MONTRÉAL – Mauro Biello est exaspéré, il ne veut plus que son équipe freine ses ardeurs et il s’est assuré d’être bien clair dans son message à sa troupe.

À la suite d’un superbe triomphe de 1-0 sur le terrain du Toronto FC, l’Impact s’est effondré en multipliant les erreurs pour être déclassé par le compte de 4 à 1 par Orlando City.

Biello avait de la difficulté à expliquer ce qui avait bien pu se produire dans cette contre-performance. La prestation défensive le faisait clairement encore rager quand il a rencontré la presse.

Impact 1 - Orlando City SC 4

« On avait l’air de la Grand Muraille de Chine à Toronto et, dans ce match, on avait l’impression qu’il y avait des trous partout. Que ce soit une question de confiance ou de schéma, il faut travailler là-dessus. C’est inacceptable comme prestation », a décrit Biello avec déception. 

Mais Biello n’avait pas l’intention de s’arrêter là.

« On a compté très tôt et tout de suite après, on encaisse un but facile, facile, facile...

« Ça joue dans la tête quand tu encaisses des buts comme ça. Il y avait de la nonchalance dans notre travail en défense. C’était comme si on leur disait : "Voilà le ballon, allez marquer" », a-t-il déploré.

Patrice Bernier, le capitaine, se grattait également la tête pour trouver des raisons.

« Je ne peux pas l’expliquer. On menait 1-0 et parfois tu deviens un peu confortable psychologiquement. Mais on ne peut pas faire ça. On a tendance à jouer un bon match et après on devient confortable parce que tout le monde parle de notre prestation », a mentionné Bernier avec regret.

Mais au-delà du travail défensif, Biello ne parvenait pas à accepter le manque d’intensité de ses protégés. 

« Au final, il y avait une équipe qui voulait plus gagner que la nôtre », a été obligé de reconnaître celui qui a sûrement terminé la soirée avec plus de cheveux gris.

Biello ne serait pas allé jusqu’à endosser les décisions contestables de l’arbitre, mais il ne voulait pas blâmer cet aspect cette fois-ci.

« Ce n’est pas l’arbitre qui a décidé de l’issue du match. On a fait des erreurs impardonnables. On ne se fait pas donner de telles chances par nos adversaires », a-t-il jugé.

Une performance fort décevante

Sur ce sujet, Didier Drogba n’a pas été aussi clément envers Silviu Petrescu.

« Encore des décisions arbitrales qui laissent à désirer. Je me souviens que Bernier avait écopé d’un rouge pour un même coup à Toronto même si l’adversaire n’était pas blessé. Pourtant, cette fois, Hernan (Bernardello) saignait et tout, et ce fut juste un jaune. Ensuite, il y a eu le carton rouge à Bush alors que le ballon filait vers le côté. Ce n’était pas une intention contre la santé du joueur. C’est un peu triste », a interprété Drogba.

Par-dessus le marché, cette défaite a été encaissée au Stade Saputo où l’Impact se contente d’un dossier de 6-4-4 en 2016.

« C’est frustrant, c’est normal quand tu perds comme ça à domicile. On joue mal à domicile, on joue mal, point final. On doit améliorer ça », a cerné l’ancien joueur. 

« Dans l’Est, on est probablement deuxième (3e pour être exact) pour les points obtenus à l’étranger. Quand tu fais ça et que tu protèges ton terrain, tu es en première place du classement. On en parle, mais il faut le montrer. Le terrain ne ment pas, c’est aussi simple que ça », a ajouté Biello qui tenait à exprimer son mécontentement.

Plusieurs choses à améliorer

Auteur du premier but, Drogba aurait pu toucher la cible deux autres fois. Son essai avorté sur le penalty a passablement nui à son groupe. Ce n’est donc pas pour rien qu’il a réagi ainsi après le revers.

« Comme je l’ai dit aux gars, cette défaite, je l’assume », a-t-il mentionné tout en rendant hommage au gardien adverse, Joseph Bendik, qui l’a frustré deux fois.

Malgré son énoncé, Drogba aurait aimé que ses coéquipiers soient plus forts mentalement.

« J’ai joué avec de grands joueurs qui ont fait des erreurs, mais qui faisaient tout en leur pouvoir pour se rattraper. Je sens vraiment que ça affecte l’équipe quand on encaisse un but. Ça peut arriver, mais c’est trop souvent le cas », a noté Drogba. 

Avec six matchs à disputer à son calendrier régulier, l’Impact ne peut plus se permettre de prestation comme celle-ci.

« Cette défaite est difficile à accepter, c’était un peu le début de nos séries. Il faut se battre pour avoir cette place. Si on veut gagner la MLS, il faut améliorer plusieurs choses », a-t-il reconnu.

« On doit se regrouper et travailler. Chaque match est une finale. On ne peut pas sortir en demi-teinte. Il faut avoir de l’intensité et de l’agressivité », a suggéré Bernier qui se disait heureux de pouvoir corriger le tir dès samedi, à Philadelphie.