MILAN (AFP) - Hector Cuper, qui avait pourtant conduit l'Inter Milan en demi-finale de la Ligue des champions de soccer et à la deuxième place du Calcio lors de la dernière saison, a été renvoyé dimanche moins de 24 heures après le quatrième match sans succès des "nerazzurri" (noir et bleu).

"L'Inter Milan a décidé de licencier Hector Raul Cuper. A l'entraîneur argentin et à ses adjoints, le technicien Oscar Armando Cavallero et le préparateur physique Juan Manuel Alfano, le club adresse tous ses remerciements pour le travail effectué", a sèchement indiqué le club dans un communiqué sur son site internet.

Il est vrai que le président Massimo Moratti, qui avait consenti de gros efforts financiers en engageant à l'inter-saison trois ailiers-types de débordement (le Néerlandais Van der Meyde, le Brésilien Luciano et l'Argentin Kily Gonzalez), ne peut plus attendre. Après deux nuls face à Udinese et la Sampdoria, suivis d'une défaite devant le Milan AC (3-1), M. Moratti, en poste depuis huit ans, avait indiqué à son technicien qu'il ne tolèrerait plus aucun faux-pas.

Le nul 2-2 arraché dans les dernières minutes (sur un penalty de Vieri, 86e) à Brescia, 11e, samedi soir, a relégué l'Inter à la 6e place, à déjà sept points du leader, la Juventus Turin. Et sonné la fin du mandat d'Hector Cuper, arrivé en Lombardie en juin 2001.

Cauchemar

En fait, Cuper, 47 ans, paie au prix fort l'absence d'un vrai système de jeu de l'Inter en misant beaucoup trop sur le talent de ses individualités d'exception, comme Christian Vieri et Alvaro Recoba. Et les supporteurs, toujours prêts à s'enflammer, reprochent sa tactique trop frileuse au technicien argentin.

"Toutes les équipes que nous avons vues possèdent un style de jeu. Nous aimerions bien savoir quel est celui de l'Inter qui ne manque pourtant pas de bons joueurs", avait lâché en direct un commentateur d'une radio italienne.

Un point de vue déjà exprimé par l'entraîneur de Valence, que Cuper avait conduit à deux finales de la Ligue des champions, après les quarts de finale de la dernière C1. "Si toutes les équipes jouaient comme l'Inter, je ne sais pas si le soccer disparaîtrait, mais je crois que les spectateurs disparaîtraient des stades", avait alors tranché Rafael Benitez.

D'autant qu'avec Van der Meyde, Luciano, Kily Gonzalez, rapides et excellents passeurs en soutien du buteur attitré Vieri, à la pointe de l'attaque, l'Inter aurait pu devenir le cauchemar de toutes les défenses du Calcio. Résultat: 2 victoires, 3 nuls (dont deux 0-0) et 1 défaite, avec seulement six buts marqués en six rencontres, dont deux seulement par Vieri. Une misère!

Car Cuper a cantonné les trois nouvelles recrues dans l'axe sans jamais les faire jouer à leurs vrais postes -sur les côtes- afin de contourner les défenses et servir Vieri dans les meilleures conditions.

Alberto Zaccheroni, 50 ans, qui avait conduit les rivaux du Milan AC au "scudetto" en 1999, a devant lui une immense tâche de reconstruction afin de donner, enfin, à l'Inter son premier titre de champion d'Italie depuis 1989.

Et ce dès dimanche prochain face à l'AS Rome, à San Siro.