Le Paris SG, finaliste sortant de la Ligue des champions, a revécu mardi une soirée noire contre Manchester United, qui s'est imposé grâce à Marcus Rashford, à nouveau décisif en toute fin de match (2-1). L'atterrissage est brutal pour le PSG.

L'entraîneur Thomas Tuchel estimait lundi qu'il ne se posait pas la question de savoir si le PSG était favori ou non de cette édition. « On part à zéro point, zéro but. On doit prouver à nouveau », lançait-il.

Son équipe a répondu pour lui: le finaliste sortant n'a pas pris la mesure de son nouveau statut, en livrant un match sans magie qui lui rappelle qu'avant de rêver d'une nouvelle épopée, il faut d'abord se qualifier.

« C'était une performance sans intensité, sans agressivité, sans récupération de ballon, sans contre-pressing, sans +spirit+. C'était un peu bizarre », a réagi Tuchel.

Cette défaite place les Parisiens dans une position inconfortable avant deux déplacements en deux semaines, chez les Turcs de Basaksehir et en Allemagne, chez le RB Leipzig.

Comme si l'urgence comptable ne suffisait pas, Paris doit composer avec ses vieux fantômes, ceux de mars 2019 quand le même Manchester United l'avait éliminé en 8e de finale au terme de sa pire soirée européenne à domicile (3-1, aller: 0-2).

Si la conséquence sportive n'est pas la même, il n'empêche que le PSG a concédé sa première défaite à domicile en phase de groupes en seize ans.

Déjà auteur du penalty décisif dans les arrêts de jeu il y a 18 mois, Rashford a renfilé son costume de bourreau, d'un but (88e) qui a récompensé le meilleur finish des Mancuniens.

Messi brille à nouveau

Deux mois après le traumatisme de l'élimination 8-2 contre le Bayern Munich lors de la dernière édition, le FC Barcelone a réussi son grand retour en Ligue des champions en surclassant Ferencvaros 5-1 grâce notamment à un brillant Lionel Messi mardi pour la 1re journée.

FC Barcelone 5 - Ferencvaros 1

Le terrible souvenir de la déroute de Lisbonne est enterré: grâce à un but sur pénalty que le capitaine argentin a lui-même provoqué (26e), un but du droit du jeune prodige de 17 ans Ansu Fati (42e), une réalisation de Philippe Coutinho (52e), un but de Pedri (82e) et un dernier d'Ousmane Dembélé (89e), le Barça a repris des couleurs. 

Et ce malgré le carton rouge pour Gerard Piqué, auteur d'une faute dans la surface sur Tokmac Nguen qui a mené au pénalty du 3-1 transformé par Igor Kharatin pour les Hongrois de Ferencvaros (67e).

Après un été agité par son départ avorté, la Pulga (puce, en espagnol), auteur seulement d'un petit but sur pénalty en quatre rencontres avant le match de mardi soir, a renoué avec son efficacité offensive et a brillé à nouveau, souvent trouvé par ses coéquipiers dans la défense passive de Ferencvaros.

Trois jours après sa première défaite de la saison en Liga à Getafe (1-0) qui a condamné l'attaquant international français Antoine Griezmann à une place sur le banc ce mardi, et à quatre jour du premier clasico de Liga contre le Real Madrid samedi, la formation de Ronald Koeman a lancé sa campagne européenne de manière idéale.

Pas de Cristiano, pas d'accroc pour la Juve

Même sans sa star portugaise, la Juventus Turin a réussi ses débuts en Ligue des champions en s'imposant 2-0 sur le terrain du Dynamo Kiev mardi grâce à un doublé d'Alvaro Morata.

Faute de Ronaldo, toujours en quarantaine après son test positif au coronavirus en début de semaine dernière, c'est Alvaro Morata, de retour depuis cet été chez les bianconeri, qui a trouvé l'ouverture en reprenant de près une frappe de Dejan Kulusevski repoussée par le gardien ukrainien Georgiy Bushchan au retour des vestiaires.

Dynamo Kiev 0 - Juventus 2

Le Dynamo aura tenu tout juste une période puisque les hommes de Mircea Lucescu, devenu le plus vieil entraîneur à diriger un match de Ligue des champions (75 ans et 84 jours) selon le statisticien Gracenote, ont cédé après moins de cinquante secondes de jeu en deuxième période sur une action initiée par une énième percée de Federico Chiesa, aligné comme piston gauche par Andrea Pirlo.

L'ancien meneur de jeu a réussi sa première sur la scène européenne en tant qu'entraîneur face à Lucescu, qui l'avait lancé comme joueur quand il était à la tête de Brescia en 1995.

Morata a évité une fin de match stressante au « Maestro » en tuant tout suspense d'une tête smashée (84e), servi par un centre chirurgical de l'homologue de Chiesa côté gauche, Juan Cuadrado.

Poussé par son public -15.000 spectateurs étaient attendus au stade olympique de Kiev -, le club de la capitale ukrainienne a posé des difficultés aux Piémontais sans jamais trouver la faille. Malgré la sortie précoce sur blessure de leur capitaine Giorgio Chiellini, touché derrière la cuisse droite et qui a été obligé de céder sa place en défense à Merih Demiral.

Grâce à ce succès inaugural, les Turinois et leur maillot orange détonnant prennent la tête du groupe G en attendant l'autre confrontation de cette poule dans la foulée mardi. Le FC Barcelone reçoit les Hongrois de Ferencvaros ).

Leipzig démarre fort contre Basaksehir

Avec un doublé de son jeune Espagnol Angelino, le RB Leipzig a facilement dominé le champion de Turquie Basaksehir 2-0, pour son retour en Ligue des champions après la demi-finale perdue contre Paris en août.

Devant 999 spectateurs, qui ont essayé de mettre l'ambiance dans la Red Bull Arena, Leipzig a plié le match en 20 minutes et pris la tête d'un groupe H extrêmement relevé, où Manchester United est allé gagner 2-1 à Paris. 

Chaque point sera crucial, et faire le plein contre Basaksehir, l'équipe la plus faible du groupe, est probablement une condition préalable à la qualification.

Sans son international malien Amadou Haidara, positif au coronavirus, l'actuel leader de la Bundesliga a pris à la gorge en début de match les Stambouliotes, battus dans les duels et débordés tactiquement, pour mener 2-0 après 20 minutes de jeu.

Avec les départs de Timo Werner et Patrik Schick, Leipzig a perdu beaucoup de sa force d'impact dans l'axe, mais Julian Nagelsmann s'est adapté: l'international espoir français Nordi Mukiele et l'Espagnol Angelino, les joueurs de couloir de son 3-4-3, ont pris une importance nouvelle dans l'animation offensive. 

Angelino, arrière gauche de 23 ans prêté par Manchester City jusqu'à la fin de la saison, a été l'homme du match mardi, avec deux buts dans un style de véritable avant-centre. D'abortd à l'ouverture du score sur la réception d'une balle en profondeur dos au but, et tir pivot parfait (1-0, 15e). Puis doublé d'une reprise instantanée dans la surface, à la réception d'une superbe passe à une touche de balle de Christopher Nkunku (2-0, 20e), un autre international espoir français.

A 2-0, la partie s'est équilibrée mais Leipzig a conservé le contrôle. Les champions de Turquie ont globalement fortement souffert du contre-pressing du RB, et ont commis quelques erreurs grossières de relance, dont une a amené le deuxième but.

Au final, Basaksehir n'a placé que trois tirs cadrés dans la partie, sans grand danger pour le gardien Peter Gulacsi, contre sept pour Leipzig.