MONTRÉAL – La ligne entre la satisfaction et la contrariété ne pourrait être plus mince présentement chez l’Impact de Montréal.

Un mois après le début de l’ouverture du calendrier, l’Impact est l’une des trois équipes de la MLS, avec l’Union de Philadelphie et le Real Salt Lake, qui sont toujours en quête de leur première victoire. Un décevant constat qui n’est en fait l’histoire que de quelques cruelles petites minutes.

Avant même d’avoir eu le temps de jouer un premier match dans son domicile permanent, le Bleu-blanc-noir a déjà échappé deux avances dans les arrêts de jeu. Le malheur, qui avait frappé une première fois lors de la visite des Sounders de Seattle au Stade olympique, s’est invité de nouveau en fin de semaine à Chicago, où un but de Luis Solignac à la 93e minute est venu effacer l’histoire parfaite écrite tout juste avant par le jeune Ballou Tabla.

Le résultat concret, c’est que l’Impact montre aujourd’hui une fiche de 0-1-3 qui le condamne au 10e et avant-dernier rang du classement de l’Association Est alors que les deux victoires qu’il a bêtement laissé filer lui conféreraient hypothétiquement la deuxième place.

C’est en tentant de canaliser la déception inhérente à ce constat encore tout frais que le club a repris l’entraînement lundi en préparation à son troisième match consécutif sur la route, vendredi soir prochain à Los Angeles.

« On a des ambitions, mais à la fin, quand on regarde le tableau, on est là où l’on mérite d’être parce qu’un championnat, c’est aussi la réalité », analysait froidement Hassoun Camara.

« C’est sûr qu’on aimerait être plus haut, a convenu l’entraîneur-chef Mauro Biello. Mais si je me rappelle bien, l’année passée, New York City FC et les Red Bulls, tout comme Seattle, étaient dans une situation similaire en début de saison et se sont éventuellement retrouvés en première place. 

Et puis si tu regardes les équipes plus avancées, certaines ont déjà joué trois matchs à domicile. Par contre, je ne veux pas trouver d’excuses parce qu’on veut être une équipe qui se bat pour les places plus hautes dans le classement. »

Cette amertume qui ne veut pas décoller du palais, 48 heures après les faits, est hautement circonstancielle. L’Impact aurait été acclamé s’il avait ramené un résultat de 1-1 de l’Illinois. Son flirt avec la victoire, à la toute fin, change négativement les perceptions.

« Je pense que c’était un bon point sur la route, pouvait relativiser Biello, réfutant la thèse du nul à saveur de défaite. Oui, il y a eu les émotions de prendre l’avance et de ne pas être capable de fermer le match. Ça, c’est certainement une déception. Mais quand on prend du recul, on se dit qu’on partait sur la route sans quatre de nos partants, alors d’en sortir avec un point et une performance assez bonne pour gagner, c’est positif. »

« Celle-là fait mal. La façon dont c’est arrivé fait mal, n’a pas caché Daniel Lovitz. On tentera d’y remédier. À ce temps-ci de l’année, la perfection est inatteignable, mais on s’attend à mieux de nous-mêmes et ça le sera très bientôt. »

Assez de temps pour Piatti?

Ignacio Piatti a fait une apparition tardive sur le terrain d’entraînement du Centre Nutrilait où s’exécutaient depuis une bonne heure ses coéquipiers.

Piatti, qui soigne blessure à un muscle de la jambe, est allé observer le match simulé qui se déroulait à l’extrémité est de la surface avant de partir pour un petit jogging en compagnie d’un thérapeute sportif. On l’a ensuite vu s’adonner à de légers exercices avant de retraiter à l’intérieur des quartiers généraux de l’équipe.

L’Argentin amorce la troisième semaine d’une période de convalescence qu’on estimait au départ à plus ou moins un mois. L’entraîneur-chef Mauro Biello n’a pas voulu se commettre sur l’état de la progression de son joueur vedette, mais a précisé que « s’il ne s’entraîne pas à 100%, il ne sera pas disponible » pour le prochain match.

Le contexte n’est pas idéal pour un retour au jeu de « Nacho » puisque l’Impact bénéficie d’une courte semaine de préparation en vue de son retour à l’action. L’équipe s’envolera pour la Californie mercredi et y affrontera le Galaxy deux jours plus tard.

Revenu de son séjour avec l'équipe nationale de la Belgique avec un genou affaibli la semaine dernière, Laurent Ciman a quant à lui repris le boulot sans limitation apparente.

« Il s’est intégré à 100% - enfin, peut-être à 90% - et il se sent bien, a rapporté Biello. On va voir plus tard aujourd’hui comment son genou aura réagi. »

Marco Donadel est resté à l’intérieur pour recevoir des traitements. L’Italien est sorti du match à la 74e minute samedi contre le Fire. À son arrivée au banc, les caméras de télévision l’ont montré en train d’appliquer de la glace sur son genou gauche.

Encore du mouvement en défensive

À Los Angeles, l’Impact pourrait aligner une cinquième ligne défensive différente en autant de sorties depuis le début de la saison. 

Dans le rayon des certitudes, on sait déjà que Victor Cabrera, expulsé pour accumulation de cartons à Chicago, restera à Montréal pour purger une suspension d’un match. On peut aussi prendre pour acquis qu’Ambroise Oyongo, laissé sur le banc après un retour plus tardif que prévu de sa convocation internationale, sera réintégré dans le XI partant.

Reste l’incertitude entourant la condition de Ciman, qui devra vraisemblablement décider s’il préfère jouer sous ses capacités maximales ou laisser à son genou davantage de temps de guérison.

Peu importe la décision qui sera prise avec le Belge, Biello devra encore jongler avec son quatuor de défenseurs. Samedi, c’est Lovitz, un joueur invité qui a gagné un poste au camp d’entraînement, qui a obtenu son premier départ avec l’Impact en remplacement d’Oyongo sur le flanc gauche.

« Nous avons un groupe de gars expérimentés qui sont habitués d’être lancés dans des situations difficiles, a commenté Lovitz. Personne ne craint de se voir confier ce genre d’opportunités et samedi, je pense que tout le monde s’en est bien sorti. Les responsabilités changent, mais je crois que tout le monde est confiant quand son nom est appelé. »

« C’est bien de voir un gars comme Lovitz jouer comme il l’a fait, a dit Biello. On l’a pris pour des moments comme celui-là. Il est entré, il a été solide et c’est encourageant pour nous d’avoir cette profondeur. Mais à la fin, c’est normal que comme entraîneur, j’aimerais avoir plus de stabilité. »​