Avec un triplé du Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang et un but du Français Alexandre Lacazette, Arsenal a dompté Valence 4-2 jeudi en demi-finale retour de Ligue Europa et retrouvé la finale de C3 19 ans après, accentuant l'emprise anglaise sur le soccer européen cette saison.

Après une défaite 3-1 à l'aller, les Valenciens n'y ont cru que pendant un quart d'heure, lorsque le Français Kevin Gameiro a ouvert la marque (11e). Mais Aubameyang a répliqué d'une belle demi-volée sur une remise de Lacazette (17e), ce dernier a marqué en pivot (50e) et « Aubame » a douché toute velléité de révolte espagnole (69e, 88e) après le deuxième but de Gameiro (58e).

Arsenal, vainqueur de la C3 en 1970, jouera à Bakou le 29 mai sa troisième finale de la « petite » Coupe d'Europe, deux décennies après une défaite contre Galatasaray en 2000.

Pour sa part, l'entraîneur des Gunners Unai Emery va connaître la quatrième finale de Ligue Europa de sa carrière : le technicien espagnol, triple vainqueur avec Séville (de 2014 à 2016), rêve de réussir la passe de quatre en décrochant au passage un billet pour la prochaine Ligue des champions, devenue peut-être inatteignable via le Championnat d'Angleterre.

L'Angleterre, précisément, est aux anges: alors que le Royaume-Uni se débat dans l'interminable feuilleton du Brexit, les clubs anglais dominent l'Europe cette saison après les qualifications de Liverpool et Tottenham pour la finale de Ligue des champions le 1er juin à Madrid.

Passage de relais

C'est peut-être un passage de relais avec le football espagnol, rentré dans le rang cette semaine, à l'image du FC Barcelone mardi à Liverpool ou de Valence jeudi à domicile.

Dans un stade Mestalla chauffé à blanc, les Valenciens ont certes enflammé le match dans le premier quart d'heure, trouvant des boulevards sur l'aile gauche et ouvrant le score par Gameiro, qui a marqué en se jetant (11e).

Mais Arsenal, ballotté, a pu compter sur son irrésistible duo d'attaque Lacazette-Aubameyang : le Français a remisé de la tête sur un duel aérien et le Gabonais a égalisé d'une splendide demi-volée (17e).

Ce but a coupé les jambes des Valenciens. Et Aubameyang (32e) puis Lacazette (39e), déjà buteurs à l'aller, ont eu des occasions très nettes de plier la double confrontation.

Ils y sont parvenus en seconde période, le Français marquant d'un splendide tir en pivot (50e) avant deux buts supplémentaires de son complice gabonais : un tir à bout portant en se jetant entre deux défenseurs (69e) puis une frappe sous la barre à angle fermé (88e). 

Chelsea rejoint Arsenal

Sans briller, Chelsea s'est également qualifié pour une finale 100 % anglaise en venant à bout aux tirs au but de l'Eintracht Francfort en demi-finale retour (1-1, 4-3 t.a.b.).

Il y a finalement eu deux héros à Stamford Bridge : Eden Hazard qui a débloqué la situation en début de match avant d'inscrire le dernier tir au but. Et puis, il y a eu le gardien Kepa, excellent durant la séance et capable d'arrêter deux tentatives allemandes...

Juste assez pour retrouver Arsenal, tombeur de Valence jeudi, en finale à Bakou le 29 mai, et pour marquer l'histoire: jamais quatre clubs du même pays n'avaient atteint les finales des deux principales Coupes européennes.

Ils partaient pourtant avec un petit avantage, après le but inscrit à l'aller à Francfort, mais un gros désavantage en terme de motivation: les Londoniens étaient déjà qualifiés pour la Ligue des champions, après s'être assurés du top 4 lors de la fin de semaine précédente. 

De leur côté, les Allemands, battus par Leverkusen (6-1) en championnat durant la fin de semaine, n'ont toujours pas garanti leur billet pour la C1. Ils ont désormais tous leurs oeufs dans le même panier européen, en Bundesliga.

Pour Maurizio Sarri, la place en C1 et cette finale de C3 valident une approche décriée par les amateurs. Très critiqué pour son entêtement à garder son système préféré, le technicien italien aura eu raison, même s'il ne s'est pas fait que des amis chez les fans ou chez certains joueurs.

Reste que la finale arrive un bon moment pour le club. De quoi lui redonner un brin de sourire, alors que la Fifa lui a imposé une interdiction de recrutement pour les deux prochains mercatos en raison d'infractions à la règlementation sur les transferts internationaux de 29 joueurs mineurs. Les Blues ont fait appel devant le TAS, mais la sanction est lourde pour un effectif en pleine reconstruction.

Sous la pluie de Londres, tout avait bien commencé pour les Blues. D'abord dominateurs, sans être spectaculaire, ils ont logiquement ouvert la marque grâce à Loftus-Cheek. 

Hazard a parfaitement travaillé sur le flanc gauche avant de servir l'international anglais dans la course. Le grand milieu a ensuite ouvert son pied pour placer un tir croisé diablement bien placé (28).

Mais l'Eintracht n'était pas mort. Peu en vue en première période, Jovic a magnifiquement joué un une-deux avec Gacinovic avant de tromper facilement Kepa de près (49), remettant les deux équipes à égalité sur les deux rencontres.

Désormais plus vraiment dans leur assiette, à l'image d'un Sarri agité dans sa zone technique, les Blues ont ensuite souffert, subissant les assauts allemands sans vraiment pouvoir sortir la tête de l'eau.

Pourtant ce sont bien eux qui ont eu les meilleurs occasions, deux frappes vicieuses de Zappacosta (77) et Giroud (87), toutes deux repoussés par Trapp.

Francfort a ensuite laissé passer sa chance en prolongation, David Luiz (99) et Zappacosta (105) repoussant sur la ligne deux tentatives de Haller.

Le festival d'approximation a continué quelques minutes... Et puis, Kepa est entré en piste.