ROME (AFP) - Le magistrat italien en charge du volet sportif du scandale des matches arrangés du Calcio a remis lundi son rapport au procureur de la Fédération italienne de football (FIGC), première étape avant des sanctions éventuelles prévues pour le mois de juillet.

Francesco Saverio Borrelli a remis un document de 180 pages au procureur Stefano Palazzi, qui représentera l'accusation dans le volet sportif de l'affaire, dans laquelle la Juventus Turin, l'AC Milan, la Fiorentina, la Lazio Rome et la Sampdoria Gênes risquent jusqu'à la relégation en cas de mise en cause.

Selon le calendrier fixé par le commissaire extraordinaire de la FIGC, Guido Rossi, le procureur devrait déposer ses requêtes et déférer d'ici mercredi les responsables -- clubs, dirigeants, arbitres ou juges de touche -- devant le tribunal sportif, avant l'ouverture du procès prévue la semaine prochaine.

"Il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour me rendre compte de la complexité et de la beauté du soccer, mais aussi du caractère imprévisible (de ce sport) qui doit être maintenu", a déclaré Francesco Saverio Borrelli, un magistrat étranger au monde du football, appelé il y a trois semaines à la tête des enquêteurs de la FIGC pour mener les auditions et remettre son rapport.

Racine

"Le monde du soccer n'est pas malade à la racine mais (seulement) dans certaines de ses ramifications et il peut guérir", a ajouté M. Borrelli.

Le scandale des matches arrangés qui ébranle le soccer italien depuis un mois et demi est né des révélations sur une vaste enquête menée par le parquet de Naples (sud) concernant le déroulement de la saison 2004-05.

Près d'une quarantaine de personnes ont été mises en examen par le parquet, qui soupçonne l'existence d'une "association de malfaiteurs" visant à conditionner des rencontres en faveur de certaines équipes, par la désignation d'arbitres complaisants chargés de diminuer les clubs ne faisant pas partie du "système".

L'affaire a provoqué un tremblement de terre au sein du sport roi de la Péninsule. De nombreuses démissions se sont succédé à la FIGC et à la Juventus Turin, l'équipe la plus mise en cause en raison de l'implication de son ancien directeur général Luciano Moggi, soupçonné d'avoir été le pivot du réseau.