Le Conseil d'État français a suspendu mardi la relégation d'Amiens et de Toulouse en deuxième division, et rejeté le recours introduit par Lyon pour reprendre la saison 2019-2020 de football, arrêtée face au coronavirus.

Le juge des référés (procédures d'urgence) « valide la fin de la saison et le classement mais suspend les relégations », est-il écrit dans un communiqué résumant cette ordonnance très attendue.

Le magistrat enjoint également la Ligue de football professionnel (LFP), en lien avec la Fédération française (FFF), de réexaminer, d'ici au 30 juin 2020, la question du format de la Ligue 1 pour le prochain exercice, qui pourrait se jouer à 22 équipes au lieu de 20 actuellement.

La cour administrative suprême a donné raison aux clubs d'Amiens et de Toulouse, qui contestaient une rétrogradation « arbitraire » et « injuste », alors qu'il leur restait neuf journées à disputer pour tenter de se maintenir sur les terrains.

Mais pour Lyon, qui réclamait la reprise de la saison ou, à défaut, une "saison blanche" reconduisant les qualifications européennes de l'année précédente, c'est une défaite. Le juge a validé la décision d'arrêter le Championnat actée par le Conseil d'administration de la LFP le 30 avril, ainsi que le classement final, décidé selon un indice de performance.

Le président de l'OL Jean-Michel Aulas défendait publiquement la possibilité de reprendre l'exercice interrompu, par le biais de play-offs, alors que l'Italie, l'Allemagne, l'Angleterre et l'Espagne ont repris ou vont le faire.

Le Conseil d'Etat a également condamné le club lyonnais à verser 3.000 euros à la LFP au titre des frais de procédure.

S'il a validé l'ordre du classement final, le juge des référés a souligné qu'il n'était pas automatique de procéder à des rétrogradations.

« La décision de procéder à un classement des Championnats de Ligue 1 et de Ligue 2 n'entraîne pas nécessairement, par elle-même, la relégation en Ligue 2 des deux derniers du championnat de Ligue 1, non plus, d'ailleurs, que l'accession en Ligue 1 des deux premiers de Ligue 2 », a-t-il écrit dans l'ordonnance.

La relégation des deux clubs entraîne aussi une « atteinte grave et immédiate » à leurs intérêts, note le juge.

Cette décision risque de chambouler le football français, alors que le président de la FFF Noël Le Graët s'était attelé à faire respecter les montées et les descentes dans chaque division, en professionnel comme en amateur.