CLAIREFONTAINE - Après le nul de 1-1 concédé à la Roumanie samedi soir, au Stade de France, l'équipe de France de soccer est toujours maître de son destin dans les éliminatoires du Mondial 2010, mais plus de la même façon.

Si la Serbie s'impose face à la formation de Raymond Domenech mercredi, à Belgrade, dans le choc au sommet entre les deux leaders du groupe 7, elle s'adjugera définitivement la première place de la poule et le seul billet directement disponible pour la Coupe du monde en Afrique du Sud. Les Bleus devront alors défendre la deuxième place synonyme d'incertains barrages aller-retour à disputer en novembre.

"On est déçu, mais j'ai pris du plaisir", a commenté Yoann Gourcuff, dimanche, à Clairefontaine. La France s'est créée une multitude d'occasions notamment en première mi-temps face aux Roumains, mais n'a marqué qu'un seul but, le 49e de Thierry Henry (48e). Julien Escudé a égalisé en marquant involontairement contre son camp (55e).

"Cela faisait plusieurs matchs que l'on n'avait pas réussi les séquences de jeu de la première mi-temps, a souligné le meneur de jeu des Girondins de Bordeaux. Il y a eu du mouvement, des décalages, du jeu sur les côtés, des centres, de la disponibilité, des séquences à une ou deux touches de balle, toujours en avançant".

Les Bleus n'ont cependant pas réussi à traduire au tableau d'affichage leur évidente supériorité.

"On a fait un match plein, le résultat est malheureux", a résumé Bacary Sagna, le latéral droit, très offensif samedi, à l'instar de Patrice Evra, son homologue du flanc gauche. "On a eu 63 pour cent de possession de balle, les Roumains n'arrivaient pas à développer leur jeu".

"Quand je vois une équipe qui se crée autant d'occasions, avec beaucoup de mouvement et de construction, je me dis qu'il y a un manque de chance, un manque de réussite. Il nous manque ce petit truc pour concrétiser, a déclaré Raymond Domenech, le sélectionneur national. On ne la met pas au fond, ça ne roule pas trop..."

L'équipe de France n'a inscrit que cinq buts lors de ses huit derniers matchs et neuf buts lors de ses sept rencontres des éliminatoires du Mondial 2010. Parmi les deux premiers de chacun des neuf groupes des éliminatoires de la zone Europe, seule l'Ecosse (six buts) a marqué moins que les Français.

Le feu d'artifice de la première mi-temps s'est produit alors que Yoann Gourcuff évoluait derrière André-Pierre Gignac, placé en pointe de l'attaque, alors que Thierry Henry occupait le flanc gauche et Nicolas Anelka le flanc droit. En deuxième période, le remplacement de Gignac par Franck Ribéry (57e) et celui de Gourcuff par Karim Benzema (73e), a conduit à la production d'un jeu beaucoup plus désordonné.

"On a parfois tendance à aller trop vite vers le but adverse, a analysé Gourcuff. On pourrait mieux faire tourner le ballon, mieux déplacer l'adversaire. On peut améliorer nos temps forts".

Si la charnière centrale de l'équipe de France reste toujours à définir, personne n'a tenu rigueur à Escudé, qui faisait équipe avec William Gallas samedi soir, d'avoir marqué contre son camp.

"C'était un ballon en retrait fuyant devant le but. C'est toujours délicat pour le défenseur. Julien a voulu bien faire, ce n'est pas une erreur professionnelle", a souligné Sagna, qui a aussi loué la performance du gardien roumain Danut Coman, auteur de plusieurs exploits.

Les Bleus peuvent encore terminer en tête du groupe 7, mais ils doivent remporter leurs trois derniers matchs, au Marakana de Belgrade mercredi, puis à domicile en octobre contre les Iles Féroé et l'Autriche. Mais ils doivent aussi compter désormais sur un double faux pas de la Serbie, mercredi, puis lors d'un de ses deux derniers matchs contre la Roumanie et la Lituanie.

"Je suis plus confiant qu'après le match contre les Iles Féroé (victoire 1-0 le 12 août) même si on a pris un seul point", a résumé Sagna après ce match face aux Roumains, qui pourrait devenir la référence en matière d'animation qui leur manquait jusque-là.