LISBONNE (AFP) - La France, qui a fait match nul avec la Croatie jeudi (2-2), et l'Angleterre, victorieuse un peu plus tôt de la Suisse (3-0), n'ont plus besoin que d'un point, qu'elles devront prendre lundi lors de la dernière journée du groupe B, pour atteindre les quarts de finale de l'Euro-2004 de soccer.

Les Bleus, champions en titre, qui avaient battu les Anglais dans le premier match (2-1) et affronteront la Suisse lundi, ont laissé passer l'occasion de se qualifier dès la deuxième journée.

Mathématiquement, ce résultat nul n'est pas mauvais car la Suisse est largement à leur portée. Mais, contrairement à leurs campagnes victorieuses du Mondial-1998 et de l'Euro-2000, lors desquelles ils s'étaient épargné un surcroît de fatigue pour le reste du tournoi, ils ne pourront laisser au repos tous leurs titulaires pour ce dernier match de poules.

L'Angleterre, elle, devait gagner après sa défaite initiale contre les Français, ce qu'elle a fait grâce surtout à Wayne Rooney et à la fougue de ses 18 ans. Volontaire et sûr de lui, l'attaquant a marqué un doublé contre les Suisses et est devenu, à 18 ans 7 mois et 24 jours, le plus jeune buteur de l'histoire du Championnat d'Europe des nations.

Face à des Croates qui avaient prévenu qu'un nul leur conviendrait parfaitement avant d'affronter l'Angleterre, la France a eu du mal à maîtriser sa rencontre.

Elle a pourtant ouvert la marque sur un coup franc de Zidane (comme face à l'Angleterre) dévié par Tudor, mais a ensuite craqué en cinq minutes, concédant deux buts (un penalty puis un deuxième but sur une erreur de jugement de Marcel Desailly).

Rooney le "chouchou"

En deux matches de l'Euro, la France, qui avait gardé son but inviolé durant 1078 minutes avant le tournoi, a déjà encaissé trois buts, même si elle a aligné jeudi son 20e match sans défaite.

Surtout, Thierry Henry, meilleur buteur du Championnat d'Angleterre, n'a plus marqué avec les Bleus depuis six rencontres, son dernier but remontant au 15 novembre, lors d'Allemagne-France (0-3) en amical.

Autant de réglages qu'il va falloir affiner contre la Suisse.

"A partir du moment où on laisse les individualités ou le collectif adverse jouer sur ses points forts on sera toujours mis en difficulté", a prévenu le sélectionneur français Jacques Santini.

Pour sa part, malgré son jeune âge, Rooney a donné une petite leçon à sa sélection: il lui a montré que le doute n'était pas permis en phase finale d'un grand tournoi.

Sans doute un peu traumatisés par leur défaite "hitchcockienne" contre la France, les Anglais se sont laissé bousculer en début de match par les Helvètes, avant que le musculeux Rooney, parfois comparé à Paul Gascoigne et qui est en train de devenir le nouveau "chouchou" de son pays, ne prenne les choses en main.

Un coup de jeune dans le "fighting spirit" dont la sélection de Sven Goran Eriksson aura bien besoin contre la Croatie, qui martèle depuis plusieurs jours que son objectif est de battre les Anglais pour se qualifier.

"Nous serons à 100 % contre l'Angleterre", a prévenu le sélectionneur croate Otto Baric.