MONTRÉAL – Avec les résultats positifs viennent les attentes ajustées et les exigences rehaussées. Dans cette optique, on pourrait dire que l’Impact est présentement victime de son propre succès.

Placé devant une tâche colossale en début de saison, le Bleu-blanc-noir a répondu en décrochant deux victoires presque inespérées sur la route et en remportant de façon convaincante ses deux premiers matchs à domicile. Cette amorce lui a valu d’établir le point de référence après le premier mois du long calendrier de la MLS, mais aussi un standard de qualité qu’il se devait désormais de tenir. La critique l’aurait à l’œil.

Et ainsi, l’arrivée du mois de mai coïncide avec le choc de visions conflictuelles chez l’Impact.

Certains notent l’absence de victoire lors des trois derniers matchs, dont deux étaient disputés à domicile, et identifient la dernière semaine comme le premier creux de vague de la saison. D’autres, plus tempérés, préfèrent mentionner que l’équipe vient d’ajouter des points en banque dans deux matchs de suite malgré des performances plus ou moins méritoires.

Alors, ce verre, il est à moitié vide ou à moitié plein?

« Il faut se rappeler qu’on est encore premier, hein? », soulignait Maxim Tissot, qui était plutôt du type jovial, mardi. « Ça va mal présentement et c’est bien qu’on ne soit pas satisfait de nos performances, qu’on cherche à réparer nos erreurs et corriger notre petite baisse de performance. Mais à la fin, tu regardes le classement et tu nous vois au sommet, même si c’est juste après neuf matchs. »

Mais même s’il peignait un portrait somme toute coloré de la situation globale, Tissot ne cachait pas qu’il y avait de quoi être déçu des récentes sorties en demi-teinte.

« Vu que c’est difficile, on dirait qu’on attend que quelque chose arrive, mais c’est à nous de créer ce petit truc, cette étincelle. Je te dirais que c’est frustrant », avouait le défenseur québécois.

« Je pense que la plupart de mes joueurs sont insatisfaits, observait l’entraîneur Mauro Biello. C’est vrai, si tu m’avais dit avant le début de la saison qu’on serait en première place après neuf matchs, j’aurais été très content. Mais je comprends aussi qu’il faut s’améliorer. On voit qu’il y a cette parité dans la ligue, n’importe quelle équipe peut battre n’importe qui. Alors il faut être prêt. C’est ça le message que je donne à mes joueurs. »

Patrice Bernier croit que ses coéquipiers et lui ont fait l’erreur de se blottir dans une zone de confort et a insisté sur l’importance de relever le niveau d’effort à la hauteur de ce qui a été fourni en début de saison.

« Il ne faut pas se le cacher, on est une équipe attendue. Ce qu’on a fait depuis le début de la saison, toutes les équipes l’ont sur vidéo. Ce que je retiens de nos matchs, personnellement, c’est qu’à la fin, c’est nous qui donnons les victoires aux équipes adverses. Je n’ai pas encore vu une équipe nous dominer, nous mettre sur les talons au point où on pouvait dire qu’elle était meilleure que nous. »

L’Impact a débuté sa semaine avec une intense séance d’entraînement mardi à la Caserne Letourneux. Son prochain match aura lieu samedi à Columbus, où il a été éliminé en demi-finale de l’Association Est l’automne dernier.

Il s’agira déjà de son deuxième match de la saison contre le Crew. Le 9 avril, l’Impact avait eu le dessus par la marque de 2-0 au Stade olympique.

« On veut venger notre sortie en séries l’année dernière, ne cache pas Tissot. Ils avaient un peu de difficulté quand ils sont venus chez nous. Là, c’est à notre tour d’avoir de la difficulté et d’aller là-bas. C’est un match important. »

« Comme nous, dans l’Est, c’est une équipe qui est considérée appartenir au haut du classement. On a regagné confiance cette saison à l’extérieur et on est confiant d’aller là-bas et de se remettre sur le droit chemin. »

Des clics chez les Tissot

Le but qu’a inscrit Maxim Tissot samedi contre les Rapids du Colorado continue de faire jaser. La pièce d’anthologie du Gatinois est en lice pour le titre de but de la dernière semaine dans la MLS.

« Je suis sûr que ma mère est devant l’ordi et qu’elle vote à toutes les heures », a blagué le nommé. Mais sérieusement, c’est cool. C’est flatteur. »

Tissot a connu l’euphorie, mais aussi la culpabilité en fin de semaine. Quelques minutes avant d’enfoncer le cinquième but de sa carrière, il a été coupable d’un moment d’égarement qui a permis aux Rapids de créer l’égalité. Mardi, le défenseur s’est entretenu pendant quelques minutes avec son entraîneur aux abords du terrain d’entraînement.

« Il m’a félicité pour mon but, mais m’a aussi parlé du premier but des Rapids. Il y avait une chaîne d’événements là-dedans, mais à la fin, le gars ne doit pas me battre au ballon sur le centre. Et il a raison, c’est vrai », a dévoilé Tissot.

« C’est bon qu’il ait bien réagi après le but qu’on ait accordé, qu’il ait poussé vers l’attaque. Mais c’est sûr qu’il faut corriger certaines choses au niveau de la défense des centres. Je sais qu’il peut faire mieux et il le sait aussi. Si tu es défenseur, ta priorité, c’est de défendre », a précisé Biello.

Dans sa candidature à la palme hebdomadaire de la MLS, Tissot a de la compétition dans sa propre cour. Le but de Didier Drogba, marqué sur un coup franc d'une vingtaine de mètres, est également en lice pour l'honneur.