De l'euphorie d'une victoire la semaine dernière sur le terrain de la Juventus Turin à la détresse d'une sèche défaite dimanche sur celui de la Fiorentina (3-0), Naples a fait le grand écart et son effondrement offre quasiment un septième titre consécutif aux Turinois.

Le scudetto, finalement, n'aura fait qu'un détour par Naples. En s'imposant à Turin, les hommes de Maurizio Sarri étaient revenus à un point seulement. Le calendrier leur était favorable et ce titre tant attendu depuis 1991 était tout proche.

C'est ce que pensaient les 3000 tifosi qui samedi sont venus à la gare centrale de Naples saluer leur équipe, finalement partie d'une autre gare pour se rendre à Florence.

Et ils le pensaient encore plus fort samedi quand la Juve était menée 2-1 à Milan face à l'Inter et semblait déposer les armes.

Simplement, ça n'est pas le genre de la maison bianconera et les Turinois ont renversé la vapeur pour s'imposer 3-2. La pression est alors revenue sur Naples, à nouveau repoussé à quatre points.

Et dimanche à Florence, tout est allé de travers pour l'équipe de Sarri. Héros de la victoire à Turin, Koulibaly a été expulsé dès la 8e minute pour une faute initialement sanctionnée d'un jaune et d'un penalty, finalement transformés en un coup franc et un rouge.

Dès dimanche?

À 10, les Napolitains ont été inoffensifs et maladroits. Mais ils ont aussi été inattentifs et passifs, comme sur les trois buts inscrits par Simeone (34e, 62e et 90+3).

« Aujourd'hui, ça a été une faillite mentale. L'équipe a fait une mauvaise prestation et je ne vois rien de positif d'un point de vue individuel. Et peut-être aussi qu'il y a eu des erreurs dans l'approche si certains ont pensé au match de la Juve », a réagi Sarri.

Pour Naples, la situation est désormais très compromise. La Juventus peut même être sacrée le week-end prochain lors de la 36e journée, si elle bat Bologne à domicile samedi et si Naples perd dimanche sur son terrain face au Torino. 

Et en cas de match nul de Naples, seuls les mathématiques seraient encore là pour ne pas encore attribuer le titre à la Juventus, dont la différence de buts est très favorable.

Dans cette Serie A où le suspense aura résisté à tous les étages jusqu'aux toutes dernières journées, on commence donc à avoir une idée de qui sera champion, mais on ne sait pas encore qui accompagnera la Juventus et Naples en poules de la Ligue des Champions.

Le week-end a tout de même été favorable aux deux clubs romains, qui ont mis à profit la défaite de l'Inter (5e). Après la victoire de l'AS Rome (3e) samedi contre le Chievo Vérone (4-1), c'est la Lazio qui a consolidé sa 4e place en allant s'imposer 1-0 sur la pelouse du Torino grâce à l'excellent Milinkovic-Savic. Les deux clubs de la capitale comptent désormais quatre points d'avance sur l'Inter.

Milan se reprend

Derrière, l'AC Milan et l'Atalanta Bergame restent au coude à coude dans leur duel pour une qualification directe en Europa League.

Après cinq matches sans victoire et avec seulement deux points pris depuis mi-mars, Milan avait bien besoin d'un succès. Il est venu sur la pelouse de Bologne, où les hommes de Gennaro Gattuso se sont imposés 2-1. Au classement, Milan reste 7e, à une longueur de l'Atalanta Bergame (6e), qui de son côté a facilement battu le Genoa 3-1.

Le classement final a son importance, car seul le 5e du Championnat et le vainqueur de la Coupe d'Italie (la finale opposera la Juventus au Milan AC) iront directement en poules de l'Europa League, le 6e devant passer par deux tours préliminaires.

Si la Juventus remporte la Coupe, c'est le 6e du classement qui ira en poules de C3 et le 7e qui se retrouvera en tours préliminaires. Huitième et neuvième à trois points du Milan, la Sampdoria Gênes et la Fiorentina ont elles aussi le droit d'y croire.