerd Müller.

Malgré ce début très défavorable, le Betis tenait bon, Ruben Castro marquant le but de l'espoir pour les locaux à la 39e.

Après la pause, les Vert et Blanc ne manquaient d'ailleurs pas de pousser face à des Blaugrana se décomposant de plus en plus au fil des minutes.

Mais la chance était du côté des hommes de Vilanova qui se voyaient sauvés par deux fois par leurs montants sur des cafouillages (52, 70).

À la 85e, les Sévillans frappaient même une troisième fois la barre par Pozuelo, le manque de réussite se rééquilibrant toutefois quand Messi puis Alba, dans la même action, touchaient eux aussi un montant adverse (86).

Un virtuose

Après une année 2012 extrêmement prolifique, marquée non seulement par ce dernier record, mais aussi par le plus grand nombre de buts jamais marqués en Liga en une saison (50), Messi part assurément favori pour recevoir le 7 janvier ce qui serait le quatrième Ballon d'Or de sa carrière.

Un chiffre grâce auquel il dépasserait les mythes Michel Platini, Marco Van Basten et Johan Cruyff. Bien sûr, finaliste en compagnie de son coéquipier Iniesta et de son éternel rival Cristiano Ronaldo, du Real Madrid, il reste encore une marche à franchir au feu follet argentin.

Messi possède notamment un palmarès 2011-2012 inférieur à celui du Portugais, vainqueur du championnat espagnol quand Messi et Iniesta ne peuvent se prévaloir que de la Coupe du Roi.

La défaite en demi-finale de la Ligue des Champions contre Chelsea, futur vainqueur de la compétition, reste notamment en travers de la gorge des Catalans.

Mais l'Argentin aura décidément mis toutes les chances de son côté si l'on tient compte du fait qu'il sera aussi devenu en 2011-2012 le meilleur buteur de l'histoire du Barça (devant l'attaquant des années 40-50 César Rodriguez), égalant par ailleurs le record de l'Italo-Brésilien José Altafini de 14 buts marqués en une saison de Ligue des Champions.

À 25 ans, on voit difficilement où pourrait s'arrêter el Diez (le 10), buteur hors pair, mais aussi virtuose du football, interprétant les arcanes du jeu d'une manière tellement naturelle.

C'est d'ailleurs souvent cette attitude intuitive, presque enfantine qui séduit les observateurs du jeu, donnant à Messi une longueur d'avance sur un Ronaldo souvent plus soliste.

Gageons toutefois que la Pulga, fidèle à son credo du soccer comme jeu collectif, accueillera ce record comme il a accueilli tous les autres: en déclarant ne pas poursuivre les meilleures marques, seulement les victoires et le beau jeu.

Messi ou le joueur qui rendait le football facile.