La vedette du Real Madrid Cristiano Ronaldo a comparu lundi devant la justice espagnole qui le soupçonne d'avoir soustrait des millions d'euros à l'impôt, dernier en date des joueurs de football en délicatesse avec le fisc.

Le quadruple ballon d'or a cependant assuré, dans un communiqué, être un contribuable sans reproche : « Je fais toujours mes déclarations d'impôts de façon volontaire parce que je pense que nous devons tous déclarer et payer nos impôts en fonction de nos revenus ».

« Je n'ai jamais rien caché ni eu l'intention de pratiquer l'évasion fiscale », a affirmé l'international portugais dans ce communiqué diffusé après une audition de deux heures au tribunal de Pozuelo de Alarcon, la commune la plus riche d'Espagne, dans la banlieue de Madrid où il réside comme beaucoup d'autres célébrités.

Cristiano Ronaldo a soigneusement évité la presse à son arrivée et à sa sortie du tribunal.

Le communiqué diffusé par l'agence qui le représente, Gestifute, confirme que le joueur le mieux payé du monde selon Forbes a été mis en examen pour fraude fiscale.

Mais il précise que le ministère public vise uniquement les revenus perçus en 2014 pour la cession de son image pour des campagnes de publicité de 2011 à 2020.

Le ministère public reproche à la vedette du Real Madrid d'avoir utilisé un montage de sociétés basées à l'étranger (aux îles Vierges britanniques et en Irlande, où les taux d'imposition sont très bas) pour éviter de payer ses impôts en Espagne sur ces « droits à l'image ».

Dans le communiqué, le joueur assure que cette structure a été créée en 2004 quand il jouait à Manchester United, bien avant son arrivée au Real en 2009.  

Possible amende de 28 millions

Le parquet reproche à Cristiano Ronaldo, sportif le mieux payé au monde selon Forbes, d'avoir déclaré tardivement en 2014 (alors qu'il résidait en Espagne depuis 2009) 11,5 millions d'euros de revenus d'origine espagnole pour la période comprise entre 2011 et 2014. Le parquet considère qu'ils s'élevaient en fait à 43 millions.

S'y ajoutent, toujours selon le ministère public, 28,4 millions d'euros qu'il aurait dissimulés au fisc pour la période 2015-2020. Soit un total 14,7 millions d'euros d'ardoise fiscale impayée.

S'il était poursuivi et condamné, Ronaldo risque « une amende d'au moins 28 millions d'euros » et une peine de jusqu'à trois ans et demi de prison, selon le syndicat Gestha des experts du ministère des Finances.

Lionel Messi a été condamné à une amende de 2,09 millions d'euros et une peine de 21 mois d'incarcération qui a été commuée en une amende supplémentaire de 252.000 euros : 400 euros par jour de prison.

Ces déboires avec la justice espagnole avaient fortement irrité Ronaldo qui aurait menacé de quitter le Real Madrid, selon la presse. Au point d'amener le président du Real Florentino Perez à vanter publiquement ses mérites, assurant qu'il était « le meilleur de nous tous », une façon sans doute de chercher à le retenir.

« CR7 », meilleur buteur de l'histoire du Real Madrid où il est arrivé en 2009, aurait finalement renoncé à partir, selon l'entraîneur Zinédine Zidane.

Une fois sa mise en examen notifiée, Ronaldo pourra se consacrer à sa nouvelle saison, qui démarre le 5 août par l'entraînement au Real Madrid.

Il rejoint les rangs, déjà bien garnis, des personnalités du ballon rond qui ont maille à partir avec le fisc espagnol.

Le défenseur du Barça Javier Mascherano a été condamné comme Messi en 2016 mais l'offensive du fisc se porte aussi contre le Real.

Son ancien entraineur portugais José Mourinho et le défenseur Fabio Coentrao, sont accusés de fraude fiscale. L'Argentin Angel di Maria, qui évolue aujourd'hui au Paris Saint Germain, a été condamné à une amende de 1,3 millions d'euros.

Et leur agent portugais, l'influent Jorge Mendes, a été mis en examen ce mois-ci pour avoir aidé l'attaquant colombien Radamel Falcao, à présent à Monaco, à frauder le fisc en Espagne.