Robert Hoyzer avoue
Soccer jeudi, 27 janv. 2005. 11:52 dimanche, 15 déc. 2024. 16:38
BERLIN (AFP) - L'Allemand Robert Hoyzer a avoué jeudi avoir manipulé le résultat de matches qu'il avait arbitrés et sur lesquels il avait parié, se déclarant prêt à collaborer avec la justice sur un scandale qui déstabilise le soccer allemand à moins de 500 jours du Mondial-2006.
"Les accusations publiques portées contre moi sont vraies pour l'essentiel", a indiqué l'arbitre berlinois âgé de 25 ans dans un communiqué diffusé par son avocat.
Hoyzer est accusé entre autres d'avoir faussé le résultat du match de 1er tour de Coupe d'Allemagne entre Paderborn (3e div.) et Hambourg (1re div.), remporté par Paderborn (4-2) le 21 août dernier à la suite de plusieurs décisions arbitrales contestables.
Il est également soupçonné d'avoir manipulé le résultat d'au moins quatre autres rencontres qu'il a arbitrées.
"J'ai donné aujourd'hui tous les documents et les renseignements que je possède sur les personnes et les choses liées à cette affaire, et je suis à la disposition du parquet et de la DFB pour que toute la lumière soit faite", a expliqué Robert Hoyzer.
La Fédération allemande de soccer (DFB) a déposé plainte mercredi contre Robert Hoyzer auprès du parquet de Berlin, cinq jours après avoir rendu public ses soupçons de manipulation sur le match Paderborn-Hambourg. Une autre personne, dont le nom n'a pas été divulgué, a également porté plainte à titre privé.
Un autre arbitre berlinois, Dominik Marks, est également soupçonné de manipulation par la DFB, notamment un match de D3 (3e div.) entre les amateurs du Hertha Berlin et d'Arminia Bielefeld en août dernier.
Impardonnable
Selon la chaîne d'information en continu N24, Hoyzer a assuré que "beaucoup d'autres personnes" étaient impliquées dans ce scandale. Il a également avoué à une télévision régionale TV Berlin avoir touché plusieurs milliers d'euros pour manipuler les matches qu'il arbitrait.
Dans sa plainte, la DFB indique qu'"on ne peut exclure" que "M. Hoyzer ait eu des contacts avec des parieurs dans une officine berlinoise fréquentée par des Croates" où "des paris auraient été pris publiquement sur des rencontres arbitrées par M. Hoyzer".
Dans son édition de jeudi, le quotidien le plus lu d'Allemagne Bild révèle que 100.000 euros ont été pariés sur le match Paderborn-Hambourg dans différentes officines du parieur Oddset. Le résultat aurait fait au moins un heureux, un Croate, qui a remporté 500.000 euros, selon Bild.
A moins de 500 jours du Mondial-2006, ce scandale et ses possibles retombées ébranlent le soccer allemand, même si aucune rencontre de l'élite n'est pour l'instant concernée. "C'est impardonnable", a affirmé le président de la commission arbitrale de la DFB, Volker Roth, estimant que "des valeurs d'idéal ont été trahies et achetées".
L'arbitre international allemand Markus Merk a demandé que ses collègues "se comportent en équipe" car "nous n'avions encore jamais vécu de jours aussi difficiles".
"C'est une claque au visage du soccer allemand", a affirmé le manageur de Schalke 04, Rudi Assauer. "La plus grande cochonnerie, c'est qu'il y a une vraie mafia des paris, au niveau international".
Le dernier grand scandale de la Bundesliga remontait à la saison 1970-71 avec une série de matches manipulés. La DFB avait sanctionné 52 joueurs, deux entraîneurs, six cadres et les clubs de Bielefeld et Offenbach.
Cas récents de corruption
Principaux cas récents de corruption d'arbitre de soccer, reconnus, jugés ou qui font l'objet d'une enquête en cours:
. Allemagne: en janvier 2005, l'arbitre Robert Hoyzer avoue avoir manipulé le résultat de plusieurs matches de soccer qu'il arbitrait et sur lesquels il aurait parié. Hoyzer est accusé d'avoir faussé le résultat du match de 1er tour de Coupe d'Allemagne Paderborn (D3) - Hambourg (D1) le 21 août dernier (4-2) et soupçonné d'avoir manipulé le résultat d'au moins quatre autres rencontres. Un autre arbitre, Dominik Marks, est aussi soupçonné de manipulation par la Fédération allemande.
. Portugal: en janvier 2005, plusieurs arbitres et responsables de soccer sont entendus par la police judiciaire dans le cadre de l'affaire "Sifflet doré" portant sur un trafic d'influence supposé dans le milieu de l'arbitrage portugais. Déclenchée en avril 2004, l'opération a conduit à l'interpellation de 16 personnes, dont le président de la Ligue et le président de la Commission d'arbitrage, démissionnaires. Le président du club phare du pays, le FC Porto, Jorge Pinto da Costa, est aussi mis en examen.
. Italie: en juillet 2004, deux arbitres, Marco Gabriele et Luca Palanca, sont suspendus jusqu'à nouvel ordre en raison de leur implication présumée dans un scandale de matches truqués en Championnat d'Italie qui a entraîné l'ouverture d'une information judiciaire. Une quinzaine de personnes, dont cinq joueurs, seraient soupçonnées "d'avoir tenté de manière frauduleuse d'influer sur le résultat de matches de D1, D2 et D3", selon la justice italienne.
. Afrique du Sud: en juillet 2004, vingt-sept personnes, essentiellement des arbitres, sont interpellées dans le cadre d'une opération anti-corruption. L'"opération dribble" a mis en lumière un vaste système de matches truqués, en première et deuxième divisions sud-africaines. Les sommes en jeu iraient de 9000 (1180 euros) à 15.000 rands (1900 euros) par match truqué pour un arbitre.
. République tchèque: en mai 2004, une vaste enquête policière met en lumière un système de corruption des arbitres pour influer sur les résultat de matches en première et deuxième divisions. Près d'une trentaine de dirigeants et d'arbitres ont été sanctionnés. La plupart ont également été inculpés par la justice. Le président de la Fédération tchèque Jan Obst, dont la démission a été réclamée via une pétition, a récemment annoncé qu'il ne solliciterait pas un nouveau mandat.
. Chine: en octobre 2004, sept des douze clubs formant la première division chinoise demandent le report des matches du Championnat pour divers problèmes, dont des suspicions de paris, de rencontres arrangées et d'arbitres partiaux. Ce même mois, deux équipes refusent de terminer un match pour protester contre des décisions d'arbitres qu'elles estimaient avoir été achetés par l'adversaire.
"Les accusations publiques portées contre moi sont vraies pour l'essentiel", a indiqué l'arbitre berlinois âgé de 25 ans dans un communiqué diffusé par son avocat.
Hoyzer est accusé entre autres d'avoir faussé le résultat du match de 1er tour de Coupe d'Allemagne entre Paderborn (3e div.) et Hambourg (1re div.), remporté par Paderborn (4-2) le 21 août dernier à la suite de plusieurs décisions arbitrales contestables.
Il est également soupçonné d'avoir manipulé le résultat d'au moins quatre autres rencontres qu'il a arbitrées.
"J'ai donné aujourd'hui tous les documents et les renseignements que je possède sur les personnes et les choses liées à cette affaire, et je suis à la disposition du parquet et de la DFB pour que toute la lumière soit faite", a expliqué Robert Hoyzer.
La Fédération allemande de soccer (DFB) a déposé plainte mercredi contre Robert Hoyzer auprès du parquet de Berlin, cinq jours après avoir rendu public ses soupçons de manipulation sur le match Paderborn-Hambourg. Une autre personne, dont le nom n'a pas été divulgué, a également porté plainte à titre privé.
Un autre arbitre berlinois, Dominik Marks, est également soupçonné de manipulation par la DFB, notamment un match de D3 (3e div.) entre les amateurs du Hertha Berlin et d'Arminia Bielefeld en août dernier.
Impardonnable
Selon la chaîne d'information en continu N24, Hoyzer a assuré que "beaucoup d'autres personnes" étaient impliquées dans ce scandale. Il a également avoué à une télévision régionale TV Berlin avoir touché plusieurs milliers d'euros pour manipuler les matches qu'il arbitrait.
Dans sa plainte, la DFB indique qu'"on ne peut exclure" que "M. Hoyzer ait eu des contacts avec des parieurs dans une officine berlinoise fréquentée par des Croates" où "des paris auraient été pris publiquement sur des rencontres arbitrées par M. Hoyzer".
Dans son édition de jeudi, le quotidien le plus lu d'Allemagne Bild révèle que 100.000 euros ont été pariés sur le match Paderborn-Hambourg dans différentes officines du parieur Oddset. Le résultat aurait fait au moins un heureux, un Croate, qui a remporté 500.000 euros, selon Bild.
A moins de 500 jours du Mondial-2006, ce scandale et ses possibles retombées ébranlent le soccer allemand, même si aucune rencontre de l'élite n'est pour l'instant concernée. "C'est impardonnable", a affirmé le président de la commission arbitrale de la DFB, Volker Roth, estimant que "des valeurs d'idéal ont été trahies et achetées".
L'arbitre international allemand Markus Merk a demandé que ses collègues "se comportent en équipe" car "nous n'avions encore jamais vécu de jours aussi difficiles".
"C'est une claque au visage du soccer allemand", a affirmé le manageur de Schalke 04, Rudi Assauer. "La plus grande cochonnerie, c'est qu'il y a une vraie mafia des paris, au niveau international".
Le dernier grand scandale de la Bundesliga remontait à la saison 1970-71 avec une série de matches manipulés. La DFB avait sanctionné 52 joueurs, deux entraîneurs, six cadres et les clubs de Bielefeld et Offenbach.
Cas récents de corruption
Principaux cas récents de corruption d'arbitre de soccer, reconnus, jugés ou qui font l'objet d'une enquête en cours:
. Allemagne: en janvier 2005, l'arbitre Robert Hoyzer avoue avoir manipulé le résultat de plusieurs matches de soccer qu'il arbitrait et sur lesquels il aurait parié. Hoyzer est accusé d'avoir faussé le résultat du match de 1er tour de Coupe d'Allemagne Paderborn (D3) - Hambourg (D1) le 21 août dernier (4-2) et soupçonné d'avoir manipulé le résultat d'au moins quatre autres rencontres. Un autre arbitre, Dominik Marks, est aussi soupçonné de manipulation par la Fédération allemande.
. Portugal: en janvier 2005, plusieurs arbitres et responsables de soccer sont entendus par la police judiciaire dans le cadre de l'affaire "Sifflet doré" portant sur un trafic d'influence supposé dans le milieu de l'arbitrage portugais. Déclenchée en avril 2004, l'opération a conduit à l'interpellation de 16 personnes, dont le président de la Ligue et le président de la Commission d'arbitrage, démissionnaires. Le président du club phare du pays, le FC Porto, Jorge Pinto da Costa, est aussi mis en examen.
. Italie: en juillet 2004, deux arbitres, Marco Gabriele et Luca Palanca, sont suspendus jusqu'à nouvel ordre en raison de leur implication présumée dans un scandale de matches truqués en Championnat d'Italie qui a entraîné l'ouverture d'une information judiciaire. Une quinzaine de personnes, dont cinq joueurs, seraient soupçonnées "d'avoir tenté de manière frauduleuse d'influer sur le résultat de matches de D1, D2 et D3", selon la justice italienne.
. Afrique du Sud: en juillet 2004, vingt-sept personnes, essentiellement des arbitres, sont interpellées dans le cadre d'une opération anti-corruption. L'"opération dribble" a mis en lumière un vaste système de matches truqués, en première et deuxième divisions sud-africaines. Les sommes en jeu iraient de 9000 (1180 euros) à 15.000 rands (1900 euros) par match truqué pour un arbitre.
. République tchèque: en mai 2004, une vaste enquête policière met en lumière un système de corruption des arbitres pour influer sur les résultat de matches en première et deuxième divisions. Près d'une trentaine de dirigeants et d'arbitres ont été sanctionnés. La plupart ont également été inculpés par la justice. Le président de la Fédération tchèque Jan Obst, dont la démission a été réclamée via une pétition, a récemment annoncé qu'il ne solliciterait pas un nouveau mandat.
. Chine: en octobre 2004, sept des douze clubs formant la première division chinoise demandent le report des matches du Championnat pour divers problèmes, dont des suspicions de paris, de rencontres arrangées et d'arbitres partiaux. Ce même mois, deux équipes refusent de terminer un match pour protester contre des décisions d'arbitres qu'elles estimaient avoir été achetés par l'adversaire.