L'AC Milan, même sans Zlatan Ibrahimovic, même à dix, même sous la pression de l'Inter Milan, a trouvé les ressources pour défendre son fauteuil de meneur du Championnat d'Italie sur le terrain de Benevento (2-0), à trois jours de son choc contre la Juventus, dimanche lors de la 15e journée.

Derrière la lutte au sommet entre Rossoneri (37 pts) et Nerazzurri (36 pts), faciles vainqueurs de Crotone (6-2), la Roma a fait preuve de caractère pour défendre sa troisième place (30 pts) contre une Sampdoria accrocheuse (1-0).

Victoire également, et avec la manière, pour Naples (4-1 à Cagliari) et l'Atalanta Bergame (5-1 face à Sassuolo).

La Juventus Turin, en 2021 comme en 2020, reste pour sa part hautement dépendante des éclairs de Cristiano Ronaldo, grand artisan de la nette victoire des Bianconeri contre l'Udinese (4-1) dimanche en clôture de la 15e journée de Serie A.

Avec deux buts (31e, 70e) et une passe décisive pour Federico Chiesa (49e), CR7 conforte sa place de meilleur buteur (14 buts) à un mois de son 36e anniversaire. Paolo Dybala a conclu la belle soirée turinoise dans le temps additionnel (90+3e).

Oubliée la sortie ratée de 2020 contre la Fiorentina (0-3), les hommes d'Andrea Pirlo n'ont cette fois pas laissé filer de points, pour ne pas perdre davantage de terrain sur l'AC Milan.

Comme souvent depuis le début de la saison, la Juve, privée d'Alvaro Morata (gêne musculaire à une cuisse) et Adrien Rabiot (suspendu), n'a toutefois pas tout maîtrisé. L'Udinese pensait même avoir ouvert la marque par Rodrigo De Paul (10e) avant que le but ne soit annulé après intervention de la VAR pour une main au début de l'action.

Mais la première balle de but pour Ronaldo (chipée par Ramsey dans les pieds du même De Paul) allait tout changer : comme souvent, une fois lancé, le Portugais ne manquait pas la cible (31e). Il ne la manquera pas davantage en seconde période (70e) pour donner de l'ampleur au succès turinois après avoir, entre-temps, servi en profondeur Chiesa pour le 2-0 qui a rendu les choses plus simples en seconde période.

Outre le but refusé en début de match, les deux barres touchées par l'Udinese et la réduction du score concédée en fin de match à Zeegelaar (90e) ont quand même rappelé les fragilités du nonuple champion d'Italie, à l'entame d'un mois de janvier intensif qui verra les Bianconeri rencontrer Milan, Sassuolo puis l'Inter.

Milan insubmersible à dix

Le but d'avance des Rossoneri obtenu grâce à un penalty arraché par Ante Rebic et transformé par Franck Kessié (15e) ne pesait pas lourd quand ils se sont retrouvés à dix, après l'exclusion de Sandro Tonali (34e).

Mais Gianluigi Donnarumma, sauvé par son poteau (20e), a multiplié les interventions décisives. Et Rafael Leao, en contre, a doublé la mise en début de seconde période d'un astucieux lob en pivot que n'aurait pas renié Ibrahimovic, absent sur blessure depuis la fin novembre.

De quoi écœurer le Benevento de l'ex-Milanais « Pippo » Inzaghi, qui a même raté un penalty par Gianluca Caprari (61e).

La jeune équipe de Stefano Pioli, sans Theo Hernandez (suspendu), est désormais invaincue depuis 27 matches en championnat, à l'heure de tester ses ambitions dans le choc contre la Juventus mercredi à San Siro.

« Contre la Juve, ce ne sera pas encore un match décisif, ni un passage de témoin. Pour moi la Juve, l'Inter et Naples restent les plus forts », a évacué l'entraîneur.

L'Inter dans le « grand huit »

Huitième victoire en huit matches pour l'Inter Milan, en "mission scudetto" pour oublier son élimination précoce de toutes les compétitions européennes.

Accrochée à la pause (2-2), l'Inter s'en est de nouveau remise à son duo Romelu Lukaku-Lautaro Martinez. Le Belge (un but, co-meilleur buteur avec Cristiano Ronaldo avec douze réalisations) et l'Argentin (trois buts) sont impliqués sur cinq des six buts.

« Même quand je ne marque pas, je travaille toujours pour l'équipe. Et si je marque, tant mieux », s'est réjoui Martinez, auteur de son premier triplé en Serie A.

Face au promu calabrais, de nouveau lanterne rouge après le réveil du Torino (3-0) à Parme, l'Inter version 2021 a ressemblé furieusement au modèle 2020: une équipe offensivement impressionnante (meilleure artillerie de Serie A avec 40 buts) mais encore irrégulière, à l'image d'Arturo Vidal, coupable sur le penalty qui a permis à Crotone de revenir à 2-2.

« Il a des marges de progression importantes. Il doit travailler, tête basse, et pédaler. Personne n'a une place assurée à l'Inter », a prévenu Conte, après avoir replacé à la mi-temps le Chilien de 33 ans.

« Le calme est la vertu des forts », a répondu, un brin énigmatique, Vidal sur Instagram.

 Roma s'agrippe au podium

Sous des trombes d'eau, un but d'Edin Dzeko a suffi au bonheur de la Roma, qui a longtemps buté sur une Sampdoria attentiste, bien décidée à prendre un point au stadio Olimpico.

« L'équipe est plus équilibrée et a plus d'expérience que la saison dernière », s'est félicité Paulo Fonseca, entraîneur ravi d'une équipe pas forcément attendue aussi haut dans le classement.La Roma conserve deux points d'avance sur Naples, à l'affût après sa nette victoire à Cagliari (4-1).

Le Napoli chipe la quatrième place à Sassuolo, qui continue à peiner contre les plus grosses cylindrées. Les Neroverdi se sont écroulés à Bergame (1-5) face à une Atalanta retrouvée après son coup de mou de novembre.

La "Dea" n'a plus son « Papu » Gomez, écarté par l'entraîneur Gian Piero Gasperini, mais a des jambes et des buteurs affûtés (doublé de Duvan Zapata, nouvelle entrée gagnante de Luis Muriel).

Dans ce quasi sans-faute des équipes "européennes", seule la Lazio a raté son début d'année, incapable de s'imposer chez le relégable Genoa (1-1) et désormais neuvième.