ROME - Tous les porte-couleurs de l'équipe de soccer italien de Brescia dans la Série A s'opposent à une reprise des activités de la ligue.

C'est ce qu'a déclaré le capitaine Daniele Gastaldello, dont l'équipe est située dans la région septentrionale de la Lombardie, où près de 15 000 personnes ont succombé au coronavirus.

Dans une entrevue au quotidien La Repubblica publiée jeudi, Gastaldello a fait remarquer que tout le monde à Brescia a été touché, connaît quelqu'un qui a été frappé de façon directe par la tragédie au point de réaliser à quel point il n'en faut pas beaucoup pour ruiner une famille.

Alors que la plupart des équipes de la ligue italienne reprennent l'entraînement sur une base individuelle, cette semaine, la formation de Brescia, dernière au classement, est l'une de celles qui s'empêche de le faire.

Le fait de dire aux joueurs de reprendre l'entraînement, de retourner sur le terrain immédiatement et de leur demander de disputer 12 parties en un mois et demi met la santé de tous les joueurs à risque, affirme Gastaldello, qui dit parler en son nom et au nom de tous ses coéquipiers.

Gastaldello a ajouté que lui et ses coéquipiers n'ont jamais été testés à la COVID-19 pendant le confinement général en Italie.

«Nous saurons si nous l'avons eue lorsqu'ils nous feront passer le test avant l'entraînement», a noté Gastaldello.

Le mois dernier, le président de Brescia, Massimo Cellino, a menacé de déclarer forfait pour les matchs restants de son équipe si la saison reprend, ajoutant que cette prise de position n'avait rien à avoir avec le risque de voir son club être relégué en deuxième division.

Les commentaires de Gastaldello rejoignent ceux d'une autre équipe menacée de relégation, le Eibar en Espagne, dont les joueurs disaient avoir «peur» de recommencer à jouer.

«Oui, nous avons peur. Nous sommes tous exposés, pas seulement les joueurs mais aussi les gérants d'équipement, les thérapeutes, a fait remarquer Gastaldello. Inévitablement, tout le monde entre en contact.»

Des dirigeants ont suggéré l'idée de garder les joueurs séparés de leur famille dans un environnement isolé pour terminer la saison, ou de présenter tous les matchs dans les régions du centre ou du sud de l'Italie, plus éloignées des zones chaudes du virus.

«Ç'a n'a aucun sens. C'est contre nature, a réagi Gastaldello. Nous sommes des professionnels mais nous sommes aussi des êtres humains. Nous avons des femmes et des enfants.»

Toutefois, des joueurs d'autres équipes semblent anxieux de jouer de nouveau.

«Un nouveau début, un pas en avant», a écrit sur Instagram le centre arrière Leonardo Bonucci, mercredi, après avoir repris l'entraînement.

«De petites choses qui nous permettent de regarder le futur de façon positive.»

Gastaldello a également déploré le fait qu'une décision de dernière minute du gouvernement, dimanche, pour permettre aux clubs de recommencer l'entraînement cette semaine, sur une base individuelle, était injuste parce qu'elle a permis à certains clubs de commencer avant d'autres.

«Nous aurions dû tous recommencer à l'unisson.»

Les entraînements complets en équipe doivent reprendre le 18 mai, selon des directives gouvernementales, bien qu'aucune décision n'ait été prise au sujet d'une relance du calendrier.