LONDRES - Fabio Capello joue sa crédibilité vendredi à Wembley, où l'Angleterre lance sa campagne de qualification pour l'Euro 2012 contre la Bulgarie, alors que beaucoup n'ont pas compris comment l'Italien a pu être confirmé à la tête de la sélection après le fracassant échec du Mondial.

En annonçant son maintien quelques jours seulement après la cuisante défaite face à l'Allemagne (4-1) en huitième de finale, la Fédération anglaise avait voulu couper court à toute offensive anti-Capello. En vain.

La presse n'a pas tardé à se déchaîner sur l'Italien de 64 ans, critiqué entre autres pour son style autoritaire et sa mauvaise maîtrise de la langue anglaise, à l'origine d'une certaine incompréhension avec les joueurs.

Il semblait loin le temps où le successeur du très décrié Steve McLaren, responsable d'une non-qualification honteuse pour l'Euro 2008, était loué pour avoir enfin réussi à imposer sa poigne aux stars de la Premier League, longtemps jugées incapables de former une véritable équipe.

Soupçonné de s'accrocher à son poste grâce à une clause dont la levée aurait coûté des millions de livres à la FA, Capello a aggravé son impopularité en déclarant inopinément au milieu de l'été qu'il ne comptait plus sur David Beckham en sélection.

Une mise à la retraite d'office aux allures de gaffe jugée fort inélégante envers l'homme aux 115 capes, et sur laquelle il a tenté de revenir depuis de façon peu convaincante en affirmant que "la porte est toujours ouverte à tout le monde".

Blessés en série

"Quand tout allait bien, j'étais un manager formidable et je parlais un anglais fantastique. Depuis que nous avons perdu contre l'Allemagne, tout est devenu mauvais", a dit l'entraîneur, dont la cote avait atteint un pic après les éliminatoires du Mondial survolés par l'Angleterre.

Capello sait que seule une victoire claire et nette contre les Bulgares, suivie d'un résultat positif mardi chez l'autre prétendant à la qualification, la Suisse, lui permettra d'éviter une reprise des hostilités.

En cas d'échec, la bronca qui frémissait à la mi-août dans les travées de Wembley lors d'un match amical contre la Hongrie avant que Steven Gerrard ne donne la victoire ric-rac à l'Angleterre (2-1) ne manquerait pas de se lever pour de bon. Et c'est le spectre d'une fin de mandat à la Domenech qui se profilerait pour l'ex-coach multititré du Milan AC.

Pour l'instant le sort n'a pas aidé Capello dans la reconquête de sa légitimité. Pour composer son équipe, il a dû faire avec une série de blessures.

C'est surtout la défense qui inquiète car, à l'absence de Rio Ferdinand qui n'a repris la compétition que cette semaine avec la réserve de Manchester United, s'est ajoutée celle de John Terry, blessé. Mais le milieu et l'attaque sont touchés aussi par les forfaits de Frank Lampard et de Peter Crouch.