PARIS - La presse nationale française estime mercredi que l'élimination de la France de l'Euro après sa cinglante défaite contre l'Italie signifie la fin d'une époque et le probable départ de son sélectionneur Raymond Domenech.

"Une immense faillite, titre ainsi l'Equipe, qui ajoute que "cette élimination dès le premier tour est un naufrage".

Pour le quotidien sportif, "cet échec retentissant (...) aura des conséquences. Une génération va se retirer". "Raymond Domenech a encore deux ans de contrat et il devait emmener une équipe renouvelée à la conquête de l'Afrique du Sud. Mais cet Euro manqué dans les grandes largeurs va ébranler sa position", ajoute l'Equipe".

"La Fin", titre de son côté en Une le journal populaire Le Parisien/Aujourd'hui en France. "Entre des joueurs couverts de gloire et d'argent, qui n'ont plus au fond d'eux-mêmes la soif de vaincre et un sélectionneur ayant délibérément choisi de mourir avec ses idées, le football français a reçu une claque magistrale", estime-t-il. Il ajoute que "trop d'erreurs ont été commises à tous les niveaux" et que "les responsables doivent être sanctionnés. Il faut déjà remplacer Raymond Domenech pour relancer les Bleus sur des nouvelles bases, vers le Mondial 2010. Il y a urgence", affirme encore le Parisien/Aujourd'hui en France.

France Soir n'y va pas par quatre chemins et exige en gros titre en première page "la Démission" de Domenech. Le quotidien d'informations générales estime que "l'équipe de France n'a jamais montré un visage conquérant. Avec une défense +gruyère+, un milieu sans idée et une attaque fantôme, c'est tout le système Domenech et son coaching catastrophique qui a fait naufrage hier. Une seule issue pour lui: la porte!"

Pour le Figaro, "Il n'y eut jamais vraiment d'espoir depuis cette sinistre rencontre initiale contre les Roumains. Il n'y eut pas vraiment de match non plus contre l'Italie, la France ne paraissant à aucun moment en mesure d'inquiéter son frère ennemi transalpin. Pas d'équipe non plus. (...) Une équipe entre deux générations, sans Zidane, mais encore avec Thuram".

Mêmes sons de cloche dans la presse de province à l'instar du Journal la Presse de la Manche pour qui, "le décès d'une époque glorieuse a été consommé, hier soir, devant l'Italie". "Au fond du fond", ajoute le journal, "on se dit que la France atterrit durement à sa place, qu'elle ne méritait absolument pas d'accéder aux quarts de finale".

"Pour espérer un miracle, les Bleus ont sans doute cru que rien de tragique ne pouvait leur arriver", écrit de son côté l'Est Républicain. "Comme en Allemagne en 2006, il aurait fallu jouer contre le Togo et non pas contre l'Italie. Ces Italiens qu'on retrouve régulièrement sur notre route et qui après la finale dramatique de Berlin, nous poussent cette fois dans le vide. (...) Raymond Domenech qu'on n'hésite pas à traiter de fou en Italie lorsqu'il écarte de sa sélection Trezeguet, le buteur de la Juventus ou Mexes, le dernier rempart de la Roma pour prendre Thuram ou Abidal. Le sélectionneur national risque cette fois d'en prendre pour son grade en rentrant au pays".