MONTRÉAL – Le FC Montréal s’est buté à de nombreux obstacles à sa première saison en USL, mais aucun pour lequel son entraîneur-chef Philippe Eullaffroy n’était pas préparé.

En 2015, l’équipe de réserve de l’Impact a intégré le troisième championnat en importance en Amérique du Nord avec à son bord des joueurs talentueux, mais sans expérience au niveau professionnel. Le résultat était prévisible. Après trois mois d’opération, les premiers cobayes n’avaient gagné qu’une seule de leurs 14 parties. 

« C’était une grosse marche à franchir, défend Eullaffroy. L’année précédente, le même groupe avait fait 14 matchs de compétition. En 2013, on n’en avait fait aucun. Alors on avait 100% de l’effectif qui, dans les deux dernières années, avaient joué un total de 14 matchs à un niveau qui est cinq coches en-dessous de l’USL. Alors on ne pouvait pas s’attendre à arriver et dominer. Si ça avait été le cas, l’USL n’était pas le réseau qu’il nous fallait. »

À la mi-saison, certains observateurs ont commencé à questionner la pertinence du projet. Pouvait-il être si profitable de préparer la relève dans un environnement aussi négatif? Eullaffroy s’est empressé de balayer les doutes.

« Les joueurs n’étaient pas jugés sur le résultat final, mais sur leur performance sur le terrain. À partir du moment où c’était clair pour tout le monde, il était possible de sortir grandi d’une défaite. Alors la confiance, elle n’a jamais été affectée. [...] Et quand les joueurs savent sur quoi ils sont jugés et savent que, s’ils font bien ce qu’on leur demande, ils vont gagner des matchs, il n’y pas de problème! Ça va venir! C’était donc évident qu’on allait souffrir, mais c’était tout aussi évident, par rapport au potentiel des gamins et à leur marge de progression, qu’on allait rattraper ce niveau. »

Eullaffroy avait raison d’être optimiste. Pour reprendre une expression chérie par le coach, son équipe a « résolu l’équation » après quelques mois de cogitation. En juillet, le FC Montréal a amorcé sa deuxième moitié de saison avec trois victoires consécutives pour terminer la deuxième portion de son calendrier avec une fiche de 7-5-2.

L’homme à la tête du groupe aime répéter qu’un tel rendement, à l’échelle d’une saison complète, aurait été suffisant pour décrocher la quatrième place au classement final de l’Association Est, plutôt que la dixième.

Pour l’An 2, le FC Montréal s’est rajeuni. Le gardien James Pantemis, le défenseur Thomas Meilleur-Giguère et le milieu de terrain David Choinière ont gradué de l’équipe U18. Le prometteur Ballou Jean-Yves Tabla, âgé de seulement 16 ans, a également gagné sa place. Selon l’estimation offerte par le club, la moyenne d’âge de l’équipe dépassera à peine 19 ans. En comparaison, les Rhinos de Rochester ont remporté le championnat de la Ligue avec un noyau de 11 joueurs ayant obtenu au moins 1000 minutes de jeu dont la moyenne d’âge s’approchait de 25 ans.

Mais Eullaffroy note que son groupe sera plus expérimenté et assure qu’il aura besoin de moins de temps pour s’adapter aux rigueurs du foot professionnel.

« Ce qu’on pense, c’est que cette fois, ça ne prendra pas trois ou quatre mois pour équilibrer les forces, mais peut-être un mois, un mois et demi. Après, on espère être capable de véritablement se battre pour une place dans les séries, annonce l’entraîneur. On veut être dans la course très rapidement, sentir que ça ne sera pas un exploit si on se qualifie, qu’on compte réellement dans ce championnat. Peut-être pas pour le gagner, bien évidemment, mais comme un prétendant aux séries. »

Le FC Montréal amorcera sa saison vendredi au Stade olympique face au Bethlehem Steel FC, l’une des six nouvelles équipes à joindre le cadre de l’USL en 2016. L’équipe réserve de l’Impact disputera un autre match sur la pelouse synthétique du Stade, mais disputera le reste de ses matchs locaux au Complexe sportif Claude-Robillard.