LISBONNE (AFP) - La Grèce, invitée surprise des quarts de finale de l'Euro-2004 de soccer, n'aura rien à perdre vendredi à Lisbonne (18h45 GMT) contre la France, championne d'Europe en titre qui rêve de devenir la première nation à conserver son trophée.

En fait, à ce stade de la compétition, les Français s'attendaient à retrouver les Espagnols ou les Portugais, deux grands du soccer européen qui n'ont pas su se sortir du guêpier grec.

Faute d'Ibères, les Bleus retrouveront donc la Grèce, la formation à la moyenne d'âge la plus élevée de l'Euro (28,5 ans) juste devant la... France (28,4).

Pour contrer le système grec, Jacques Santini, après concertation avec ses joueurs cadres, a apporté quelques aménagements à son classique 4-4-2 afin notamment de mieux utiliser les couloirs et les automatismes que les joueurs ont en club.

Robert Pires a ainsi retrouvé avec une satisfaction non dissimulée son couloir gauche dans une fausse position de troisième récupérateur lui permettant de partir de loin ou de servir de rampe de lancement à Thierry Henry. Ce dernier, en se décalant également vers la gauche, s'est découvert lui aussi de nouveaux espaces, quitte à repiquer dans l'axe pour s'ouvrir l'angle du but, comme contre la Suisse.

Pour sa part, Zinédine Zidane a carte blanche pour évoluer à l'endroit qui lui semble le plus opportun tout en donnant de la voix et du geste pour replacer ses troupes.

Soucis en défense

Si l'on ajoute l'opportunisme de David Trezeguet dans la surface de réparation et le réalisme des Bleus sur les coups de pied arrêtés (depuis le début de l'Euro ils ont marqué sur penalty, coup franc et corner), les champions d'Europe ont tous les atouts en main pour poursuivre leur route.

Pourtant, même si c'est avant tout "un problème d'équilibre", comme le considère Santini, le souci vient peut être d'une défense qui a encaissé quatre buts en trois matches après 1.078 minutes d'invincivilité et qui ne donne plus les mêmes gages de sécurité.

"Nous avons encore quelques problèmes à régler, nous en sommes conscients", avait reconnu Santini après la victoire contre la Suisse (3-1).

Par ailleurs, William Gallas (légère entorse de la cheville gauche) et Patrick Vieira (contracture cuisse gauche) sont incertains. En cas de double forfait, venant s'ajouter à celui de Willy Sagnol, Lilian Thuram devrait revenir sur la droite et Marcel Desailly retrouverait sa place dans l'axe avec Jean-Alain Boumsong à sa droite.

Les Grecs, quant à eux, récupèreront leur premier buteur Georgios Karagounis (suspendu pour le dernier match du groupe A) mais devront se passer de leur sauveur contre la Russie (1-2), Zisis Vryzas, suspendu.

L'heure des calculs des matches de poule est désormais terminée. Place aux matches couperets. D'ailleurs, Français et Grecs ont un point commun: les deux équipes ont un avion de réservé dès samedi pour le retour au pays.

Le parcours des deux équipes

. France: 1re du groupe B (7 pts, 2 victoires, 1 nul, 7 bp, 4 bc):
13/06 à Lisbonne (stade da Luz), France bat Angleterre 2 à 1
17/06 à Leiria, France et Croatie 2 à 2
21/06 à Coimbra, France bat Suisse 3 à 1

. Grèce: 2e du groupe A (4 pts, 1 victoire, 1 nul, 1 défaite, 4 bp, 4 bc):
12/06 à Porto (stade du Dragon), Grèce bat Portugal 2 à 1
16/06 à Porto (stade do Bessa) Grèce et Espagne 1 à 1
20/06 à Faro, Russie bat Grèce 2 à 1

Les arbitres de la rencontre

Vendredi (18h45 GMT, à Lisbonne, stade Jose Alvalade)
France - Grèce
Arbitre: M. Frisk (SUE)
Assistants: MM. Petersson et Ekstroem (SUE)
Quatrième arbitre: M. Dougal (ECO)