DORTMUND, Allemagne - Le Bayern Munich s'est imposé samedi à Dortmund 3-2 et a pris seul la tête du championnat d'Allemagne à l'issue de la 7e journée, à l'issue d'un « Klassiker » qui a tenu toutes ses promesses.

Après un match ouvert jusqu'au bout, le « Rekordmeister » (18 pts) devance désormais au classement le RB Leipzig (16 pts), vainqueur samedi 3-0 de Fribourg trois jours après sa victoire 2-1 en Ligue des champions contre le Paris SG, et le Borussia Dortmund (15 pts).

Marco Reus a ouvert le score pour le BVB (45e) avant que David Alaba ne lui réponde dans le temps additionnel de la première période (45e+4). Mais l'inévitable Robert Lewandowski a porté le coup gagnant juste après la pause, d'une superbe tête décroisée (2-1, 48e).

Leroy Sané a mis le Bayern à l'abri (3-1, 80e), et un but tardif de Erling Haaland (3-2, 83e) n'a rien changé.

« C'était un match sensationnel, avec une énorme qualité de part et d'autre» , a analysé Hansi Flick, l'entraîneur munichois: « C'était très difficile de défendre pour les deux équipes, on a vu beaucoup d'occasions de but des deux côté, mais finalement c'est une victoire plus que méritée. »

Pour Mats Hummels, l'ancien du Bayern aujourd'hui patron de la défense du Borussia, « l'efficacité froide devant le but fait la différence. Nous avons eu beaucoup, beaucoup d'occasions que nous n'avons pas concrétisées », a-t-il regretté

Haaland maladroit

Dortmund, meilleure défense du championnat, a encaissé plus de buts en un seul match que lors des six premières rencontres de la saison (deux buts concédés). Il peut tout juste se consoler en constatant qu'il a fait baisser à la marge la moyenne de buts de son rival, qui était très exactement de quatre par matches en championnat et Ligue des champions jusqu'ici.

Lucien Favre, lorsqu'on lui reproche de ne pas hisser son équipe au niveau du Bayern, plaide souvent la différence de qualité individuelle entre sa jeune troupe et la pléiade de stars du « Rekordmeister ».

Ce Klassiker a apporté de l'eau à son moulin. Lewandowski, élu récemment « joueur UEFA de l'année », a fait la différence d'une superbe tête décroisée, gagnant son duel aérien contre Mats Hummels. 

Son jeune rival norvégien de Dortmund Erling Haaland, 20 ans, s'est en revanche montré trop brouillon pour faire la différence. A cinq reprises, il n'a tiré hors du cadre, et lorsqu'il s'est retrouvé en situation de passe décisive, il a manqué son centre alors que Reus et Reyna étaient démarqués aux six mètres (47e). Son superbe but (3-2, 83e), où il s'est permis de dribbler Manuel Neuer dans la surface, a redonné de l'espoir aux siens, mais il était trop tard.

« Je dois marquer plus », a-t-il admis, « à ce niveau, si on ne met pas nos occasions au fond, on ne gagnera pas. Le Bayern est la meilleure équipe du monde [...] nous devons travailler plus dur pour faire le prochain pas et être aussi bons qu'eux ».

Kimmich blessé

Le Bayern a cru prendre l'avantage dès la 24e minute, lorsque Lewandowski, traditionnellement en verve contre son ancienne équipe (16 buts en 12 « Klassiker ») a marqué sur un centre de Gnabry. Mais après une longue attente, l'assistant vidéo a annulé le but, pour un hors-jeu millimétrique. 

Le Polonais s'est vu refuser un autre but par la VAR dans le temps additionnel en fin de match. Mais ce "triplé" finalement réduit à un seul but ne l'empêche par de caracoler en tête du classement des buteurs, avec 11 réalisations en sept journées (et six matches joués seulement).

Tout irait pour le mieux pour le Bayern s'il n'avait pas vu sortir sur blessure son leader du milieu de terrain Joshua Kimmich. L'international, qui s'est apparemment fait mal au genou sur un tacle, était en pleurs sur la pelouse et lorsqu'il a été évacué, debout mais aidé par deux soigneurs.