ROME (AFP) - La Juventus Turin, reléguée avec 17 points de pénalité en raison de son implication dans le scandale des matches truqués du Calcio, a concédé un match nul sur le terrain de Rimini (1-1) samedi lors de la 1re journée du Championnat d'Italie de football de 2e division (Série B).

La Juve - qui disputait en Emilie-Romagne (est) le premier match de son histoire en Série B - pensait avoir fait le plus dur après avoir ouvert la marque grâce au jeune milieu Matteo Paro (60).

Mais c'était sans compter sur les hésitations des deux défenseurs centraux - le Français Jean-Alain Boumsong et le Croate Robert Kovac - qui, un quart d'heure plus tard, se faisaient chiper le ballon par Ricchiuti: ravi de l'aubaine, celui-ci égalisait en trompant Buffon d'un tir croisé (75).

Cinq minutes auparavant, Rimini avait pourtant été réduit à dix après l'exclusion du milieu Cristiano (2e avertissement).

Condamnée à réaliser un parcours exceptionnel en raison de ses 17 points de handicap si elle veut remonter en Série A dès la saison prochaine, la Juve n'a donc pas démarré sa saison de manière idéale.

"Dommage"

"Nous avons réalisé des choses intéressantes, mais nous aurions dû faire mieux, a réagi l'entraîneur Didier Deschamps. C'est dommage, nous espérions trois points et nous n'en avons obtenu qu'un seul".

"Je ne veux pas enlever quoi que ce soit à la bonne performance de nos adversaires, mais le résultat découle d'une de nos erreurs qui leur a permis de marquer", a continué le Français.

"Ensuite, les choses se sont compliquées", a-t-il poursuivi, ajoutant notamment que "c'était la première fois que certains de nos joueurs évoluaient ensemble".

"C'est seulement sur le terrain que vous pouvez comprendre la réalité de la Série B, a conclu Deschamps. Aujourd'hui, nous avons eu un avant goût de ce qui nous attendra tout au long du championnat".

"Je crois que le match d'aujourd'hui peut être une leçon intéressante pour nous. Il nous a montré que la Série B ne devait pas être sous-estimée, et que c'est un championnat difficile à aborder avec humilité", a quant à lui déclaré Giovanni Cobolli Gigli, le président de la Juve.

Sans David Trezeguet, mais avec les vedettes Gianluigi Buffon, Alessandro Del Piero et Pavel Nedved, le club piémontais a ainsi vu ce qui se profilait pour les 41 prochaines journées: aussi limités soient-ils (plein d'allant, Rimini n'a cependant pas impressionné), leurs adversaires auront toujours un surcroît de motivation face au club le plus titré d'Italie.

"Sensationnelle bêtise"

"Le +chemin de croix+ de la Juventus a commencé de la pire des façons", a justement écrit sur son site internet La Gazzetta dello Sport, relevant la "condition athlétique approximative", le "jeu peu brillant" et la "défense épouvantable" de la Juve, et insistant ensuite sur la "sensationnelle bêtise" de Boumsong.

Présentés comme les principaux adversaires du club turinois, Naples, Bologne et Genoa ont en revanche gagné, respectivement face à Trévise (4-2), à Pescara (1-0) et à Vicenza (2-1).

C'est Naples qui s'est installé en tête de la Série B à l'issue de la 1re journée, la Juventus occupant naturellement la 22e et dernière place avec -16 points.

"La Série B va être un os dur, conclut La Gazzetta. Les 16 points de pénalité qui demeurent après la première journée sont une vision de film d'horreur. Del Piero et ses partenaires vont devoir disputer 41 finales parce que tous ceux qui vont les affronter vont jouer le match de leur vie".