MADRID - Angel Maria Villar, président de la fédération espagnole de football (RFEF), a annoncé mardi qu'il retirait sa candidature à la présidence de l'UEFA lors de l'élection prévue le 14 septembre, disant vouloir se consacrer à sa réélection à la tête de la RFEF.

Sa défection laisse le champ libre au Néerlandais Michael van Praag et au Slovène Aleksander Ceferin, les deux candidats restant en lice.

« Après une profonde réflexion, j'ai décidé de retirer ma candidature », a écrit Villar dans un communiqué diffusé sur le site officiel de la RFEF.

« De nombreuses voix parmi les responsables du football espagnol m'ont pressé de continuer à travailler pour le football de mon pays en représentant ma candidature comme président de la RFEF, instance à laquelle j'ai dédié la majeure partie de ma vie de dirigeant », a-t-il ajouté.

Le quotidien sportif madrilène As a rapporté mardi soir que Villar aurait pris cette décision « après s'être rendu compte qu'il ne réunissait pas les soutiens nécessaires pour remporter le scrutin » et ne disposait pas de l'appui de plusieurs grandes fédérations européennes, comme la France, la Russie ou l'Allemagne.

Villar (66 ans), vice-président de l'UEFA et vice-président de la Fifa, est le patron du football espagnol depuis 1988 et a été réélu sans discontinuer depuis. Cet ancien joueur de l'Athletic Bilbao et de la sélection espagnole avait annoncé sa candidature à un nouveau mandat à la tête de la RFEF en vue des prochaines élections, prévues a priori en décembre, avant de se lancer en juillet pour celles de l'UEFA.

Duel Ceferin-Van Praag

La confédération européenne doit se réunir le 14 septembre à Athènes pour élire le successeur de Michel Platini, suspendu de toute activité liée au football pour un paiement de 1,8 million d'euros reçu en 2011, sans contrat écrit, pour un travail de conseiller de Sepp Blatter (ex-président de la Fifa) achevé en 2002.

Villar assumait les responsabilités incombant habituellement au président de l'UEFA depuis la suspension de Platini le 9 mai. « Cela a constitué pour moi une vraie satisfaction d'accomplir cette tâche dans une période difficile », a commenté le dirigeant espagnol.

Sa candidature a peut-être été fragilisée par son image de dirigeant de la « vieille garde ». Villar a eu lui aussi des démêlés avec la justice interne de la Fifa, qui lui a infligé une amende et un avertissement pour ne pas avoir collaboré à l'enquête sur l'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar.

En l'absence de Villar, le duel entre Aleksander Ceferin et Michael Van Praag se profile dans une atmosphère crispée.

Après des informations de la presse norvégienne évoquant un possible soutien occulte du nouveau président de la Fifa, Gianni Infantino, envers Cerefin, Van Praag s'est dit « choqué ».

« Si c'est vrai, c'est le retour de la vieille manière de faire les choses dans le monde du football. C'est exactement ce que je veux changer », a lancé le dirigeant néerlandais sur Twitter.